Encore quelque 18 mois et la volonté affichée du président Laurent Gbagbo de doter son pays d’infrastructures économiques de base, sera une réalité. L’autoroute du Nord, dont il a décidé du prolongement, est déjà aux portes de Yamoussoukro.
Le chef de l’Etat Laurent Gbagbo, qui n’a jamais caché l’importance stratégique de l’Autoroute du Nord. Non seulement pour les marchandises qui transitent par le port d’Abidjan en direction des pays de l’hinterland que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, mais aussi et surtout pour tous les usagers de la route qui prennent la direction du Nord du pays. Malgré la situation de guerre que vit son pays, il a décidé d’engager des travaux pour le prolongement de l’Autoroute du Nord jusqu’à la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire. L’objectif étant, à moyen et long terme, de le conduire jusqu’à la frontière avec le Burkina Faso et / ou le Mali. Le pari est sur le point d’être gagné puisque, depuis quelques jours, l’Autoroute du Nord est aux portes de Yamoussoukro.
En provenance d’Abidjan, le mardi 11 mai dernier, nous avons pu toucher du doigt, l’effectivité des travaux à partir de l’échangeur construit sur la section 1 du projet. Juste après le village de Kpakobo. Nous avons ainsi visité les sections qui sont en travaux et qui partent jusqu’à Yamoussoukro. “En principe, on peut rouler jusqu’à Yamoussoukro sauf si on a coupé quelque part pour faire un ouvrage”, a tout de suite prévenu Coulibaly Naman, chef de projet à Ageroute, maître d’ouvrage délégué du projet du prolongement de l’Autoroute du Nord. Il nous sert, à l’occasion, de guide. Il est en compagnie de MM. Alphonse Noufé et Benjamin Yao, tous deux de l’Antenne de Yamoussoukro du Programme spécial du transfert de la capitale à Yamoussoukro (Pstcy). Ils nous engagent sur l’autoroute en construction en direction de Toumodi. Nous remarquons que notre véhicule, qui n’est pas un véhicule tout terrain, peut aller aussi vite que le souhaite le conducteur. Nous pouvons même rouler jusqu’à plus de 70 km à l’heure sans être inquiétés. Mais nous gardons, toutefois, le rythme de nos tuteurs tout en admirant deux échangeurs en aérien, dont un de dimension plus réduite qui permet d’aller à Lamto. Nous sommes surtout frappés par l’état d’avancement des travaux de la section de Kpakobo jusqu’à Taabo.
Le revêtement de la chaussée a démarré
Nous découvrons, au bout de quelques kilomètres de piste, que le revêtement est déjà en cours sur cette section. “Nous sommes actuellement concentrés sur les 6 premiers kms qu’on va achever d’ici fin mai. Pour les 6 kms de part et d’autre, on a déjà exécuté 8 kms sur 12. Soit 65 % à peu près et on est en phase d’exécution de grave bitume et du béton bitumineux sur les accotements. Ce que vous êtes en train de voir derrière moi, c’est l’exécution de la couche de béton bitumineux sur les accotements”, précise Hermi Kaïs, directeur des travaux du lot 1 de la Société des routes et bâtiments de Tunisie (Soroubat) que nous trouvons sur les lieux. Sa société possède l’entièreté des travaux du prolongement de l’Autoroute du Nord. Les deux chaussées, celle de droite et celle de gauche qui se trouve être dans le sens du projet (Kpakobo – Taabo), sont séparées par un terre-plein central. On y voit de la verdure sortir petit à petit du sol. Chaque chaussée compte deux voies dont chacune est large de 5 mètres et l’accotement, sur chaque côté, a une épaisseur de 3 cm et est large de 2,30 mètres. Quand l’épaisseur de la section courante, à savoir la chaussée, est de 5 cm après compactage.
“En Côte d’Ivoire, nous avons l’habitude d’utiliser différents types d’enrobés. Les années qui ont précédé la crise, nous avons beaucoup utilisé celui qui est fait de sable naturel et du bitume. Ici, nous avons légèrement changé les couches de chaussée par rapport à ce que nous avons le plus utilisé ces dernières années. Ici, nous mis une couche de base qui est en grave bitume, c’est-à-dire du caillou sain qu’on a concassé et qu’on a pris pour faire la couche de base. Ici, on a du goudron rugueux. A cause du trafic important, on a plus renforcé la structure de la chaussée”, ajoute M. Coulibaly dans le sifflement aigu d’un compacteur en train de travailler. Plus loin, ce sont les va-et-vient d’un autre engin, le “finisher” qui est en train de mettre la dernière couche de goudron sur la chaussée. Plus loin encore en allant vers Toumodi, on remarque de passage que sur l’un des échangeurs de la section, on est en train de poser les garde-corps.
Nous mettons ensuite le cap sur la section Taabo - Toumodi où nous découvrons trois autres échangeurs construits. Et quand nous arrivons sous l’échangeur de Toumodi, qui fait partie du lot 3 de Toumodi – Yamoussoukro, nous sommes rejoints par M. Mehrazel Ouafi, un machiniste tunisien. Il nous explique que cet échangeur permet d’utiliser la route d’Oumé sans couper l’autoroute. Il nous montre aussi, à travers un film vidéo enregistré sur son téléphone portable, le bétonnage du tablier qui a été effectué, la veille. “C’est un travail qui a pris toute la journée. Il a débuté à 3 h du matin pour s’achever à 18 h. Vous imaginez, les équipes qui ont travaillé étaient là beaucoup plus tôt”, indique-t-il. Il est appuyé par le chef de projet de l’Ageroute qui ajoute que pour faire ce tablier-là, il a fallu 400 mètres cubes de béton qui ont été coulés en continu.
Au niveau de Toumodi, nous ne nous engagerons pas sur la dernière section conduisant à Yamoussoukro. Nous n’avons pas vu le temps filer et il est un peu plus de 16 h. Alors nous nous faisons expliquer que les travaux sur ce lot a commencé, il y a un an. Et ici, les terrassements sont presque achevés sur la section qui va de Toumodi jusqu’à Kadiokro. Et sur celle allant de Kadiokro à Yamoussoukro, il n’y a pratiquement plus de travaux d’envergure dans la zone de Logbakro. On y fait actuellement du nettoyage pour finir les terrassements. Les ouvrages sont, en grande partie, terminés. A savoir les deux échangeurs dont celui de Kouadiokro qui reste à faire avec quelques passages inférieurs.
La voie Kpakobo – Yamoussoukro bientôt achevée
Le projet du prolongement de l’Autoroute du Nord a été, en effet, divisé au départ en trois sections. On a eu ainsi la section Singrobo – Taabo, la section Taabo – Toumodi et la section Toumodi – Yamoussoukro. La section Singrobo – Taabo a été aussi subdivisée en deux parties appelées des lots. La partie Taabo – Toumodi est restée entière en formant ainsi un lot et la section Toumodi – Yamoussoukro a été divisée en deux lots : Toumodi – Kadiokro et Kadiokro – Yamoussoukro.
Les travaux de prolongement ont été lancés le vendredi 27 juillet 2007. Mais les travaux ont effectivement commencé à la fin de l’année 2007 pour la première section. Et en avril de l’année dernière pour le dernier tronçon (Toumodi – Yamoussoukro). Le dernier lot Singrobo – Kpakobo qui a été attribué, il n’y a pas longtemps, est en cours d’implantation. L’axe de la route qui a été recherché et défini est en train d’être implanté.
Le chef de projet à l’Ageroute nous apprend aussi que la mission de contrôle sur chacun des lots a été confiée à plusieurs bureaux d’études dont le Bureau national d’études techniques et de développement (Bnetd) et CSCT Tunisie. L’ensemble du projet est financé par des bailleurs de fonds arabes. Notamment le groupe de coordination pour le développement à savoir la Banque islamique de développement (BID) qui finance la section Kpakobo – Taabo, le Fonds saoudien, le Fonds de l’Opep et la Badea qui financent la section Taabo – Toumodi, la BID qui finance encore et entièrement la section Toumodi – Yamoussoukro. “Je pense que la dernière section dont les travaux vont bientôt commencer sera financée par la BID et le Fonds saoudien. Là-bas, c’est sans la participation de l’Etat”, précise M. Coulibaly. Il estime que le délai d’exécution de cette dernière section qui n’a pas encore officiellement commencé, est normalement prévu pour 18 mois. « Dans 18 mois, après le début de cette section, l’ensemble de l’autoroute devrait être terminé. On a 86 kms dont 76 qui sont déjà en travaux et il reste les 10 derniers qui sont en instance de démarrage. Pour les sections qui sont en cours d’exécution, normalement, s’il n’y a pas de retard et de problèmes particuliers, en principe en juin 2011, on devrait avoir entièrement achevé entre Kpakobo et Yamoussoukro », a conclu Coulibaly Naman avant de prendre la route d’Abidjan aux environs de 17 h. A l’instar de notre équipe de reportagequi a pris la direction de Yamoussoukro sur les traces des chantiers du Président Laurent Gbagbo.
Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr
envoyé spécial
Le chef de l’Etat Laurent Gbagbo, qui n’a jamais caché l’importance stratégique de l’Autoroute du Nord. Non seulement pour les marchandises qui transitent par le port d’Abidjan en direction des pays de l’hinterland que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, mais aussi et surtout pour tous les usagers de la route qui prennent la direction du Nord du pays. Malgré la situation de guerre que vit son pays, il a décidé d’engager des travaux pour le prolongement de l’Autoroute du Nord jusqu’à la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire. L’objectif étant, à moyen et long terme, de le conduire jusqu’à la frontière avec le Burkina Faso et / ou le Mali. Le pari est sur le point d’être gagné puisque, depuis quelques jours, l’Autoroute du Nord est aux portes de Yamoussoukro.
En provenance d’Abidjan, le mardi 11 mai dernier, nous avons pu toucher du doigt, l’effectivité des travaux à partir de l’échangeur construit sur la section 1 du projet. Juste après le village de Kpakobo. Nous avons ainsi visité les sections qui sont en travaux et qui partent jusqu’à Yamoussoukro. “En principe, on peut rouler jusqu’à Yamoussoukro sauf si on a coupé quelque part pour faire un ouvrage”, a tout de suite prévenu Coulibaly Naman, chef de projet à Ageroute, maître d’ouvrage délégué du projet du prolongement de l’Autoroute du Nord. Il nous sert, à l’occasion, de guide. Il est en compagnie de MM. Alphonse Noufé et Benjamin Yao, tous deux de l’Antenne de Yamoussoukro du Programme spécial du transfert de la capitale à Yamoussoukro (Pstcy). Ils nous engagent sur l’autoroute en construction en direction de Toumodi. Nous remarquons que notre véhicule, qui n’est pas un véhicule tout terrain, peut aller aussi vite que le souhaite le conducteur. Nous pouvons même rouler jusqu’à plus de 70 km à l’heure sans être inquiétés. Mais nous gardons, toutefois, le rythme de nos tuteurs tout en admirant deux échangeurs en aérien, dont un de dimension plus réduite qui permet d’aller à Lamto. Nous sommes surtout frappés par l’état d’avancement des travaux de la section de Kpakobo jusqu’à Taabo.
Le revêtement de la chaussée a démarré
Nous découvrons, au bout de quelques kilomètres de piste, que le revêtement est déjà en cours sur cette section. “Nous sommes actuellement concentrés sur les 6 premiers kms qu’on va achever d’ici fin mai. Pour les 6 kms de part et d’autre, on a déjà exécuté 8 kms sur 12. Soit 65 % à peu près et on est en phase d’exécution de grave bitume et du béton bitumineux sur les accotements. Ce que vous êtes en train de voir derrière moi, c’est l’exécution de la couche de béton bitumineux sur les accotements”, précise Hermi Kaïs, directeur des travaux du lot 1 de la Société des routes et bâtiments de Tunisie (Soroubat) que nous trouvons sur les lieux. Sa société possède l’entièreté des travaux du prolongement de l’Autoroute du Nord. Les deux chaussées, celle de droite et celle de gauche qui se trouve être dans le sens du projet (Kpakobo – Taabo), sont séparées par un terre-plein central. On y voit de la verdure sortir petit à petit du sol. Chaque chaussée compte deux voies dont chacune est large de 5 mètres et l’accotement, sur chaque côté, a une épaisseur de 3 cm et est large de 2,30 mètres. Quand l’épaisseur de la section courante, à savoir la chaussée, est de 5 cm après compactage.
“En Côte d’Ivoire, nous avons l’habitude d’utiliser différents types d’enrobés. Les années qui ont précédé la crise, nous avons beaucoup utilisé celui qui est fait de sable naturel et du bitume. Ici, nous avons légèrement changé les couches de chaussée par rapport à ce que nous avons le plus utilisé ces dernières années. Ici, nous mis une couche de base qui est en grave bitume, c’est-à-dire du caillou sain qu’on a concassé et qu’on a pris pour faire la couche de base. Ici, on a du goudron rugueux. A cause du trafic important, on a plus renforcé la structure de la chaussée”, ajoute M. Coulibaly dans le sifflement aigu d’un compacteur en train de travailler. Plus loin, ce sont les va-et-vient d’un autre engin, le “finisher” qui est en train de mettre la dernière couche de goudron sur la chaussée. Plus loin encore en allant vers Toumodi, on remarque de passage que sur l’un des échangeurs de la section, on est en train de poser les garde-corps.
Nous mettons ensuite le cap sur la section Taabo - Toumodi où nous découvrons trois autres échangeurs construits. Et quand nous arrivons sous l’échangeur de Toumodi, qui fait partie du lot 3 de Toumodi – Yamoussoukro, nous sommes rejoints par M. Mehrazel Ouafi, un machiniste tunisien. Il nous explique que cet échangeur permet d’utiliser la route d’Oumé sans couper l’autoroute. Il nous montre aussi, à travers un film vidéo enregistré sur son téléphone portable, le bétonnage du tablier qui a été effectué, la veille. “C’est un travail qui a pris toute la journée. Il a débuté à 3 h du matin pour s’achever à 18 h. Vous imaginez, les équipes qui ont travaillé étaient là beaucoup plus tôt”, indique-t-il. Il est appuyé par le chef de projet de l’Ageroute qui ajoute que pour faire ce tablier-là, il a fallu 400 mètres cubes de béton qui ont été coulés en continu.
Au niveau de Toumodi, nous ne nous engagerons pas sur la dernière section conduisant à Yamoussoukro. Nous n’avons pas vu le temps filer et il est un peu plus de 16 h. Alors nous nous faisons expliquer que les travaux sur ce lot a commencé, il y a un an. Et ici, les terrassements sont presque achevés sur la section qui va de Toumodi jusqu’à Kadiokro. Et sur celle allant de Kadiokro à Yamoussoukro, il n’y a pratiquement plus de travaux d’envergure dans la zone de Logbakro. On y fait actuellement du nettoyage pour finir les terrassements. Les ouvrages sont, en grande partie, terminés. A savoir les deux échangeurs dont celui de Kouadiokro qui reste à faire avec quelques passages inférieurs.
La voie Kpakobo – Yamoussoukro bientôt achevée
Le projet du prolongement de l’Autoroute du Nord a été, en effet, divisé au départ en trois sections. On a eu ainsi la section Singrobo – Taabo, la section Taabo – Toumodi et la section Toumodi – Yamoussoukro. La section Singrobo – Taabo a été aussi subdivisée en deux parties appelées des lots. La partie Taabo – Toumodi est restée entière en formant ainsi un lot et la section Toumodi – Yamoussoukro a été divisée en deux lots : Toumodi – Kadiokro et Kadiokro – Yamoussoukro.
Les travaux de prolongement ont été lancés le vendredi 27 juillet 2007. Mais les travaux ont effectivement commencé à la fin de l’année 2007 pour la première section. Et en avril de l’année dernière pour le dernier tronçon (Toumodi – Yamoussoukro). Le dernier lot Singrobo – Kpakobo qui a été attribué, il n’y a pas longtemps, est en cours d’implantation. L’axe de la route qui a été recherché et défini est en train d’être implanté.
Le chef de projet à l’Ageroute nous apprend aussi que la mission de contrôle sur chacun des lots a été confiée à plusieurs bureaux d’études dont le Bureau national d’études techniques et de développement (Bnetd) et CSCT Tunisie. L’ensemble du projet est financé par des bailleurs de fonds arabes. Notamment le groupe de coordination pour le développement à savoir la Banque islamique de développement (BID) qui finance la section Kpakobo – Taabo, le Fonds saoudien, le Fonds de l’Opep et la Badea qui financent la section Taabo – Toumodi, la BID qui finance encore et entièrement la section Toumodi – Yamoussoukro. “Je pense que la dernière section dont les travaux vont bientôt commencer sera financée par la BID et le Fonds saoudien. Là-bas, c’est sans la participation de l’Etat”, précise M. Coulibaly. Il estime que le délai d’exécution de cette dernière section qui n’a pas encore officiellement commencé, est normalement prévu pour 18 mois. « Dans 18 mois, après le début de cette section, l’ensemble de l’autoroute devrait être terminé. On a 86 kms dont 76 qui sont déjà en travaux et il reste les 10 derniers qui sont en instance de démarrage. Pour les sections qui sont en cours d’exécution, normalement, s’il n’y a pas de retard et de problèmes particuliers, en principe en juin 2011, on devrait avoir entièrement achevé entre Kpakobo et Yamoussoukro », a conclu Coulibaly Naman avant de prendre la route d’Abidjan aux environs de 17 h. A l’instar de notre équipe de reportagequi a pris la direction de Yamoussoukro sur les traces des chantiers du Président Laurent Gbagbo.
Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr
envoyé spécial