Comment les églises évangéliques ont reçu le Saint-Esprit ? Nous avons fait le tour de quelques temples ce dimanche de Pentecôte.
«Wa-ribababa ! Ri bababa ! Mon Dieu est vivant », s’exclame à haute voix maman Cathérine. Elle est toute tremblotante des mains et des pieds. La tête levée au plafond, elle semble en communication avec un être invisible. Nous sommes dans la salle climatisée du siège des églises Alliance biblique missionnaire de Côte d’Ivoire (Abmci), aux II-Plateaux. Il est 11h20mn ce dimanche 23 mai. Maman Catherine occupe l’une des dernières places de la rangée proche du chœur de l’église. Comme elle, de nombreux fidèles sont emportés dans cette sorte de communication avec quelqu’un que nous ne voyons pas. Certains crient « yes, yes, yes » comme pour acquiescer, trois fois. D’autres poussent des «Hou-hou-hou ». Cette effervescence a lieu pendant le sermon du prophète Kamdem Dieunedort. Il est venu spécialement du Cameroun pour cette énième célébration de la Pentecôte chrétienne. Cet homme, frêle, captive le public par ses révélations et sa gestuelle. « Je ne te connais pas, mais cette semaine, un décret va te nommer, tu va avoir de nouveaux contrats… Le seigneur est dans la salle ! C’est une visitation sans pareille. Son onction est là. Salue sa présence», ordonne-t-il en faisant le tour de la salle. Il entretient son auditoire au sujet des limitations. Il soutient qu’ « avec la venue du Saint-Esprit, il n’y a plus de limitations. La maladie n’a plus de pouvoir. Tous ceux qui reçoivent la puissance de Dieu, prennent de l’avance sur le diable. Peu importe leur apparence. L’essentiel c’est l’onction qui baigne en eux ». Le responsable de l’église, le bishop Amazou Alexandre, adresse ensuite une prière à Dieu pour ses serviteurs. Une série d’activités de louange et d’adoration se déroule depuis dimanche pour prendre fin ce soir à Abmci, à la faveur de la Pentecôte.
Les larmes de Marie…
Cap sur d’autres maisons de Dieu d’obédience évangélique! Cette fois, ce sont les transes de Marie-Cécile Kouamé au Temple des enfants de Dieu d’Abobo-Habitat, qui attirent l’attention. La belle jeune fille est vêtue d’un chemisier blanc et d’une jupe trapèze de la mê?me couleur. Elle porte des tresses hors du commun. Dans le langage ivoirien, on parlerait de « go choco». N’empêche ! Elle se laisse traîner dans la poussière par une puissance invisible. Cette scène fait suite à l’entame du cantique « Esprit de Dieu, descends parmi nous, alléluia ! ». Le temple est en construction. Il n’est ni cimenté ni carrelé. Marie-Cécile transpire abondamment. Elle pousse des cris par intervalles réguliers. « Dieu me dis…, Dieu me dis… ». Des larmes lui perlent au visage. La suite de ses propos peine à sortir de sa gorge. Les sentinelles du temple se ruent sur elle. Puis, prient, chantent, l’encerclent. Marie-Cécile s’en remet 20 mns plus tard. Comme si de rien n’était. Approchée, elle explique la scène par une communion avec le Saint-Esprit. « J’étais en pleine méditation avec un ange de Dieu », confie-t-elle. Que dit l’ange ? « Il m’a fait des confidences sur la vie d’un frère de l’église. À la fin du culte, je lui ferai le point », conclut-elle.
Silence, on prie !
Avant de visiter le Temple des enfants de Dieu d’Abobo, c’est à l’Eglise des leaders du Plateau-Dokui que l’équipe de reportage fait escale. Coïncidence : c’est la fête de moisson, ce jour ! En attendant l’arrivée du pasteur, Guy Vincent, des majorettes défilent aux couleurs nationales sur la rue d’à côté. Un autre groupe de fidèles en tenues Yoruba fait la parade. Tout ce beau monde est escorté par des hommes. Chacun d’eux est vêtu d’une veste noire sur une chemise rouge-bordeaux. Toute une procédure protocolaire rythme l’accès à la salle de culte. A la dernière étape, nous nous rendons au bureau d’un pasteur pour lui arracher quelques mots ; celui-ci nous écoute à peine. Surpris de nous voir, il nous envoie paître. «Désolé. C’est la règle. Sans invitation, vous ne pouvez pas suivre la fête». Chassés de la maison de Dieu, nous rebroussons chemin.
N.B : Les noms de fidèles en transe ont été changés pour préserver leur intimité.
Nesmon De Laure
«Wa-ribababa ! Ri bababa ! Mon Dieu est vivant », s’exclame à haute voix maman Cathérine. Elle est toute tremblotante des mains et des pieds. La tête levée au plafond, elle semble en communication avec un être invisible. Nous sommes dans la salle climatisée du siège des églises Alliance biblique missionnaire de Côte d’Ivoire (Abmci), aux II-Plateaux. Il est 11h20mn ce dimanche 23 mai. Maman Catherine occupe l’une des dernières places de la rangée proche du chœur de l’église. Comme elle, de nombreux fidèles sont emportés dans cette sorte de communication avec quelqu’un que nous ne voyons pas. Certains crient « yes, yes, yes » comme pour acquiescer, trois fois. D’autres poussent des «Hou-hou-hou ». Cette effervescence a lieu pendant le sermon du prophète Kamdem Dieunedort. Il est venu spécialement du Cameroun pour cette énième célébration de la Pentecôte chrétienne. Cet homme, frêle, captive le public par ses révélations et sa gestuelle. « Je ne te connais pas, mais cette semaine, un décret va te nommer, tu va avoir de nouveaux contrats… Le seigneur est dans la salle ! C’est une visitation sans pareille. Son onction est là. Salue sa présence», ordonne-t-il en faisant le tour de la salle. Il entretient son auditoire au sujet des limitations. Il soutient qu’ « avec la venue du Saint-Esprit, il n’y a plus de limitations. La maladie n’a plus de pouvoir. Tous ceux qui reçoivent la puissance de Dieu, prennent de l’avance sur le diable. Peu importe leur apparence. L’essentiel c’est l’onction qui baigne en eux ». Le responsable de l’église, le bishop Amazou Alexandre, adresse ensuite une prière à Dieu pour ses serviteurs. Une série d’activités de louange et d’adoration se déroule depuis dimanche pour prendre fin ce soir à Abmci, à la faveur de la Pentecôte.
Les larmes de Marie…
Cap sur d’autres maisons de Dieu d’obédience évangélique! Cette fois, ce sont les transes de Marie-Cécile Kouamé au Temple des enfants de Dieu d’Abobo-Habitat, qui attirent l’attention. La belle jeune fille est vêtue d’un chemisier blanc et d’une jupe trapèze de la mê?me couleur. Elle porte des tresses hors du commun. Dans le langage ivoirien, on parlerait de « go choco». N’empêche ! Elle se laisse traîner dans la poussière par une puissance invisible. Cette scène fait suite à l’entame du cantique « Esprit de Dieu, descends parmi nous, alléluia ! ». Le temple est en construction. Il n’est ni cimenté ni carrelé. Marie-Cécile transpire abondamment. Elle pousse des cris par intervalles réguliers. « Dieu me dis…, Dieu me dis… ». Des larmes lui perlent au visage. La suite de ses propos peine à sortir de sa gorge. Les sentinelles du temple se ruent sur elle. Puis, prient, chantent, l’encerclent. Marie-Cécile s’en remet 20 mns plus tard. Comme si de rien n’était. Approchée, elle explique la scène par une communion avec le Saint-Esprit. « J’étais en pleine méditation avec un ange de Dieu », confie-t-elle. Que dit l’ange ? « Il m’a fait des confidences sur la vie d’un frère de l’église. À la fin du culte, je lui ferai le point », conclut-elle.
Silence, on prie !
Avant de visiter le Temple des enfants de Dieu d’Abobo, c’est à l’Eglise des leaders du Plateau-Dokui que l’équipe de reportage fait escale. Coïncidence : c’est la fête de moisson, ce jour ! En attendant l’arrivée du pasteur, Guy Vincent, des majorettes défilent aux couleurs nationales sur la rue d’à côté. Un autre groupe de fidèles en tenues Yoruba fait la parade. Tout ce beau monde est escorté par des hommes. Chacun d’eux est vêtu d’une veste noire sur une chemise rouge-bordeaux. Toute une procédure protocolaire rythme l’accès à la salle de culte. A la dernière étape, nous nous rendons au bureau d’un pasteur pour lui arracher quelques mots ; celui-ci nous écoute à peine. Surpris de nous voir, il nous envoie paître. «Désolé. C’est la règle. Sans invitation, vous ne pouvez pas suivre la fête». Chassés de la maison de Dieu, nous rebroussons chemin.
N.B : Les noms de fidèles en transe ont été changés pour préserver leur intimité.
Nesmon De Laure