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Art et Culture Publié le jeudi 27 mai 2010 | Nord-Sud

Médias et paix : La révolte du ministre Sy Savané

Le ministre de la Communication a mis en garde hier, à son cabinet, les responsables de la presse écrite contre un effondrement du secteur.

Dire de la presse écrite qu’elle suscite, aujourd’hui, de la répulsion au sein de l’opinion est une lapalissade. Tant les dérives scripturales ont creusé le fossé entre les journalistes et leur lectorat. Le ministre de la Communication n’a pas pris de gants, hier, pour mettre les patrons de presse devant leurs responsabilités. Une fois de plus, Ibrahim Sy Savané a tiré la «sonnette d’alarme». Car, malgré ses interpellations, les journalistes se sont laissés aller à «l’ivresse de la plume». Allègrement. «J’entends monter une sorte de clameurs contre la presse, accompagnée de mépris et de dénigrement », a mis en garde le ministre. Cette mauvaise image, la presse le doit aux libertés qu’elle a prises en contradiction avec les règles du métier. « Il y a trop de violence verbale dans la presse, surtout aux Unes. Et, très souvent, le contenu ne tient pas la promesse de la Une. Ce sont des habitudes du passé avec lesquelles nous sommes en train de renouer », a critiqué M. Sy Savané. «J’ai la forte intuition que si la presse ne revient pas aux fondamentaux du journalisme, la crise va se dénouer à son détriment », a-t-il ajouté. Face au tableau sombre ainsi dépeint, beaucoup ont baissé les bras ou sont gagnés par la lassitude. Contre ce qui a tendance à devenir des évidences, lui veut croire en la résurrection de la presse et en la naissance d’une vraie économie des médias. Après la signature de la convention collective par les journalistes et leurs patrons, la montée en puissance du Fonds de soutien et de développement de la presse (Fsdp), entre autres, il vient de lancer d’autres initiatives. La première, c’est la mise en place d’un groupe de travail sur l’économie des médias. Les résultats sont attendus dans un mois et demi à deux mois. Un autre groupe de travail va plancher sur le développement éditorial et la formation. Autre projet important, les réflexions sur la sécurité sociale des journalistes. Le ministre s’intéresse aussi à la situation de l’Olped. L’organe d’autorégulation a perdu de sa superbe principalement à cause des problèmes institutionnels. Toute cette batterie de mesures étatiques ne peut dispenser les journalistes de proposer des journaux qui se vendent. Pour le ministre de la Communication, «l’Etat ne peut pas aller élargir le bassin du lectorat». Il appartient donc à la profession de trouver le moyen de séduire les «lecteurs démotivés». Elle n’y parviendra qu’en prenant son destin en main.

Kesy B. Jacob
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