Encore une fois, le mode opératoire consensuel élaboré pour résoudre les problèmes d’identification des Ivoiriens est en train d’être contourné pour les besoins de la cause. En solo, le patron de l’Office national d’identification (Oni), Benjamin Djobo Esso, a décidé de s’engager dans une opération qui va certainement provoquer une onde de choc. Joints, hier, au téléphone, les responsables de la primature, chargés du programme de sortie de crise, ont marqué leur étonnement d’apprendre que l’Oni a décidé de récupérer les extraits de naissance déposés par les pétitionnaires dans les centres d’enrôlement pour authentification. Même surprise désagréable du côté de la Commission nationale de supervision de l’identification(Cnsi), où personne n’est informé de ce que l’Oni a lancé son audit. Un collaborateur du Premier ministre Guillaume Soro se dit très choqué par cette démarche solitaire: «Nous avons dit que tout ce qui concerne les actions à entreprendre pour la sortie de crise se fait de manière concertée. Pourquoi, cette décision n’a pas été soumise à l’ensemble des acteurs avant sa mise à exécution? Je m’interroge».
Il y a fort à parier que nul ne veuille accepter que le fruit des investigations de l’Oni, vu la suspicion qui entoure sa démarche. L’Oni, on se souvient, avait des agents dans les centres lors de l’enrôlement. Pourquoi n’ont-ils pas émis de réserve pendant et après l’enrôlement? Pourquoi c’est plus de 8 mois après qu’ils se manifestent ? Pourquoi ce sont seulement les mairies du district d’Abidjan qui sont concernées par cet audit qui ne dit pas son nom? Qu’en est-il des autres communes, surtout celles qui sont dans les zones Cno où une bonne partie des registres d’état civil a été détruit? Mieux, l’Oni a-t-il du personnel pour authentifier les extraits de naissance de l’ensemble des 6,3 millions de personnes enrôlées? Bref, la démarche de Benjamin Djébo Esso pue la suspicion à mille lieues. Personne n’est dupe. C’est une façon détournée de faire l’audit réclamé par le Fpi et de réduire l’électorat de ses adversaires en traitant d’étrangers les personnes dont les noms ne luisent pas dans le miroir de l’ivoirité, et qui sont suspectées de ne pas être favorables au Fpi. En décidant d’aller seul sur le terrain, Benjamin Djobo Esso et ses hommes oublient les derniers développements de l’actualité nationale. Ils feignent d’ignorer que Robert Mambé et son équipe ont été remerciés de la Cei parce qu’accusés d’avoir fait un croisement interne sur le listing sans associer les autres acteurs de la sortie de crise. Ils oublient également que, pour avoir piétiné le mode opératoire consensuel, des magistrats véreux à la solde du régime Fpi ont embrasé le pays en février par les radiations massives des citoyens des listes, à leur insu. Et cela avait causé des pertes en vies humaines. Vivement donc que l’Oni soit rappelé à l’ordre
Traoré M. Ahmed
Il y a fort à parier que nul ne veuille accepter que le fruit des investigations de l’Oni, vu la suspicion qui entoure sa démarche. L’Oni, on se souvient, avait des agents dans les centres lors de l’enrôlement. Pourquoi n’ont-ils pas émis de réserve pendant et après l’enrôlement? Pourquoi c’est plus de 8 mois après qu’ils se manifestent ? Pourquoi ce sont seulement les mairies du district d’Abidjan qui sont concernées par cet audit qui ne dit pas son nom? Qu’en est-il des autres communes, surtout celles qui sont dans les zones Cno où une bonne partie des registres d’état civil a été détruit? Mieux, l’Oni a-t-il du personnel pour authentifier les extraits de naissance de l’ensemble des 6,3 millions de personnes enrôlées? Bref, la démarche de Benjamin Djébo Esso pue la suspicion à mille lieues. Personne n’est dupe. C’est une façon détournée de faire l’audit réclamé par le Fpi et de réduire l’électorat de ses adversaires en traitant d’étrangers les personnes dont les noms ne luisent pas dans le miroir de l’ivoirité, et qui sont suspectées de ne pas être favorables au Fpi. En décidant d’aller seul sur le terrain, Benjamin Djobo Esso et ses hommes oublient les derniers développements de l’actualité nationale. Ils feignent d’ignorer que Robert Mambé et son équipe ont été remerciés de la Cei parce qu’accusés d’avoir fait un croisement interne sur le listing sans associer les autres acteurs de la sortie de crise. Ils oublient également que, pour avoir piétiné le mode opératoire consensuel, des magistrats véreux à la solde du régime Fpi ont embrasé le pays en février par les radiations massives des citoyens des listes, à leur insu. Et cela avait causé des pertes en vies humaines. Vivement donc que l’Oni soit rappelé à l’ordre
Traoré M. Ahmed