La première journée des assemblées de la Bad et la Fad a vu la réélection de Donald Kaberuka, qui a dressé le bilan de la banque et s’est prononcé sur les conditions de son retour à Abidjan.
L’ouverture des 45e assemblées annuelles de la Banque africaine de développement s’est faite sur des chapeaux de roue. Le pays hôte a mis les petits plats dans les grands pour donner un éclat à ces rencontres dont il attend beaucoup, surtout pour le retour de l’institution à Abidjan. Dans son discours d’ouverture, le ministre ivoirien du Plan, Paul Bohoun Bouabré, a souligné le caractère particulier de ces assemblées, qui, à ses yeux, marquent une étape décisive pour l’Afrique. Cela d’autant plus que même l’Ivoirien moyen saisit le signal fort donné avec ces assemblées pour le retour imminent de la banque en Côte d’Ivoire. Pour lui, les « bons résultats de la banque montrent que l’Afrique peut » et par conséquent il urge pour elle d’accorder plus d’investissements sur le développement durable ». C’est pourquoi, il fait remarquer que « la Côte d’Ivoire entend poursuivre ses relations avec la Bad ». Dans la même veine, le président Laurent Gbagbo a, sans fioriture, indiqué que « toute la Côte d’Ivoire demande solennellement à la banque de revenir à la maison ». En réponse, le président de la Bad a montré la voie à suivre pour la réalisation de ce retour. « Nous sommes persuadés que le peuple ivoirien trouvera une solution durable, et mettra bientôt un terme définitif à la crise qu’il traverse, pour permettre à la banque de retourner à son siège ». Très diplomatiquement, c’est une invite à l’organisation d’élections transparences dans les meilleurs délais que le premier responsable de la Banque africaine de développement adresse aux Ivoiriens. Le second volet de la journée a été marqué par la réélection de Donald Kaberuka à la présidence de la banque pour cinq nouvelles années. Seul candidat en lice, il a été plébiscité par les 77 gouverneurs en raison de ses performances à la tête de l’institution. En tant que ministre de l’Economie, il est considéré comme l’architecte du « miracle rwandais » qui a permis à son pays de sortir du statut de pays pauvre très endetté atteignant en avril 2005 le point d’achèvement de l’initiative Ppte. Pour ce qui concerne le triplement du capital, les choses sont quasi bouclées. Car un comité des gouverneurs, représentant les actionnaires de la Banque s’est réuni le 23 avril 2010 à Washington et a approuvé cette mesure. L’élection du Conseil et sa reconfiguration avec l’augmentation des administrateurs qui seront 20 au lieu de 18 et les avant-dernières négociations relatives au Fonds africain de développement(Fad), meublent ces assises au programme très chargé d’ailleurs. Le président de la Bad a dressé la situation de la structure et aussi celle de l’économie africaine qui affiche des « perspectives nettement améliorées ».
La bonne santé de la banque
« Certes, les statistiques sont sujettes à de fréquentes révisions mais les perspectives pour 2010 et au-delà se sont nettement améliorées », a dit Donald Kaberuka de la situation économique du continent avant d’en venir à celle de la banque qui joue un rôle de premier plan dans l’évolution de cette économie. Le tableau de bord est reluisant selon le capitaine du navire. La preuve, a-t-il indiqué, le portefeuille du guichet Bad a doublé, passant de 8,5 milliards de dollar à 15,6 milliards de dollar en quatre années. Cela a été possible, pour la banque qui, selon son président, a dû faire des choix stratégiques appropriés sur un certain nombre de domaines où « nous avons acquis ou pouvons acquérir un avantage comparatif tels que les infrastructures, le secteur privé et l’intégration économique, nous avons accru notre efficacité. Nous nous efforçons constamment d’êtres utiles à tous les pays à revenu intermédiaire, les pays à faible revenu et les Etats fragiles », a-t-il expliqué. A cet effet, le prêt au secteur privé en quatre années est passé de 400 millions à 1,8 milliard de dollars. Ce soutien au secteur privé va de pair avec une rigueur pour la banque qui va instaurer comme principe la lutte contre la corruption. A titre d’exemple, « une entreprise exclue par une de nos institutions se verra automatiquement interdire l’obtention des marchés financés par d’autres institutions ». Quatre chefs d’Etat ont répondu à l’invitation du président Gbagbo. Yayi Boni du Bénin, Amadou Toumani Touré du Mali, Obiang Guema de Guinée Bissau et Faure Gnassingbé du Togo. Le Burkina Faso était représenté par son Premier ministre Tertius Zongo. La Bad est une banque multinationale créée par les Etats africains en 1964. Son siège est à Abidjan, mais depuis 2003, elle est délocalisée en Tunisie pour « raison de sécurité ».
Mamadou Doumbes
L’ouverture des 45e assemblées annuelles de la Banque africaine de développement s’est faite sur des chapeaux de roue. Le pays hôte a mis les petits plats dans les grands pour donner un éclat à ces rencontres dont il attend beaucoup, surtout pour le retour de l’institution à Abidjan. Dans son discours d’ouverture, le ministre ivoirien du Plan, Paul Bohoun Bouabré, a souligné le caractère particulier de ces assemblées, qui, à ses yeux, marquent une étape décisive pour l’Afrique. Cela d’autant plus que même l’Ivoirien moyen saisit le signal fort donné avec ces assemblées pour le retour imminent de la banque en Côte d’Ivoire. Pour lui, les « bons résultats de la banque montrent que l’Afrique peut » et par conséquent il urge pour elle d’accorder plus d’investissements sur le développement durable ». C’est pourquoi, il fait remarquer que « la Côte d’Ivoire entend poursuivre ses relations avec la Bad ». Dans la même veine, le président Laurent Gbagbo a, sans fioriture, indiqué que « toute la Côte d’Ivoire demande solennellement à la banque de revenir à la maison ». En réponse, le président de la Bad a montré la voie à suivre pour la réalisation de ce retour. « Nous sommes persuadés que le peuple ivoirien trouvera une solution durable, et mettra bientôt un terme définitif à la crise qu’il traverse, pour permettre à la banque de retourner à son siège ». Très diplomatiquement, c’est une invite à l’organisation d’élections transparences dans les meilleurs délais que le premier responsable de la Banque africaine de développement adresse aux Ivoiriens. Le second volet de la journée a été marqué par la réélection de Donald Kaberuka à la présidence de la banque pour cinq nouvelles années. Seul candidat en lice, il a été plébiscité par les 77 gouverneurs en raison de ses performances à la tête de l’institution. En tant que ministre de l’Economie, il est considéré comme l’architecte du « miracle rwandais » qui a permis à son pays de sortir du statut de pays pauvre très endetté atteignant en avril 2005 le point d’achèvement de l’initiative Ppte. Pour ce qui concerne le triplement du capital, les choses sont quasi bouclées. Car un comité des gouverneurs, représentant les actionnaires de la Banque s’est réuni le 23 avril 2010 à Washington et a approuvé cette mesure. L’élection du Conseil et sa reconfiguration avec l’augmentation des administrateurs qui seront 20 au lieu de 18 et les avant-dernières négociations relatives au Fonds africain de développement(Fad), meublent ces assises au programme très chargé d’ailleurs. Le président de la Bad a dressé la situation de la structure et aussi celle de l’économie africaine qui affiche des « perspectives nettement améliorées ».
La bonne santé de la banque
« Certes, les statistiques sont sujettes à de fréquentes révisions mais les perspectives pour 2010 et au-delà se sont nettement améliorées », a dit Donald Kaberuka de la situation économique du continent avant d’en venir à celle de la banque qui joue un rôle de premier plan dans l’évolution de cette économie. Le tableau de bord est reluisant selon le capitaine du navire. La preuve, a-t-il indiqué, le portefeuille du guichet Bad a doublé, passant de 8,5 milliards de dollar à 15,6 milliards de dollar en quatre années. Cela a été possible, pour la banque qui, selon son président, a dû faire des choix stratégiques appropriés sur un certain nombre de domaines où « nous avons acquis ou pouvons acquérir un avantage comparatif tels que les infrastructures, le secteur privé et l’intégration économique, nous avons accru notre efficacité. Nous nous efforçons constamment d’êtres utiles à tous les pays à revenu intermédiaire, les pays à faible revenu et les Etats fragiles », a-t-il expliqué. A cet effet, le prêt au secteur privé en quatre années est passé de 400 millions à 1,8 milliard de dollars. Ce soutien au secteur privé va de pair avec une rigueur pour la banque qui va instaurer comme principe la lutte contre la corruption. A titre d’exemple, « une entreprise exclue par une de nos institutions se verra automatiquement interdire l’obtention des marchés financés par d’autres institutions ». Quatre chefs d’Etat ont répondu à l’invitation du président Gbagbo. Yayi Boni du Bénin, Amadou Toumani Touré du Mali, Obiang Guema de Guinée Bissau et Faure Gnassingbé du Togo. Le Burkina Faso était représenté par son Premier ministre Tertius Zongo. La Bad est une banque multinationale créée par les Etats africains en 1964. Son siège est à Abidjan, mais depuis 2003, elle est délocalisée en Tunisie pour « raison de sécurité ».
Mamadou Doumbes