Après les propos du président du Pdci sur la marche du Rhdp Mabri Toikeusse charge Bédié

L’Udpci et son président étaient, hier, face à la presse pour parler, à leur tour, de la marche reportée et répondre à Bédié qui a qualifié cette manifestation d’insurrectionnelle. L’ancien ministre Albert Mabri Toikeusse, président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci), a animé une conférence de presse, hier, à son siège aux Deux-Plateaux. Il a donné sa position sur le report de la marche du Rhdp et qualifié de “désobligeants les commentaires” faits de cette marche. A propos, Mabri Toikeusse a désapprouvé les commentaires de son allié Henri Konan Bédié. Pour lui, la marche a été reportée sans raison valable. Mais, le président de l’Udpci a reproché à Ouattara et Bédié d’avoir pesé de tout leur poids pour reporter la marche du Rhdp. Face à la presse, il a agressé Bédié qui a estimé que cette manifestation avait un caractère purement insurrectionnel. “Ses propos nous ont rendus tristes et il n’y avait aucune dignité à les prononcer”, a dit Mabri Toikeusse. Qui, visiblement, ruminait sa colère contre le président du Pdpci. “Nous ne pouvons pas accepter qu’on nous traite de gens qui préparaient une insurrection”, s’est-il défendu avant, de reconnaître que le Rhdp est, certes, un ensemble de partis alliés, mais chaque formation politique est libre et indépendante. Le sachant, pourquoi l’Udpci et le Mfa, qui n’ont pas adhéré au report de la marche, n’ont pas pu marcher ? Selon Mabri, la marche étant préparée par quatre organisations, en l’occurrence le Rdr, le Pdci, le Mfa et l’Udpci, il ne revenait plus à un ou deux partis seuls de la conduire. Au dire du conférencier, Henri Konan Bédié a dit que le président Gbagbo n’était pas contre la marche, mais il a simplement voulu que les voies menant de l’aéroport au palais présidentiel et à l’Hôtel Ivoire ne soient pas perturbées. Mabri a dit ne pas comprendre que, malgré l’accord de Gbagbo à faire encadrer cette marche, Ouattara et Bédié aient décidé de son report. A la question de savoir si cette divergence de vues sur le report de leur marche n’exprimait pas un malaise qui ronge le Rhdp, le président de l’Udpci a reconnu qu’il y a un malaise, mais il a donné l’assurance que tout sera mis en œuvre pour consolider cette alliance. Selon lui, l’idée d’asseoir le Rassemblement des houphouétistes a été émise par l’Udpci. Interrogé sur le budget de la marche qui aurait été la vraie raison de son report parce qu’il était bouclé à 400 millions de FCFA, Mabri a entretenu le mystère en refusant de dire le vrai chiffre. Il a passé tout le temps à traiter le président Laurent Gbagbo de tous les noms. L’accusant de tueur, menteur, roublard, de mauvais gestionnaire et d’homme en qui, selon lui, personne n’a confiance. Il a même soutenu que Laurent Gbagbo est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2000 et l’a accusé d’avoir tué le général Robert Guéi. Faisant allusion aux récentes visites entreprises par Gbagbo à Bédié et à Ouattara, le président de l’Udpci a dit que les présidents du Pdci et du Rdr ne doivent pas se fier aux promesses du président Gbagbo. Il a plutôt indiqué que seul le Rhdp est capable de redonner espoir aux Ivoiriens. Fidèle à ses menaces non voilées, comme il l’a fait exactement à quelques jours de l’attaque du 19 septembre 2002, il a déclaré : “Dans les jours à venir, nous allons prendre nos responsabilités”. Mais, connaissant Gbagbo comme il le présente, pourquoi Mabri est resté longtemps dans le gouvernement pour servir le chef de l’Etat qu’il considère comme la cause de tous les maux du pays ? Ayant servi Gbagbo pendant de longues années, Mabri est-il encore crédible aux yeux des Ivoiriens ? A ces questions, sa réponse a été : “Est-ce que j’avais le choix? C’était la solution pour ramener la paix”. Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr