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Politique Publié le mercredi 26 mai 2010 | Le Nouveau Navire

Banque Africaine de devéloppement : Une institution au service du développement de l`Afrique

La Banque africaine de développement (Bad) est une organisation multinationale dont l`objectif institutionnel est le développement économique et le progrès social du continent africain. Zoom sur cette institution financière au service de l`Afrique.

Présentation

Le groupe de la Bad composé de trois entités a été créé pour aider aux efforts de développement du continent africain. L`institution mère qui est la Banque africaine de développement a été porté sur les fonts baptismaux le 4 août 1964 à Khartoum au Soudan par 23 pays africains. Le fonds africain de développement (Fad) a été créé le 29 novembre 1972 par la banque et le Fonds spécial du Nigeria a vu le jour en 1976 par la volonté de l`Etat fédéral du Nigeria.

La session inaugurale du conseil des Gouverneurs s`est tenue du 4 au 7 novembre 1964 à Lagos au Nigeria. Après des débats houleux, il a été décidé d`implanter le siège de l`institution bancaire panafricaine à Abidjan en Côte d`Ivoire au détriment du Soudan. Le siège a donc ouvert ses portes à Abidjan en 1965 et les premiers projets ont été lancés en 1966. Du fait de la guerre qu`a connue la Côte d`Ivoire en septembre 2002, le siège du groupe a été délocalisé en Tunis en Tunisie depuis 2003 où il opère à travers son agence temporaire de relocalisation (ATR). A ce jour, le groupe compte 79 pays membres dont 53 pays régionaux et 26 pays non africains. Pour intégrer le groupe de la Bad, les Etats non africains doivent être d`abord membres du Fad.

Missions et objectifs

L`accord portant création de la Bad stipule en son article 1 que le mandat assigné à la Banque est de " contribuer au développement économique et au progrès social, individuel ou collectif des pays membres régionaux ".

Aussi, sa principale mission est-elle d`aider ces pays à briser la situation structurelle de pauvreté. Pour cela, elle doit faciliter la mobilisation des ressources extérieures et nationales, publiques et privées pour promouvoir l`investissement dans les pays membres régionaux. Le groupe de la Bad doit également apporter à ces pays une assistance technique ainsi que des services-conseil concernant les différents politiques à mettre en œuvre.

De plus, comme toutes les banques multinationales de développement, la Bad a fait sienne les objectifs du millénaire pour le développement. Aussi, entend-elle réduire l`extrême pauvreté et la faim, promouvoir l`égalité et l`autonomisation des femmes, assurer un environnement durable etc.

Les actions de la Bad, l`Afrique entre défis et espoirs.

De notre regretté Mamoun Beheiry, ancien gouverneur de la banque centrale du Soudan et premier président de la Banque africaine de développement, à Donald Kaberuka l`actuel président en passant par Babakar Ndiaye et Oumar Kabaj, beaucoup d`eau a coulé sous le pont Bad. Depuis sa création jusqu`à 2006, le groupe de la Bad dont le capital est de 32,04 milliards de dollars, a financé plus de 3200 opérations pour un total de près de 63 milliards de dollars EU. Aider à la démocratisation politiques et à la libéralisation économique des années 1990, participer aux efforts de sortie de crises, de professionnalisation des institutions financières et politiques du continent, coordonner ses activités avec celles des autres partenaires de la lutte contre la pauvreté sont entre autres grandes actions menées par l`institution financière continentale. Par ailleurs, la Bad a mis l`accent sur le rôle des femmes, l`éducation et les réformes structurelles. Elle n`a pas oublié d`apporter sa contribution aux grandes initiatives notamment l`allègement de la dette extérieure des pays pauvres très endettés (PPTE), l`intégration régionale et le Nepad dont elle est l`un des maîtres d`œuvre.

Pour autant, la bataille n`est pas encore totalement gagnée. Si tant est que la démocratie, la croissance et la restructuration des équilibres macro-économiques ont progressé pendant ces 15 dernières années en Afrique, des défis demeurent. La pauvreté s`est accrue dans la moitié de l`Afrique subsaharienne et le Sida continue de faire ravage. Des études montrent qu`excepté l`Afrique du Nord et l`Afrique australe, les Objectifs du millénaire pour le développement (réduction de moitié du nombre de personnes vivant dans la pauvreté et n`ayant pas accès à l`eau potable avant 2015) ne seront pas atteints dans la majorité des Etats. Cependant, à en croire ces mêmes travaux, la plupart des pays africains peuvent faire des progrès considérables. Pour que cela soit une réalité, tous les acteurs doivent jouer leurs partitions. Ainsi, les pays donateurs ont l`obligation de respecter leurs engagements en accroissant l`aide au développement. Quant aux Etats bénéficiaires, ils doivent approfondir et poursuivre les réformes économiques. Les investisseurs étrangers, pour leur part, doivent intégrer l`Afrique dans leurs stratégies industrielles, commerciales et financières.

G. Assad
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