Ni revanchard ni haineux. Le président du Rassemblement des Républicains, sans conteste, est un homme pas comme les autres. Il est vilipendé, il reçoit des coups, il prend tout avec philosophie. Il se met au-dessus de toutes ces contingences.
« La paix n’est pas un mot mais un comportement ». Ce cantique de Félix Houphouët Boigny, son « fils » Alassane Dramane Ouattara, son unique Premier ministre en a fait le sien. Alors que le pays était prêt à s’enflammer avec la marche annoncée des jeunes du RHDP, du fait de ce que préparait le camp présidentiel, le président Alassane Ouattara a quitté le confort douillé de sa résidence de Mougins (France) pour venir éteindre le feu, là où le régime annonçait l’apocalypse. En bon chef, le Premier ministre a atterri dans les braises. Ses détracteurs pris de court ont perdu leur latin et leurs stylos restés suspendus.
Pardonner mais ne pas oublier
Certains avaient déjà commencé par affirmer qu’il avait fui. Une fois sur les bords de la lagune Ebrié, l’homme a fait le tour de la question avec son staff puis, avec ses collègues du présidium du RHDP avant de décider, en toute responsabilité, avec son collègue du PDCI-RDA, de faire reporter la marche des jeunes à une date ultérieure. Ainsi, ADO qui n’a pas cédé aux émotions, à assumer les responsabilités qui sont les siennes. Son respect de la vie et de la dignité humaine ne lui pas permis de faire de sa jeunesse une chair à canon. La vie est sacrée.
«Trop de sang a été versé», a-t-il déclaré à la jeunesse de son parti réuni en assemblée générale le mercredi 19 mai dernier.
A l’endroit de ses tortionnaires, il a toujours les bras tendus et un mot à la bouche : « Pardon » et « Pardon ». Dans le microcosme politique, son parcours est un cas d’école dont le chemin est jalonné d’épreuves pas comme on en rencontre de façon ordinaire.
Un homme à qui on dit que son pays n’est pas le sien, ses frères sont ses frères, ses sœurs sont ses sœurs mais la mère dont ils sont tous issus n’est pas la sienne.
Mais le pardon est biblique et coranique. Et le croyant qu’il est ne peut se dérober. Malgré de profondes meurtrissures, l’ex DGA du Fonds monétaire international a donc offert le pardon à ses bourreaux publiquement, le 13 novembre 2001 à l’occasion du Forum pour la réconciliation nationale initiée Laurent Gbagbo et présidé par le Premier ministre Seydou Elimane Diarra. Rappelons que les recommandations sorties du Forum de la réconciliation, ont été rangées au placard par Laurent Gbagbo.
On se souvient également que quand survint la rébellion armée du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI de Guillaume Soro) dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, le premier reflexe des sécurocrates du régime a été de faire liquider les opposants. Les escadrons de la mort ont d’abord exécuté l’ex chef de la junte, le général Guéï Robert avant de prendre pour cible la résidence du couple Ouattara. Grâce à l’ambassadeur d’Allemagne en Côte d’Ivoire dont la résidence était mitoyenne, le pire a été évité mais la coquette demeure a été réduite en cendres.
M. et Mme Ouattara et certains proches du couple ont été contraints à l’exil. Séparé des compagnons et des millions de compatriotes qui le portent dans leur cœur, le confort doré de Paris n’a pu atténuer le calvaire vécu par cet authentique fils du pays. Entre ADO et son pays, c’est une très longue histoire d’une manifestation d’amour. Et c’est au nom de cet attachement que le candidat du RDR accepte de souffrir et passe les épreuves avec courage et détermination.
En pré-campagne en 2009, Alassane Dramane Ouattara a parcouru une bonne partie du pays, de Bouaké à Bondoukou en passant par San-Pedro, Danané et Man. Les maîtres mots de son discours tout au long de ce périple ont été les mêmes : Pardon, Paix , Réconciliation et Développement. Le fils spirituel d’Houphouët-Boigny, nourrit à la sève de la tolérance et du dialogue ne pouvait que réagir ainsi.
Courtois et humble
Morceaux choisis de son adresse aux populations de la vallée du Bandaman dont Bouaké est la capitale :
«L’histoire lance à notre pays un défi important. Le défi de la réconciliation. Et nous pouvons le relever.
Parce que partout où je suis passé, j’ai mesuré à quel point les Ivoiriens ont soif d’unité et de paix.
Pour que la réconciliation soit effective, nous devons redécouvrir les vertus du pardon.
Nous devons aujourd’hui nous pardonner les uns les autres.
Je veux parler d’un pardon sincère qui exclut tout esprit de vengeance parce que rien de nouveau ne peut se bâtir sur le ressentiment.
Pour ma part, j’ai pardonné. Oui, j’ai pardonné au nom de la Côte d’Ivoire, au nom des générations futures. Je vous demande d’en faire autant.
Le mur de méfiance qui été dressé entre nous, doit disparaître maintenant.
Je ne peux admettre que des gens qui étaient les meilleurs amis, décident de ne plus se rencontrer parce qu’ils ne sont pas de la même ethnie.
Je ne peux pas admettre non plus que des couples qui s’entendaient à merveille, se séparent parce que le mari et la femme ne sont pas de la même région ou de la même religion.
Je ne peux pas admettre davantage que des enfants qui étaient inséparables, ne jouent plus ensemble parce que les parents n’appartiennent pas à la même ethnie ou au même parti politique.
En réalité, bien que nous ayons des différences, nous sommes les mêmes. Aucune ethnie n’a vécu en circuit fermé. Nous nous sommes mariés entre nous et nous avons eu des enfants.
Nous nous sommes aussi influencés culturellement.
Nous sommes le même peuple, le peuple ivoirien et les divisions entre nous n’ont aucun sens (…)»
Le lundi 17 mai dernier, il a ouvert grandement et en toute fraternité et sans rancune, les portes de sa résidence à Laurent Gbagbo. Il a partagé avec lui son légendaire sourire et l’a reçu avec toute l’ambiance familiale. Au nom de la paix et de la réconciliation. La vie de la Nation est plus importante que tout. Chaque fois qu’il s’est agi de parler de la Nation et de ses intérêts, l’ex-DGA a toujours été au rendez-vous. Pour sortir son pays de la crise, il a tout abandonné. Il est venu de Dakar en fin 1989, il est venu du FMI en fin 1999. Il a reçu Gbagbo, récemment, en frère. La voix posée, le discours courtois. Alassane Dramane Ouattara est un homme de paix. Une chance pour la Côte d’Ivoire.
Coulibaly Brahima
« La paix n’est pas un mot mais un comportement ». Ce cantique de Félix Houphouët Boigny, son « fils » Alassane Dramane Ouattara, son unique Premier ministre en a fait le sien. Alors que le pays était prêt à s’enflammer avec la marche annoncée des jeunes du RHDP, du fait de ce que préparait le camp présidentiel, le président Alassane Ouattara a quitté le confort douillé de sa résidence de Mougins (France) pour venir éteindre le feu, là où le régime annonçait l’apocalypse. En bon chef, le Premier ministre a atterri dans les braises. Ses détracteurs pris de court ont perdu leur latin et leurs stylos restés suspendus.
Pardonner mais ne pas oublier
Certains avaient déjà commencé par affirmer qu’il avait fui. Une fois sur les bords de la lagune Ebrié, l’homme a fait le tour de la question avec son staff puis, avec ses collègues du présidium du RHDP avant de décider, en toute responsabilité, avec son collègue du PDCI-RDA, de faire reporter la marche des jeunes à une date ultérieure. Ainsi, ADO qui n’a pas cédé aux émotions, à assumer les responsabilités qui sont les siennes. Son respect de la vie et de la dignité humaine ne lui pas permis de faire de sa jeunesse une chair à canon. La vie est sacrée.
«Trop de sang a été versé», a-t-il déclaré à la jeunesse de son parti réuni en assemblée générale le mercredi 19 mai dernier.
A l’endroit de ses tortionnaires, il a toujours les bras tendus et un mot à la bouche : « Pardon » et « Pardon ». Dans le microcosme politique, son parcours est un cas d’école dont le chemin est jalonné d’épreuves pas comme on en rencontre de façon ordinaire.
Un homme à qui on dit que son pays n’est pas le sien, ses frères sont ses frères, ses sœurs sont ses sœurs mais la mère dont ils sont tous issus n’est pas la sienne.
Mais le pardon est biblique et coranique. Et le croyant qu’il est ne peut se dérober. Malgré de profondes meurtrissures, l’ex DGA du Fonds monétaire international a donc offert le pardon à ses bourreaux publiquement, le 13 novembre 2001 à l’occasion du Forum pour la réconciliation nationale initiée Laurent Gbagbo et présidé par le Premier ministre Seydou Elimane Diarra. Rappelons que les recommandations sorties du Forum de la réconciliation, ont été rangées au placard par Laurent Gbagbo.
On se souvient également que quand survint la rébellion armée du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI de Guillaume Soro) dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, le premier reflexe des sécurocrates du régime a été de faire liquider les opposants. Les escadrons de la mort ont d’abord exécuté l’ex chef de la junte, le général Guéï Robert avant de prendre pour cible la résidence du couple Ouattara. Grâce à l’ambassadeur d’Allemagne en Côte d’Ivoire dont la résidence était mitoyenne, le pire a été évité mais la coquette demeure a été réduite en cendres.
M. et Mme Ouattara et certains proches du couple ont été contraints à l’exil. Séparé des compagnons et des millions de compatriotes qui le portent dans leur cœur, le confort doré de Paris n’a pu atténuer le calvaire vécu par cet authentique fils du pays. Entre ADO et son pays, c’est une très longue histoire d’une manifestation d’amour. Et c’est au nom de cet attachement que le candidat du RDR accepte de souffrir et passe les épreuves avec courage et détermination.
En pré-campagne en 2009, Alassane Dramane Ouattara a parcouru une bonne partie du pays, de Bouaké à Bondoukou en passant par San-Pedro, Danané et Man. Les maîtres mots de son discours tout au long de ce périple ont été les mêmes : Pardon, Paix , Réconciliation et Développement. Le fils spirituel d’Houphouët-Boigny, nourrit à la sève de la tolérance et du dialogue ne pouvait que réagir ainsi.
Courtois et humble
Morceaux choisis de son adresse aux populations de la vallée du Bandaman dont Bouaké est la capitale :
«L’histoire lance à notre pays un défi important. Le défi de la réconciliation. Et nous pouvons le relever.
Parce que partout où je suis passé, j’ai mesuré à quel point les Ivoiriens ont soif d’unité et de paix.
Pour que la réconciliation soit effective, nous devons redécouvrir les vertus du pardon.
Nous devons aujourd’hui nous pardonner les uns les autres.
Je veux parler d’un pardon sincère qui exclut tout esprit de vengeance parce que rien de nouveau ne peut se bâtir sur le ressentiment.
Pour ma part, j’ai pardonné. Oui, j’ai pardonné au nom de la Côte d’Ivoire, au nom des générations futures. Je vous demande d’en faire autant.
Le mur de méfiance qui été dressé entre nous, doit disparaître maintenant.
Je ne peux admettre que des gens qui étaient les meilleurs amis, décident de ne plus se rencontrer parce qu’ils ne sont pas de la même ethnie.
Je ne peux pas admettre non plus que des couples qui s’entendaient à merveille, se séparent parce que le mari et la femme ne sont pas de la même région ou de la même religion.
Je ne peux pas admettre davantage que des enfants qui étaient inséparables, ne jouent plus ensemble parce que les parents n’appartiennent pas à la même ethnie ou au même parti politique.
En réalité, bien que nous ayons des différences, nous sommes les mêmes. Aucune ethnie n’a vécu en circuit fermé. Nous nous sommes mariés entre nous et nous avons eu des enfants.
Nous nous sommes aussi influencés culturellement.
Nous sommes le même peuple, le peuple ivoirien et les divisions entre nous n’ont aucun sens (…)»
Le lundi 17 mai dernier, il a ouvert grandement et en toute fraternité et sans rancune, les portes de sa résidence à Laurent Gbagbo. Il a partagé avec lui son légendaire sourire et l’a reçu avec toute l’ambiance familiale. Au nom de la paix et de la réconciliation. La vie de la Nation est plus importante que tout. Chaque fois qu’il s’est agi de parler de la Nation et de ses intérêts, l’ex-DGA a toujours été au rendez-vous. Pour sortir son pays de la crise, il a tout abandonné. Il est venu de Dakar en fin 1989, il est venu du FMI en fin 1999. Il a reçu Gbagbo, récemment, en frère. La voix posée, le discours courtois. Alassane Dramane Ouattara est un homme de paix. Une chance pour la Côte d’Ivoire.
Coulibaly Brahima