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Société Publié le mercredi 26 mai 2010 | Islam Info

Le dialogue, toujours le dialogue, encore le dialogue : L`ART de parler avec l`adversaire, avec respect, espoir et dignité

Dans l'actualité internationale et nationale, il nous a été donné cette semaine, d'assister à trois événements importants.

Au plan international

1. Dans le conflit sur le nucléaire iranien, deux grands pays émergents, La Turquie et le Brésil ont tenté de faire baisser la tension entre l'Iran et les Grandes Puissances Occidentales ;
2. Dans l'affaire de Clotilde Reiss, la française arrêtée en Iran pour espionnage. Encore deux pays émergents, La Syrie et Le Sénégal ont joué un rôle pour le dénouement de l'affaire.

Au plan national

3. Chez nous en Côte d'Ivoire, pour désamorcer la crise relative à une marche programmée sur toute l'étendue du territoire, le Chef de l'Etat en personne, s'est déplacé aux domiciles de ses adversaires les plus connus. Et immédiatement, la tension a baissé nettement d'un cran, en tout cas suffisamment pour envisager sereinement la tenue des assises des assemblées générales de la Banque Africaine de Développement (BAD).

Trois situations potentiellement dangereuses, mais désamorcées grâce aux acteurs eux-mêmes mais surtout aux bonnes volontés bénévoles et courageuses souvent au grand jour et parfois dans l'anonymat.

Dans les trois cas de figure, le bon sens a triomphé, mais le plus important, c'est de continuer à sauvegarder par tous les moyens l'esprit qui a permis d'atteindre ces résultats. Bien entendu, ceux qui pensent avoir perdu dans les trois affaires ne vont pas rester les bras croisés.
En attendant le dénouement de ces trois affaires, nous rappelons cette maxime de St Exupery : “ Il n'est point besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ”
Aussi quel que soit le degré d'adversité, les protagonistes ne doivent jamais ouvrir toutes les portes que leur présentent généreusement leurs partisans “Va- en- guerre ”, du moment. Car l'adversaire d'aujourd'hui peut être l'ami de demain après avoir été parfois ce même ami d'hier. Et le partisan d'aujourd'hui peut être l'ennemi de demain, selon certains intérêts et circonstances.
C'est pourquoi, quelques soient les situations, il faut savoir raison garder, accorder toujours le bénéfice du doute à l'autre, sinon tenter de le comprendre, le traiter tel qu'il est réellement, et non tel que nous le décrivent nos préjugés et ses adversaires. Ensuite, il faut toujours se poser la question suivante : Après moi, dans dix, vingt, trente ans ; comment mes parents, mes enfants et petits enfants seront regardés ou traités par rapport à ce que je fais aujourd'hui ?
Mais dans le cas où l'on est croyant, la question est plus courte et facile à formuler : et la voici : Ce que je fais est-il conforme aux préceptes de mon Dieu ?
C'est pourquoi, les médiateurs ont ici un rôle prépondérant à jouer pour aider les protagonistes d'un jour. Mais ils ne peuvent réussir leur mission que s'ils observent les cinq qualités essentielles suivantes :

(1) La maitrise parfaite du dossier ;
(2) La confiance totale des protagonistes ;
(3) La capacité à trouver une alternative à l'angoisse et inquiétudes des uns et des autres ;
(4) L'observation absolue de la discrétion avant, pendant et même dans une certaine mesure après l'échec ou le succès de la mission ;
(5) Enfin ne jamais, au grand jamais, chercher à profiter du drame des protagonistes. Quant à ceux-ci, voici aussi neuf règles à respecter:

1- Accepter que le problème existe, quel qu'il soit, et quoi qu'on en pense soit même.
2- Eviter d'attaquer ou de ridiculiser l'adversaire en public.
3- Ne jamais croire que la légitimité ou la légalité de votre cause vous donne systématiquement droit à la raison ou à la victoire sur votre adversaire.
4- Accepter d'évoquer assez souvent en public les qualités et réalisations positives de l'adversaire.
5- Ne jamais croire que tous ceux qui sont proches, travaillent ou parlent avec votre adversaire sont systématiquement aussi vos adversaires.
6- Etre en position de force apparente, est une opportunité pour aller vers l'autre pour le rassurer et le mettre en confiance.
7- Avoir une maîtrise totale de vos partisans ''zélés''.
8- Ne jamais chercher à humilier l'autre à tout prix.
9- Trouver toujours un terrain minimum, quelques champs d'action sur lesquels, on peut déjà travailler avec l'adversaire en attendant la résolution définitive de leurs différents.
10- Ne jamais, au grand jamais, croire que le problème n'aura jamais de solution et que l'adversaire sera toujours un adversaire jusqu' à la fin des temps.
Ainsi au moment où l'on parle encore de crises dans notre communauté et entre celle-ci et l'Etat ivoirien, notamment sur le sempiternel problème de l'organisation du pèlerinage à la Mecque, le moment est venu de nous inspirer des vertus du dialogue sincère et de la vertu de la médiation.
En un mot comme en cent, cette semaine, les grandes puissances, les pays émergents et les hommes politiques de chez nous ont donné une grande leçon de volontarisme, de courage, du sens de la mesure et de la vertu de la médiation. Comme quoi, la politique et la religion peuvent et doivent nous donner des raisons d'espérer !

A LA SEMAINE PROCHAINE INCHALLAHOU

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