Le président de la république Laurent Gbagbo a regagné Abidjan hier à 15 h 45 après un séjour à Yaoundé où il s’est rendu le mardi dernier à l’invitation de son homologue Paul Biya. Ce pays célèbre cette année le cinquantenaire de son indépendance (1er janvier 1960) et le 38e anniversaire de sa réunification (partie francophone et partie anglophone). Le Chef de l’Etat a fait une déclaration dans le pavillon d’honneur de l’aéroport.
« (…) Je vois que la Côte d’Ivoire a une grande importance dans le cœur de la plupart des peuples africains et tout ce qui se passe ici est suivi et j’ai été très encouragé par les autres chefs d’Etats que j’ai eu là-bas à poursuivre pour sortir définitivement de la crise. Ceci dit, le cinquantenaire a été organisé comme je souhaite qu’il soit ici. Le plus grand volet c’était la réflexion. Ils ont fait un colloque international. Je n’ai pas pu participer aux débats mais j’ai participé au moins à la séance de clôture et les conclusions sont bonnes. Nous avons ramené beaucoup de dossiers pour ne pas avoir à nous répéter et aborder d’autres sujets qui n’ont pas été abordés à Yaoundé. Parce que les problèmes de l’Afrique sont les mêmes : sous-équipement, sous-développement, manque de défense forte. J’ai regardé les défilés de l’armée camerounaise. Elle était équipée, armée, beaucoup plus fortement que la plupart des Etats africains. Alors il y a quelqu’un qui était à côté de moi et qui me dit mais, ils sont surarmés ! et je lui réponds qu’ils ne sont pas surarmés. Le Cameroun a connu la guerre au début de l’indépendance vers 1956 et puis au moment où le Président Paul Biya est arrivé au pouvoir. Ils ont connu un coup d’Etat qui a échoué et qui a failli se transformer en rébellion et aujourd’hui ils connaissent les problèmes avec le Nigeria, à Bakassi et ce n’est pas encore terminé. En droit c’est terminé mais dans les faits il y a encore quelques soucis. Donc je dis c’est normal qu’un pays qui sort d’une telle situation assure sa sécurité, par l’armée, par la gendarmerie et par la police. Moi, j’ai bien apprécié. Et souvent on nous donne des conseils : construisez des écoles, construisez des dispensaires. Mais si tu n’as pas une armée forte, tu n’as même pas le temps de construire une école ou un dispensaire puisqu’on te distrait, on te fait la guerre et on t’empêche de construire l’école. J’ai souvent dit aux Ivoiriens que les pays les plus développés sont les pays plus armés. Demain, il faudra que la Côte d’Ivoire pense à assurer sa sécurité sortant de cette crise là. C’est la première remarque que je voulais faire. La deuxième remarque c’est sur la jeunesse. Et c’est le Président Ali Bongo, jeune lui-même, qui a abordé ce sujet et il a bien fait. En Côte d’Ivoire 70 % de la population a moins de 30 ans. Si on veut assurer la paix civile, il faut travailler à assurer le devenir et le futur de cette jeunesse. Si on ne travaille pas, on risque d’avoir des crises à répétition. Il faut dire aux jeunes que l’Etat a le devoir de les former, de les instruire mais l’Etat ne peut pas tous les embaucher. On ne peut pas devenir 20 millions de fonctionnaires. Donc il faut développer des initiatives pour qu’au niveau des jeunes, une fois qu’ils ont fini d’être formés, ils créent leurs emplois, ils créent des entreprises. Dans de grands pays développés comme en Allemagne, comme ailleurs, on fait attention à la santé des Pme (ndlr : petites et moyennes entreprises).
Quand une Pme est malade, on s’occupe de la guérir parce que ce sont les Pme qui sont les plus grandes pourvoyeuses d’emplois dans un pays. Donc il y a tout ça qu’on a discuté et que je partage avec vous. Le défilé a été grandiose. Quatre heures de défilé : deux heures de défilé militaire et deux heures de défilé civil. Donc c’était un défilé très grandiose, très prégnant. Mais il y a une chose que j’ai vu là-bas que je n’avais pas vu ailleurs, c’est que les partis politiques ont défilé. Il paraît que c’est souvent comme ça. J’ai dit mais, si à Abidjan je dis au Pdci et au Rdr de venir défiler, peut-être qu’ils vont me prendre au collet (rires). Mais vraiment c’était bien, le défilé était majestueux. Que Dieu nous bénisse, je vous remercie ».
Propos retranscrits par S. Débailly
« (…) Je vois que la Côte d’Ivoire a une grande importance dans le cœur de la plupart des peuples africains et tout ce qui se passe ici est suivi et j’ai été très encouragé par les autres chefs d’Etats que j’ai eu là-bas à poursuivre pour sortir définitivement de la crise. Ceci dit, le cinquantenaire a été organisé comme je souhaite qu’il soit ici. Le plus grand volet c’était la réflexion. Ils ont fait un colloque international. Je n’ai pas pu participer aux débats mais j’ai participé au moins à la séance de clôture et les conclusions sont bonnes. Nous avons ramené beaucoup de dossiers pour ne pas avoir à nous répéter et aborder d’autres sujets qui n’ont pas été abordés à Yaoundé. Parce que les problèmes de l’Afrique sont les mêmes : sous-équipement, sous-développement, manque de défense forte. J’ai regardé les défilés de l’armée camerounaise. Elle était équipée, armée, beaucoup plus fortement que la plupart des Etats africains. Alors il y a quelqu’un qui était à côté de moi et qui me dit mais, ils sont surarmés ! et je lui réponds qu’ils ne sont pas surarmés. Le Cameroun a connu la guerre au début de l’indépendance vers 1956 et puis au moment où le Président Paul Biya est arrivé au pouvoir. Ils ont connu un coup d’Etat qui a échoué et qui a failli se transformer en rébellion et aujourd’hui ils connaissent les problèmes avec le Nigeria, à Bakassi et ce n’est pas encore terminé. En droit c’est terminé mais dans les faits il y a encore quelques soucis. Donc je dis c’est normal qu’un pays qui sort d’une telle situation assure sa sécurité, par l’armée, par la gendarmerie et par la police. Moi, j’ai bien apprécié. Et souvent on nous donne des conseils : construisez des écoles, construisez des dispensaires. Mais si tu n’as pas une armée forte, tu n’as même pas le temps de construire une école ou un dispensaire puisqu’on te distrait, on te fait la guerre et on t’empêche de construire l’école. J’ai souvent dit aux Ivoiriens que les pays les plus développés sont les pays plus armés. Demain, il faudra que la Côte d’Ivoire pense à assurer sa sécurité sortant de cette crise là. C’est la première remarque que je voulais faire. La deuxième remarque c’est sur la jeunesse. Et c’est le Président Ali Bongo, jeune lui-même, qui a abordé ce sujet et il a bien fait. En Côte d’Ivoire 70 % de la population a moins de 30 ans. Si on veut assurer la paix civile, il faut travailler à assurer le devenir et le futur de cette jeunesse. Si on ne travaille pas, on risque d’avoir des crises à répétition. Il faut dire aux jeunes que l’Etat a le devoir de les former, de les instruire mais l’Etat ne peut pas tous les embaucher. On ne peut pas devenir 20 millions de fonctionnaires. Donc il faut développer des initiatives pour qu’au niveau des jeunes, une fois qu’ils ont fini d’être formés, ils créent leurs emplois, ils créent des entreprises. Dans de grands pays développés comme en Allemagne, comme ailleurs, on fait attention à la santé des Pme (ndlr : petites et moyennes entreprises).
Quand une Pme est malade, on s’occupe de la guérir parce que ce sont les Pme qui sont les plus grandes pourvoyeuses d’emplois dans un pays. Donc il y a tout ça qu’on a discuté et que je partage avec vous. Le défilé a été grandiose. Quatre heures de défilé : deux heures de défilé militaire et deux heures de défilé civil. Donc c’était un défilé très grandiose, très prégnant. Mais il y a une chose que j’ai vu là-bas que je n’avais pas vu ailleurs, c’est que les partis politiques ont défilé. Il paraît que c’est souvent comme ça. J’ai dit mais, si à Abidjan je dis au Pdci et au Rdr de venir défiler, peut-être qu’ils vont me prendre au collet (rires). Mais vraiment c’était bien, le défilé était majestueux. Que Dieu nous bénisse, je vous remercie ».
Propos retranscrits par S. Débailly
