Challenge doublement herculéen pour l'Afrique du Sud : réussir l'organisation de la compétition et faire une bonne campagne. Exclu du mouvement sportif à cause de l'Apartheid à la fin des années 50, le pays est revenu sur la scène dès 1995 en remportant avec brio la coupe d'Afrique des Clubs champions. Enchaînements avec la Can 1996 et plus tard avec la coupe du monde de Rugby. Autant de performances qui marquent le grand retour et qui attestent la grandeur de cette nation dite Arc-en-ciel incarnée par le légendaire Nelson Mandela. Organiser donc une compétition d'envergure planétaire requiert un certain nombre d'infrastructures de pointe. Cet aspect étant immanquablement acquis, place au volet sportif. Les équipes adverses ne viendront pas la fleur au fusil. Brésil, Argentine, Angleterre, Italie, Allemagne sont considérés, bon an mal an, comme de potentiels vainqueurs. Nulle part, même dans les rêves les plus fous, on ne pronostique l'Afrique du sud sur le podium. Logés dans la poule A, en compagnie des Mexicains, des Uruguayens et des Français, les Bafana Bafana savent ce qui les attend. Même l'expérience de deux éditions (1998 et 2002), ne suffit pas, semble-t-il. Bilan bien mitigé en phases finales : 6 matches, 1 victoire, 3 nuls, 2 défaites, 8 buts marqués et 11 encaissés. Il revient au coach, Carlos Alberto Parreira, de positiver ces essais en juin prochain. Annoncé en fanfare puis démissionnaire, le technicien brésilien est de retour pour conduire le onze sud africain. Pour ce faire, il dispose d'un effectif juste moyen au sein duquel, Mc Carthy , Aaron Mokoena, Steven Pienaar, Teko Modise et Bernard Parker font figure de leaders. Pour ce dernier, attaquant du Fc Twente, la priorité est toute simple : marquer des buts pour son pays ! Cette formation est atypique par rapport à ses homologues africaines. C'est un mélange de professionnels et de joueurs évoluant au pays. Outre la Can de 1996, la représentativité de l'Afrique du sud se résume à la 16ème place au classement Fifa en août de la même année. Depuis, elle tâtonne même durant les Can. Elle s'est cependant donnée des couleurs récemment en coupe des confédérations en concédant de courtes défaites face au Brésil (0-1) et à l'Espagne (2-3). Carlos Alberto sait que la mission ne sera pas de tout repos. Tous les Sud- africains attendent quand même des exploits de leurs représentants dont la qualification en huitième sera déjà une prouesse. Pour réussir cette quadrature, le coach devra reprendre les fondamentaux. Ses schémas tactiques étant basés sur la prudence, la précision et l'application. Une chose est sûre, les Bafana Bafana peuvent compter sur les inconditionnels issus de tous les clubs locaux. Evidemment, décevoir ne fait pas partie de leurs ambitions. Mais vouloir n'est pas pouvoir dans le football de haut niveau.
Marc Koffi
Marc Koffi
