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Société Publié le mercredi 26 mai 2010 | Nord-Sud

Abbé Abékan Norbert : “Il y a de l’espoir pour Florence”

La triste histoire de Florence Domonko, cette jeune fille transformée en porc, dit-on, en sorcellerie, n’a pas laissé indifférent l’abbé Abékan Norbert. Lors de son prêche, le jour de la Pentecôte, le curé de la paroisse Notre Dame de la Tendresse de la Riviera, a parlé du sujet aux fidèles. Beaucoup de bonnes volontés se sont déjà manifestées.

Comment avez-vous appris l’histoire de Florence ?
A travers votre journal Nord-Sud Quotidien. Et, cette histoire m’a marqué. Surtout lorsque j’ai su, à travers un de vos articles, que trois mois après, rien n’avait encore été fait pour elle. Depuis trois mois, elle souffre physiquement et moralement, parce qu’elle est rejetée par la société. Vous avez écrit dans le journal que ses amis ne lui rendent plus visite. Et, c’est ce qui m’a le plus choqué. Elle est même exclue de la communauté de prière. J’ai profité de la grande fête de Pentecôte pour lancer un appel aux fidèles. J’ai demandé de l’aide pour elle. Des paroissiens étaient émus quand je leur racontais son histoire. Il y avait certains qui n’avaient pas lu l’article, mais en leur décrivant son aspect, ils ont su qu’elle souffrait énormément.

Que veulent faire les paroissiens pour elle?
Beaucoup. Certains veulent me donner des vivres pour sa famille, car je leur ai dit que son père n’a plus d’argent pour s’occuper d’elle. Ils sont démunis. D’autres ont commencé à collecter de l’argent pour elle. Nous irons la voir, cette semaine à Gagnoa, pour lui remettre les vivres et de l’argent pour que sa petite famille puisse se nourrir correctement pendant quelques mois. A côté de cela, il y a quelqu’un qui veut l’aider en payant ses analyses et ses soins une fois qu’elle sera admise à l’hôpital. Mais la plus grande surprise est qu’il y a un paroissien qui veut même l’envoyer en Europe pour la prise en charge médicale. Et par la grâce de Dieu, tout se fera bientôt. Car son état empire. J’ai également lu qu’elle se soigne avec de l’eau chaude. Ce n’est pas normal qu’après trois mois, elle n’ait reçu aucun traitement. Et c’est ce que j’ai relevé le jour de la Pentecôte ici à la paroisse et au Sanctuaire Marial.

Pensez-vous que la solution à son problème peut être scientifique, étant donné que la cause semble mystique ?
J’irai la rencontrer dans son village à Gagnoa. Si c’est mystique, on verra. Mais nous allons d’abord privilégier la voie de la science, c’est-à-dire la médecine. Quand je fais la prière des malades, et qu’après, quelqu’un m’approche pour me dire qu’il est guéri, je lui demande d’aller à l’hôpital pour faire des examens. Car, seuls les examens peuvent révéler la guérison. Il faut éviter de créer de fausses espérances. Ceux qui disent qu’ils ont guéri telle ou telle maladie. Est-ce que la science est intervenue pour confirmer la guérison ? Il faut que la science fasse sa part. Dans le journal, c’est écrit qu’elle se soigne avec de l’eau chaude, mais, entre nous, qu’est-ce que de l’eau chaude peut bien faire ?

Sa voix aussi ressemble à celle d’un animal…, n’est-ce la preuve qu’elle a été vraiment envoûtée?
Oui, il paraît que sa voix ressemble à celle d’un animal, et qu’elle est à peine audible. N’est-ce pas une conséquence de la déformation de sa mâchoire? Il faut prendre en compte tous les aspects. Quand je vais partir, je verrai tout cela. Mais, je prie Dieu pour que le message que j’ai passé porte et que Florence soit sauvée. Même dans les pays développés, ce sont des choses qui arrivent, après les accidents. Et des médecins arrivent à soigner ces personnes. Il y a quelques années, une actrice de cinéma a été défigurée aux Etats-Unis par un ours. Son visage a été reconstitué par les médecins. Il y a de l’espoir pour Florence.

Il a fallu le cas de Florence pour que nous vous revoyions. Depuis un moment, on n’entend plus parler de vous. Et vous n’accordez plus d’interview à la presse. Pourquoi ?
C’est voulu. J’ai volontairement refusé les interviews et les débats télévisés. Mais l’histoire de Florence m’a tellement marqué qu’il a fallu que j’en parle. Quand j’ai lu son histoire, la première fois, dans Nord-Sud Quotidien, je me suis dit qu’elle était guérie, compte tenu du fait qu’on entendait plus parler d’elle. Trois mois après, quand j’ai su qu’elle était toujours malade, j’étais révolté. Mais, avec l’aide de Dieu, nous serons là-bas, cette semaine, pour voir dans quelle mesure elle peut retrouver son visage. Je vous encourage à faire des œuvres sociales à travers votre journal. C’est le cas de Florence par exemple, elle était dans son village et vous êtes allés vers elle. Le résultat, il est là aujourd’hui. Grâce à Dieu, et à votre journal, des personnes de bonne volonté vont aider Florence. Et j’ai également vu votre reportage sur l’école des aveugles de Toumodi qui a fait un boom. Il y a beaucoup de bonnes volontés qui sont allées vers ces enfants pour leur apporter de l’aide, beaucoup de vivres et de l’argent. Je l’ai lu après dans votre journal. Et c’est ce à quoi doit servir un journal, à mon avis.

Interview réalisée par Cissé Sindou, Adélaïde Konin, Nesmon De Laure
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