Partie d’Abidjan en 2003, à cause de la crise, la Banque africaine de développement (Bad) a laissé à l’éducation nationale tout un patrimoine scolaire : les écoles Bad. Aujourd’hui, ces écoles croisent les doigts pour son retour à Abidjan. Afin de terminer ce qu’elle a commencé…
Assise dans son bureau, la principale du collège moderne Bad de Koumassi pense déjà au sommet de la Banque africaine de développement BAD qui se tient bientôt à Abidjan et qui pourrait signifier le retour définitif de la Bad dans la capitale économique. Son établissement est le seul collège secondaire Bad réalisé dans cette commune. C’est une école de 11 classes avec des murs jaunes et une petite cour d’école où gît une flaque d’eau quand il pleut. Il y a plus de dix ans, c’était encore une école primaire : l’Epp Bad 12. En 2004, en plein milieu de la crise ivoirienne, plusieurs élèves venant des zones assiégées sont arrivés à Abidjan pour fréquenter. Vu l’absence d’infrastructure, l’Etat a transformé cette école primaire en collège. Les classes vont de la 6ème à la troisième. «L’école a été une aubaine pour ces élèves qui venaient des zones assiégées», explique la principale, Mme Coulibaly Alima. Ce midi, les élèves sont pour la plupart dans l’enceinte de l’école, attendant la reprise des cours. Ils sont si nombreux que la principale a instauré la double vacation. Comme cette école le montre, Koumassi est l’une des communes où le taux de scolarisation dépasse de loin la capacité des établissements qui y sont. Le primaire en souffre particulièrement. Le rôle de la Bad ici a été très déterminant, à en juger par le nombre record d’écoles primaires que cette banque, en collaboration avec l’Etat, y a construites. 15 écoles Epp Bad sur 41 écoles primaires publiques. Ces écoles ont été construites entre 1993 et 2003. A Koumassi-campement, le groupe scolaire Bad 1 et 10 est une de ces nombreuses écoles publiques que la Bad a réalisées avant de se retirer en 2003. Ce midi, son portail rouge est imposante avec sur la clôture, l’effigie du célèbre personnage des bandes dessinées : Mickey. À l’intérieur, un bâtiment à un étage surplombe la façade ; le reste des classes est constitué de plusieurs bâtiments bas avec des murs jaunes. Après le son de cloche, les instituteurs libèrent leurs élèves. Les tout-petits rentrent à la maison, tout joyeux. Ils habitent en majorité non loin de l’école. Outre la volonté de palier le trop grand nombre d’élèves dans ce quartier, la Bad avait aussi pour souci de permettre aux enfants de fréquenter non loin de chez eux. Et, cette politique a été menée partout. Notamment à Port-Bouët, quartier cimetière. Dans ce quartier, avant la création de l’Epp Bad Abattoir, en 1997, les parents s’inquiétaient pour leurs enfants qui devaient aller à l’école. « Il fallait traverser la route plusieurs fois pour arriver au quartier Sogefia. Ils étaient trop petits pour s’éloigner de la cour familiale, et ce n’était pas prudent », explique Gogoua Donatien qui fait partie de la première promotion de l’Epp Bad Abattoir. Aujourd’hui, il donne des cours d’alphabétisation dans cette école primaire. L’établissement compte 12 classes avec un seul bâtiment d’un étage. «L’arrivée de l’Epp Bad nous a beaucoup soulagés», renchérit Abdoulaye, dont le fils a fréquenté dans cet établissement. Tout comme ici et à Koumassi, la Bad a construit des écoles primaires et des établissements secondaires dans plusieurs communes de la capitale économique et à l’intérieur du pays. Son retrait d’Abidjan en 2003 a fait craindre le délaissement des établissements publics au surpeuplement. Car, les écoles privées ne parviennent pas à résoudre le problème. Aujourd’hui, tous les regards se tournent vers le sommet de la Bad qui se tient à Abidjan du 27 au 28 mai. Et, on croise les doigts pour le retour de cette grande Institution dans la capitale économique.
Raphaël Tanoh
Assise dans son bureau, la principale du collège moderne Bad de Koumassi pense déjà au sommet de la Banque africaine de développement BAD qui se tient bientôt à Abidjan et qui pourrait signifier le retour définitif de la Bad dans la capitale économique. Son établissement est le seul collège secondaire Bad réalisé dans cette commune. C’est une école de 11 classes avec des murs jaunes et une petite cour d’école où gît une flaque d’eau quand il pleut. Il y a plus de dix ans, c’était encore une école primaire : l’Epp Bad 12. En 2004, en plein milieu de la crise ivoirienne, plusieurs élèves venant des zones assiégées sont arrivés à Abidjan pour fréquenter. Vu l’absence d’infrastructure, l’Etat a transformé cette école primaire en collège. Les classes vont de la 6ème à la troisième. «L’école a été une aubaine pour ces élèves qui venaient des zones assiégées», explique la principale, Mme Coulibaly Alima. Ce midi, les élèves sont pour la plupart dans l’enceinte de l’école, attendant la reprise des cours. Ils sont si nombreux que la principale a instauré la double vacation. Comme cette école le montre, Koumassi est l’une des communes où le taux de scolarisation dépasse de loin la capacité des établissements qui y sont. Le primaire en souffre particulièrement. Le rôle de la Bad ici a été très déterminant, à en juger par le nombre record d’écoles primaires que cette banque, en collaboration avec l’Etat, y a construites. 15 écoles Epp Bad sur 41 écoles primaires publiques. Ces écoles ont été construites entre 1993 et 2003. A Koumassi-campement, le groupe scolaire Bad 1 et 10 est une de ces nombreuses écoles publiques que la Bad a réalisées avant de se retirer en 2003. Ce midi, son portail rouge est imposante avec sur la clôture, l’effigie du célèbre personnage des bandes dessinées : Mickey. À l’intérieur, un bâtiment à un étage surplombe la façade ; le reste des classes est constitué de plusieurs bâtiments bas avec des murs jaunes. Après le son de cloche, les instituteurs libèrent leurs élèves. Les tout-petits rentrent à la maison, tout joyeux. Ils habitent en majorité non loin de l’école. Outre la volonté de palier le trop grand nombre d’élèves dans ce quartier, la Bad avait aussi pour souci de permettre aux enfants de fréquenter non loin de chez eux. Et, cette politique a été menée partout. Notamment à Port-Bouët, quartier cimetière. Dans ce quartier, avant la création de l’Epp Bad Abattoir, en 1997, les parents s’inquiétaient pour leurs enfants qui devaient aller à l’école. « Il fallait traverser la route plusieurs fois pour arriver au quartier Sogefia. Ils étaient trop petits pour s’éloigner de la cour familiale, et ce n’était pas prudent », explique Gogoua Donatien qui fait partie de la première promotion de l’Epp Bad Abattoir. Aujourd’hui, il donne des cours d’alphabétisation dans cette école primaire. L’établissement compte 12 classes avec un seul bâtiment d’un étage. «L’arrivée de l’Epp Bad nous a beaucoup soulagés», renchérit Abdoulaye, dont le fils a fréquenté dans cet établissement. Tout comme ici et à Koumassi, la Bad a construit des écoles primaires et des établissements secondaires dans plusieurs communes de la capitale économique et à l’intérieur du pays. Son retrait d’Abidjan en 2003 a fait craindre le délaissement des établissements publics au surpeuplement. Car, les écoles privées ne parviennent pas à résoudre le problème. Aujourd’hui, tous les regards se tournent vers le sommet de la Bad qui se tient à Abidjan du 27 au 28 mai. Et, on croise les doigts pour le retour de cette grande Institution dans la capitale économique.
Raphaël Tanoh