La ronde des communes : Marcory, une cité en déclin

" Le Nouveau Navire " vient d'ouvrir une rubrique intitulée " La Ronde Communes ". Cette lucarne faite aux administrations commerciales se veut être une communication de proximité pour présenter une collectivité dans toutes ses spécificités. Pour l'entrée en matière, nous débutons par la commune de Marcory. Située entre le Plateau, Treichville, Koumassi et Port Bouët, Marcory a une population estimée à 177748 habitants. C'était une commune bien appréciée par les opérateurs économiques et autres noceurs qui y trouvaient un environnement propice avec des restaurants, bars et bistrots. La commune de Marcory se singularisait par ses quartiers de haut standing tel que le Résidentiel, le Gfci pour la classe moyenne, les maisons de la Sicogi et le Remblais. Commune des écoles par excellence, elle abrite l'Institut national de la jeunesse et des sports (Injs), le célèbre collège Voltaire et de nombreux autres grands établissements scolaires. Le commerce constitue l'activité principale des habitants. De nombreux commerçants, en majorité d'origine libanaise, y ont pignon sur rue. On les retrouve dans l'import-export. Cette puissante communauté se retrouve partout. A Anoumabo, un village Ebrié également quartier de la cité et sans fil, des ressortissants ouest -africains exercent dans le secteur informel. Au quartier Benson un sous quartier, des femmes sont dans la restauration. Idem pour le carrefour cinéma Magic, l'un des points chauds de cette bourgade abidjanaise, qui fourmille d'activités commerçantes.

Marcory engluée dans ses problèmes

L'état actuel de la cité de Marcory mérite qu'on s'y attarde. L'environnement de ce qu'on avait baptisé " la cité du bon vivre " s'est fortement dégradé. On peut avancer comme raison, l'augmentation de la population due aux déplacés de guerre, l'occupation sauvage des espaces dits verts et la prolifération incontrôlée des maquis. La zone dite des " mille maquis " est un espace surpeuplé et pollué. Et cela au vu et au su des autorités municipales qui sont presque complices de la situation. Le Grand carrefour situé à l'hôtel Konankro, qui est le cœur de Marcory, est dans un état déplorable. Caniveaux bouchés, bitume dégradé, odeur pestilentielle assombrissent le décor. Le jardin public, en face du commissariat du 9e arrondissement, patrimoine de la mairie est devenu un dépotoir et se trouve dans un état de délabrement intolérable. Les rues internes des quartiers sont truffés de crevasses et deviennent des rivières voire des fleuves en saison des pluies. A ce sujet, il est risquant pour un automobile de s'aventurer au quartier champroux et du côté des Cours Lamartine. En ces lieux, se trouvent des lacs qui endommagent les véhicules.

Le maire doit se réveiller
Il est certain que le bilan du maire Akandi Assi Marcelle n'est guère reluisant à vue d'œil. Un exemple : le Foyer Polyvalent est en déclin. Ou du moins ne sert que pour la célébration de cultes qui perturbent le sommeil des populations. Construit sous l'ère d'Amangou Victor, il est devenu vétuste. L'Allocodrome de Marcory qui devait rivaliser avec celui de Cocody est dans un état de dégradation. Au lieu d'optimiser la rentabilité du grand marché, le maire a préféré construire un centre commercial qui porte son nom et qui fait une forte concurrence aux commerçants du marché. Le maire Akanda Assi n'a posé aucun acte de développement à même de l'immortaliser à Marcory. Et ce ne sont pas les gestes sporadiques qu'il fait en faveur des populations qui vont le dédouaner. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes en l'absence d'une bibliothèque municipale. Car une jeunesse ce n'est pas juste pour participer à Podium ou Variétoscope. Elle a besoin de savoir et de connaissance. Dans notre prochaine parution, parole sera donnée au maire et à la population pour leur avis.

N'Da Jean-Yves