Les assises annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) se tiennent du 24 au 27 mai prochain à Abidjan. Pour la circonstance, des mesures dites d'urgence ont été prises pour que la capitale économique retrouve son lustre d'autrefois. Des mesures qui ne sont pas sans conséquences pour une certaine frange de la population qui gagne son pain dans les rues.
C'est le cas des chauffeurs de taxis communaux banalisés qui rallient les différentes communes du district, au centre d'affaires, le Plateau. En effet, depuis la semaine dernière, les policiers font la chasse à ces transporteurs qui ne font rien de mal que chercher leur pain quotidien en convoyant les clients au Plateau, le cœur du district d'Abidja. cette commune dense le jour, a été déguerpie de tous ses ''coins chauds''. A la place des taxis communaux en face de la chambre de Commerce, c'est plutôt des policiers armés jusqu'aux dents qui sont postés. Approchés pour savoir le motif de leur présence, ils n'ont pas tourné autour du pot, " plus de wôro-wôrô ici tant que la réunion de la BAD n'est pas finie ", expliquent-ils. Idem pour la gare qui se trouvait à quelques encablures de Paris Village ou de la RTI vers l'immeuble Alpha 2000. Quant à la Sorbonne, inutile d'insister. Tout est barricadé. Une situation qui ne laisse pas la population sans grincements de dents. " Pour partir au travail, c'est facile. Mais le retour est très difficile. Les wôro-wôro ne sont plus là ", s'indigne dame KD, secrétaire de direction dans une société de la place. C. Marc raconte, " j'avais un rendez-vous de travail à Cocody. Donc je suis venu rapidement au Plateau faire une course, mais j'ai eu tort. Car je ne savais pas comment sortir. J'ai été obligé d'emprunter un taxi compteur. C'est une situation très difficile pour nous. Est-ce- à dire que si la BAD vient on ne doit plus manger ? ", questionne-t-il. Même son de cloche chez les chauffeurs de taxis communaux qui sont les premiers perdants dans ce remue-ménage. " Nous perdons beaucoup d'argent. Les autorités doivent se ressaisir ", invitent-ils. En effet, cette mesure des organisateurs est pour le commun des mortels aperçue comme une goutte d'eau dans la mer. Abidjan gardait fièrement le siège de cette institution monétaire quand survint la crise armée, en septembre 2002. La BAD a alors plié ses valises pour Tunis. L'organisation de ces assises en terre d'Eburnie après huit ans d'absence, ne saurait être empêchée par la présence des wôro-wôrô qui, bien au contraire, démontre que la vie continue et que l'économie tourne depuis toujours au bord de la lagune Ebrié. Quel visage du centre des affaires veut-on véhiculer ? Une commune peu attirante qui présente l'allure d'un héritage abandonné ? Le contraste avec ce que l'on veut faire croire est fallacieux. En effet, la plupart des responsables de la BAD qui feront le déplacement ont vécu à Abidjan. Et certains y viennent régulièrement. La politique de désengorgement du centre d'affaires, devrait passer par des solutions durables. La majorité des immeubles qui se défient par leur hauteur au Plateau ont tous des parkings dans le sous-sol. Pourquoi ne pas les réhabiliter et organiser les véhicules personnels à y stationner ? Pour sûr, la BAD a quitté Abidjan pas à cause de la circulation dense, où des wôro-wôrô, encore moins de petites vendeuses qui déambulent dans la cité. Mais plutôt du fait de la guerre qui n'est pas encore finie, sommes nous tenté d'affirmer. La partie nord du pays détient toujours les armes au détriment des différents accords signés jusqu'à présent. Mais une chose est sûre, " la BAD reviendra à Abidjan si et seulement si des élections crédibles sont organisées et que le pays est réunifié. Pas avant cela ", a prévenu une source proche de cette institution bancaire. Alors vaudrait mieux chercher le bouc émissaire ailleurs.
Yenon R. Assi
C'est le cas des chauffeurs de taxis communaux banalisés qui rallient les différentes communes du district, au centre d'affaires, le Plateau. En effet, depuis la semaine dernière, les policiers font la chasse à ces transporteurs qui ne font rien de mal que chercher leur pain quotidien en convoyant les clients au Plateau, le cœur du district d'Abidja. cette commune dense le jour, a été déguerpie de tous ses ''coins chauds''. A la place des taxis communaux en face de la chambre de Commerce, c'est plutôt des policiers armés jusqu'aux dents qui sont postés. Approchés pour savoir le motif de leur présence, ils n'ont pas tourné autour du pot, " plus de wôro-wôrô ici tant que la réunion de la BAD n'est pas finie ", expliquent-ils. Idem pour la gare qui se trouvait à quelques encablures de Paris Village ou de la RTI vers l'immeuble Alpha 2000. Quant à la Sorbonne, inutile d'insister. Tout est barricadé. Une situation qui ne laisse pas la population sans grincements de dents. " Pour partir au travail, c'est facile. Mais le retour est très difficile. Les wôro-wôro ne sont plus là ", s'indigne dame KD, secrétaire de direction dans une société de la place. C. Marc raconte, " j'avais un rendez-vous de travail à Cocody. Donc je suis venu rapidement au Plateau faire une course, mais j'ai eu tort. Car je ne savais pas comment sortir. J'ai été obligé d'emprunter un taxi compteur. C'est une situation très difficile pour nous. Est-ce- à dire que si la BAD vient on ne doit plus manger ? ", questionne-t-il. Même son de cloche chez les chauffeurs de taxis communaux qui sont les premiers perdants dans ce remue-ménage. " Nous perdons beaucoup d'argent. Les autorités doivent se ressaisir ", invitent-ils. En effet, cette mesure des organisateurs est pour le commun des mortels aperçue comme une goutte d'eau dans la mer. Abidjan gardait fièrement le siège de cette institution monétaire quand survint la crise armée, en septembre 2002. La BAD a alors plié ses valises pour Tunis. L'organisation de ces assises en terre d'Eburnie après huit ans d'absence, ne saurait être empêchée par la présence des wôro-wôrô qui, bien au contraire, démontre que la vie continue et que l'économie tourne depuis toujours au bord de la lagune Ebrié. Quel visage du centre des affaires veut-on véhiculer ? Une commune peu attirante qui présente l'allure d'un héritage abandonné ? Le contraste avec ce que l'on veut faire croire est fallacieux. En effet, la plupart des responsables de la BAD qui feront le déplacement ont vécu à Abidjan. Et certains y viennent régulièrement. La politique de désengorgement du centre d'affaires, devrait passer par des solutions durables. La majorité des immeubles qui se défient par leur hauteur au Plateau ont tous des parkings dans le sous-sol. Pourquoi ne pas les réhabiliter et organiser les véhicules personnels à y stationner ? Pour sûr, la BAD a quitté Abidjan pas à cause de la circulation dense, où des wôro-wôrô, encore moins de petites vendeuses qui déambulent dans la cité. Mais plutôt du fait de la guerre qui n'est pas encore finie, sommes nous tenté d'affirmer. La partie nord du pays détient toujours les armes au détriment des différents accords signés jusqu'à présent. Mais une chose est sûre, " la BAD reviendra à Abidjan si et seulement si des élections crédibles sont organisées et que le pays est réunifié. Pas avant cela ", a prévenu une source proche de cette institution bancaire. Alors vaudrait mieux chercher le bouc émissaire ailleurs.
Yenon R. Assi