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Économie Publié le jeudi 27 mai 2010 | Le Nouveau Réveil

Financement des engrais en Afrique : L`implication des gouvernants souhaitée

En prélude aux Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad) qui se tiennent du 27 mai au 28 mai prochain à Abidjan Côte d'Ivoire, un important panel portant sur " le mécanisme africain de financement du développement des engrais (Mafdé) " a eu lieu le 25 mai, à l'Hôtel Ivoire. En présence du vice-président de la Bad, Dr Kamal El Keshen qui a rappelé le contexte de sa création. Il est né de la volonté des chefs d'Etat africains à un sommet à Abuja en 2006. Un sommet au cours duquel la Bad a été chargée de le mettre en place, en collaboration avec la commission économique pour l'Afrique et la commission de l'Union africaine. Cela, suite au constat selon lequel de nombreuses régions africaines du continent africain souffrent de l'insécurité alimentaire et du fait que le taux moyen d'utilisation des engrais en Afrique est de 1/10è de la moyenne mondiale. Ce qui rend irréalisable l'objectif du Nepad : voir se réaliser en 2015, un taux de croissance agricole de 6% par an en Afrique. Pour permettre aux agriculteurs africains de passer d'une agriculture de subsistance à la production de récoltes suffisantes et d'excédents commerciales en utilisant de façon abordable l'engrais, le Mafdé veut accroitre l'utilisation des engrais passant d'environs 10kg/ha à 50 kg/ha d'ici à 2015. Selon le premier conférencier, Dr Augustine Langyintuo, de l'alliance pour la révolution verte en Afrique, section du Kenya (Agra), " aucune région du monde n'a été capable d'étendre sa production agricole sans l'utilisation de l'engrais ". Il préconise donc que ce programme soit soutenu à travers des partenariats publics et privés avec une politique définie par les gouvernants. Car a-t-il dit, " les gouvernements ne soutiennent pas suffisamment les paysans pour l'acquisition des engrais ". Le second conférencier, Dr Chungu Mwila, directeur du développement du secteur privé du marché commun de l'Afrique de l'Est et Australe (Comesa) s'est servi de l'exemple du Comesa, (programme mis en place pour contribuer à la productivité agricole) pour expliquer la nécessité de l'utilisation de l'engrais. " Il faut lancer une révolution verte. Le mécanisme va permettre d'obtenir des intrants en vue d'obtenir des excédents, des emplois pour la population qui pourra faire face à ses besoins vitaux ", a-t-il dit. Les participants ont estimé pour leur part que les Etats membres soient davantage conscientisés sur ce programme. Notons que les petits exploitants des pays tels que le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ont amélioré leur récolte de millet et de sorgho de 43% à 120% en utilisant le tiers de la quantité d'engrais recommandée pour la région.
Cinthia R Aka





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