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Politique Publié le samedi 22 mai 2010 | Nord-Sud

Une nouvelle alliance ?

© Nord-Sud Par Cecom RDR
Sortie de crise: ADO a reçu le président Gbagbo
Lundi 17 mai 2010. Abidjan, Cocody. Résidence du Dr Alassane Dramane Ouattara. Le président du RDR reçoit le président Laurent Gbagbo
La rencontre du 14 mai entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara était chargée d’enjeux. Certes, il s’agissait d’évoquer la question de la marche du 15 mai qui empoisonnait la vie politique. Mais, ce tête-à-tête a aussi permis au Rdr de se repositionner au cœur de la scène politique nationale. Le parti d’Alassane Ouattara rompt ainsi avec la politique de la chaise vide, peu rentable, qu’il a pratiquée par le passé (Absence à l’Assemblée nationale ; boycott du gouvernement de 2000 à août 2002). Tout en maintenant le contact avec son allié et adversaire, Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara se positionne aussi comme un homme de dialogue et d’ouverture. Jusqu’où peut aller cette opération marketing ?

En tout cas, dans le camp présidentiel, les retrouvailles avec le chef de l’Etat remettent au goût du jour la question de l’alliance dont la mort n’a jamais été officialisée. Des voix s’élèvent de plus en plus pour soutenir que le Rdr est l’allié naturel du Fpi. Et, les partisans de cette stratégie ne cachent pas leur souhait de voir se recoller les morceaux du Front républicain. Pour eux, les deux partis ont écrit de belles pages de la bataille pour les libertés sous le Pdci, le parti quarantenaire, entre 1994 et 1999. Pourquoi ne pas alors s’ouvrir à l’ancien compagnon de route pour approfondir la démocratie ? Dans ce groupe, l’on cite le ministre Désiré Tagro, Martin Sokouri Bohui et Lida Kouassi.

Le dialogue direct Gbagbo-Ouattara arrange aussi les affaires de certains proches du chef de l’Etat. Eux, rêvent de faire payer au Premier ministre son refus d’accepter un gouvernement bicolore Fpi-Forces nouvelles, en mars. Le nombre de places limité les a empêchés de devenir ministre. Ouattara a un parti politique et a de l’influence sur certains chefs militaires des Fn, ce qui faciliterait la réunification du territoire, estiment-ils. Il devient donc une alternative crédible à l’Apo pour un nouveau schéma de transition.

Mais, la reconstitution de l’axe Fpi-Rdr devra sans doute surmonter les réticences des extrémistes des deux camps. Le rendez-vous du lundi dernier a ainsi déboussolé l’aile extrémiste et ultranationaliste du camp présidentiel, regroupée autour de Simone Gbagbo. Une alliance avec le Rdr, présenté comme un parti intégriste voire islamiste, apparaît comme un pacte avec le diable pour ces proches du président de la République qui ont une conception judéo-chrétienne de la Côte d’Ivoire. Sûr, si par un coup de baguette magique Ouattara venait à disparaître, ils acclameront le Seigneur !

Autre obstacle de l’alliance, l’aile ultra-orthodoxe du Rdr. Amadou Gon Coulibaly est perçu comme le chef de file de ces cadres de la rue Lepic dont Laurent Gbagbo n’est pas la tasse de thé. De ce côté-ci de la case républicaine, l’on continue à vivre les traumatismes causés par l’ancien allié, une fois au pouvoir : charnier de 2000, disparitions de militants, escadrons de la mort, répression sanglante des marches etc. Sans Gbagbo, le monde serait sans doute meilleur pour eux!

Comment les deux leaders arriveront-ils à s’élever au-dessus de ces systèmes complexes pour prendre la bonne décision ? Alliance ? Accord post-électoral ou juste concordat pour apaiser le marigot politique ivoirien et éviter un surchauffe à l’issue incertaine? Les paris sont ouverts.

Kesy B. Jacob
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