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Économie Publié le vendredi 28 mai 2010 | Notre Voie

Ouverture des 45è Assemblées annuelles de la Bad - Laurent Gbagbo : “Le temps est venu pour la banque de revenir à Abidjan”

© Notre Voie Par Emma
Economie - La Côte d`Ivoire accueille la 45ème Assemblée annuelle de la BAD et la 36ème Assemblée annuelle du FAD
Jeudi 27 mai 2010. Abidjan, Palais des congrès de l`Hôtel Ivoire. Cérémonie d`ouverture
“Vous êtes chez vous ! Bienvenue à la maison”. Plus qu’une simple approche de civilités, ces propos du Président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, sont une invite aux cadres du groupe de la Banque africaine de développement (Bad) à revenir prendre leur place au sein de leur famille, la grande famille ivoirienne qu’ils ont quittée depuis bientôt huit ans. Et plus explicitement, le Président Gbagbo a lancé cet appel qui traduit la vive attente de tous les Ivoiriens : “Il y a sept ans, les Autorités de la Bad ont pris la décision de délocaliser les activités à Tunis. Je ne voudrais pas revenir sur les raisons développées et entretenues pour justifier cette décision. Le temps n’est pas à la polémique ; le temps est venu pour la Bad de revenir, à la maison, à Abidjan. La classe politique ivoirienne, dans toutes ses composantes ; toutes les institutions de la République, représentées, ici, au grand complet ; tous les opérateurs économiques, du privé comme du public ; tous les travailleurs, les élus et la société civile, en accord avec le peuple de Côte d’Ivoire, demandent solennellement par ma voix, à la Banque africaine de développement, de revenir à la maison, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, son siège”. Pour le Président Laurent Gbagbo, le temps n’est donc pas à la polémique. Rien ne s’oppose au retour de la Bad au regard de l’unanimité de la classe politique faite autour de cet évènement : “Notre pays est un petit pays. Un pays sous- développé, mais, un pays riche de ses potentialités économiques, et surtout de l’engagement de tous ses habitants à œuvrer à son développement. La crise ivoirienne a déjà pris fin. Faites- nous confiance. Ce qui unit les fils et les filles de ce pays est plus grand et sera toujours plus fort que ce qui pourrait les opposer. L’unanimité qui s’est dégagée au sein de la classe politique ivoirienne autour de la tenue des présentes assises de la BAD est à la fois un signal et un message. C’est un signal que nous donnons au monde entier, pour montrer que cette crise n’était pas aussi profonde que l’on a pu le faire croire à l’extérieur. C’est un message que nous adressons, en particulier aux milieux d’affaires, pour dire que la Côte d’Ivoire n’a pas sombré, que ce pays est debout et garde intacts tous ses atouts économiques. Nous avons un pays à reconstruire et nous entendons le faire avec vous. Nous avons une économie à relever et c’est avec vous que nous comptons le faire”. Il faisait ainsi chorus au ministre d’Etat, ministre du Plan et du développement, président du groupe des gouverneurs de la Bad, qui a exprimé le souhait ardent des Ivoiriens de revoir leur “fille revenir à la maison”, en Côte d’Ivoire, « terre d’accueil et de partage », comme l’a souligné le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping. Le président du groupe de la Bad, Donald Kaberuka, n’est pas resté insensible à tant d’appel à la logique. Pour lui, il n’est pas question que la relocalisation des opérations financières de la Bad s’éternise hors de la Côte d’Ivoire. Cependant, c’est dans un langage sibyllin qu’il a renvoyé la balle aux Ivoiriens. “Nous sommes très heureux de tenir notre première Assemblée ici à notre siège depuis dix ans. Je mesure l’ampleur des efforts que la nation ivoirienne a déployés pour organiser cette rencontre. Nous vous en sommes reconnaissants. Nous savons que vous attendez avec impatience notre retour. Nous sommes persuadés que le peuple ivoirien trouvera une solution durable, et mettra bientôt un terme définitif à la crise qu’il traverse, pour permettre à la Banque de retourner à son siège”, a-t-il dit. Tout porte à croire que, à l’instar de nombreuses organisations qui ont gelé leur coopération avec la Côte d’ Ivoire, les dirigeants de la Bad attendent la fin des élections générales pour se prononcer définitivement . Même si constitutionnellement, comme l’a fait remarquer le Président Gbagbo, les institutions ivoiriennes n’ont pas été ébranlées. Gageons que le bon sens l’emportera sur les considérations politiques. Car, si un pays en crise bénéficie du soutien des partenaires au développement au point d’obtenir le point de décision dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés, c’est qu’il est crédible. Sur d’autres sujets le Président de la République a démontré le grand intérêt qu’il a pour le développement de l’Afrique. Une vision de l’Etat et de son environnement qui incite à l’investissement et renforce la bonne gouvernance. “Nous devons tout faire pour éviter ce qui peut fragiliser nos Etats. Car, il n’y a pas d’économie viable là où il n’y a pas d’Etat. Il n’y a pas d’économie là où il n’y a pas un Etat capable de fixer les règles de la vie en société. C’est ainsi que nous pourrons développer un secteur privé fort dans nos pays et attirer des investissements étrangers. Le rôle de l’Etat est de soutenir le développement d’un secteur privé capable d’investir dans tous les secteurs de l’activité économique de nos pays et non de concurrencer les Entrepreneurs. Vous aurez compris, Mesdames et Messieurs, combien, à mes yeux, la sauvegarde de l’Etat est un enjeu important de la sortie de crise en Côte d’Ivoire. Si nous avons pu faire le chemin qui nous mène aujourd’hui vers les élections, vers la fin de la crise, c’est parce que l’Etat ivoirien ne s’est pas effondré. Si nous nous battons pour sortir notre pays, la Côte d’Ivoire, de cette crise où elle n’aurait jamais dû tomber, c’est pour ne pas désespérer de l’Afrique”, a-t-il indiqué. Sur les autres questions de développement, le Président de la République a souligné l’écart qui se creuse dangereusement entre les autres régions du monde et l’Afrique. Pour lui, il faut inverser la tendance. “La Bad doit jouer son rôle, être à l’avant-garde, lorsqu’il s’agit de traiter les problèmes de développement de l’Afrique. Elle doit prendre l’initiative et assurer le leadership de la mobilisation des ressources pour régler des problèmes de développement pour lesquels, manifestement, aucun de nos Etats, pris individuellement, ne peut trouver de réponses nationales pertinentes. Ces problèmes sont connus, mais ils méritent, aujourd’hui plus que jamais, que nous y consacrions toutes nos énergies. Il s’agit, principalement, des infrastructures de transport et de communication, de la production et de la distribution de l’énergie électrique. Tous les experts sont unanimes : le manque d’infrastructures et de services sur le continent est aujourd’hui la principale contrainte qui plombe le développement de l’Afrique. Les voies de transport routier sont peu nombreuses et elles ne sont pas toujours bien entretenues. Le réseau ferroviaire est souvent obsolète et d’un autre âge. Quant au transport aérien interafricain, il est encore loin de répondre à nos attentes et de faire face aux exigences d’un secteur hautement concurrentiel. Je rappelle, Monsieur le Président Kaberuka, que le soutien de la Côte d’Ivoire vous a été acquis quand vous avez fait du développement des infrastructures une des priorités de la Bad. Je voudrais saluer ici ce choix et les actions que vous avez engagées. Concernant la production et la distribution de l’énergie électrique, il faut reconnaitre que l’Afrique vit un véritable paradoxe. Nous avons toutes les sources d’énergie électrique connues : des cours d’eau pour les barrages hydroélectriques, du charbon, du gaz, de l’uranium, le soleil, le vent et nous n’avons pas d’électricité. Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), seulement 23% de la population de l’Afrique subsaharienne a accès au réseau électrique. L’explication est que nos ressources ne sont pas suffisamment exploitées. Quand elles sont exploitées, et là où elles le sont, cela ne profite pas assez au développement du continent. C’est dans ce contexte que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a décidé de la création d’un “Fonds pour le Développement et le financement des secteurs des Transports et de l’Energie (Fodete – Cedeao). La Côte d’Ivoire assure la coordination de ce projet qui bénéficie d’un appui financier et institutionnel de la Bad. Notre objectif est d’arriver, à court et moyen termes, à garantir la fourniture d’électricité dans nos Etats pour le bien-être des populations, pour l’essor de nos économies et pour l’intégration sous-régionale. Nous comptons sur l’appui de la Bad. A côté de ces deux premiers défis, il y a la question de la production et de la distribution de l’eau. L’eau est une denrée fragile dont la production, la conservation et la distribution deviennent de plus en plus chères. On estime que d’ici cinquante ans, l’eau potable sera aussi chère et rare que le sont aujourd’hui les produits pétroliers. L’Afrique doit prendre conscience de ses handicaps dans ce secteur, comme dans bien d’autres secteurs, mais aussi de ses potentialités. Nous ne sommes pas les moins lotis par la nature. Il nous appartient de mettre nos ressources en valeur et la Bad peut nous y aider”, a-t-il relevé. Le Président Laurent Gbagbo a également souligné la nécessité des pays africains de lutter contre le paludisme, pandémie de l’Afrique qui tue plus que le sida. Le président du Mali, Amadou Toumani Touré, a longuement insisté sur l’appui de la Bad dans la construction d’infrastructures routières dans son pays. Quant au président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping, il a indiqué que le 20è siècle est celui de l’Afrique par la richesse de son environnement, l’abondance des ressources de son sol et sous-sol, la compétence de ses cadres. Plusieurs personnalités ont assisté à l’ouverture officielle. Outre le Président Laurent Gbagbo, les Présidents Toumani Touré, Faure Gnassimgbé, Boni Yayi, la Première Dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, les Premiers ministres du Rwanda, du Burkina Faso, de la Guinée équatoriale, de la Côte d’Ivoire, la quasi-totalité des Présidents d’Institution et des membres du Gouvernement, une forte délégation du Corps diplomatique accrédité en Côte d’Ivoire et d’autres personnalités. J-S Lia
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