Les Assemblées générales annuelles de la Banque Africaine de développement (BAD) débutées à Abidjan-Côte d’Ivoire le lundi 24 mai dernier, prennent fin ce vendredi 28 du même mois. Durant cinq jours, les émissaires de plus d’une centaine de pays, ont discuté de l’avenir de la Banque. Le plus grand nombre d’entre eux n’aura rien su des tractations politico-financières qui ont entouré la tenue de ces assises. Avec le recul, tout indique qu’il s’agissait d’une grande arnaque. Suivez.
Ouf ! Quel soulagement avec la fin des Assemblées générales de la BAD. Avec elles, beaucoup d’eau aura coulé sous les deux ponts qui enjambent la lagune Ebrié à Abidjan. De l’encre et de la salive aussi. Tant ces assises relevant de la finance et de l’économie, ont été politisées. Le pouvoir les a voulues sous haute sécurité, soupçonnant son opposition de vouloir empêcher leur tenue. Des prétextes ont été brandis, des coups fomentés, découverts. Au point qu’on n’était pas loin de l’annonce d’un couvre-feu. Tant le régime en place tenait à ce que cette rencontre au sommet ait lieu à Abidjan.
Une affaire personnelle
Le chef d’Etat ivoirien, M. Laurent Gbagbo, ne pouvait laisser cette occasion, des assises de la BAD, lui passer sous le nez. Occasion propice pour redorer son blason sur le plan international. Le moment était venu pour lui, de clamer haut et fort et prouver à la face du monde, que son célèbre « la Côte d’Ivoire Is back » n’était pas des paroles en l’air. Les Assemblées générales de la BAD devenaient ainsi pour lui, une affaire personnelle. Pour les observateurs avertis, il a été remarqué qu’un bémol a été mis sur les discours extrémistes par rapport à la rébellion, au désarmement des ex- rebelles et la réunification du pays. Les faucons vociférateurs du camp présidentiel se sont subitement tus. Le problème pendant restait la marche programmée pour le 15 mai, à une semaine de ces assises, des jeunes du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Cette marche, comme à l’accoutumée, devait être réprimée dans le sang. Mauvaise publicité pour un pouvoir qui s’est cousu un costume de bonne gouvernance et de démocratie. Il fallait tout mettre en œuvre pour que la manifestation dite d’envergure n’ait pas lieu. Ses émissaires ayant échoué dans les négociations, M. Gbagbo Laurent, à son corps défendant certainement, a dû se déplacer personnellement pour rencontrer à leur domicile respectif, ses principaux opposants : MM. Bédié et Ouattara. Ce, afin d’obtenir l’annulation de la marche des jeunes de leurs mouvements ou du moins, son report. Il s’est fait humilier car ces assises de la BAD avaient un intérêt capital pour lui. Il tenait à leur organisation en Côte d’Ivoire pour en tirer un tribut politique en vue des prochaines élections. C’était une affaire personnelle. Rien d’autre.
Le jeu de la BAD
Les responsables de la BAD ont bien manœuvré. Et ce, sur deux plans. En premier, tranquilliser les autorités ivoiriennes sur leur volonté de retrouver le siège social initial d’Abidjan. On se souvient que ces mêmes responsables avaient quitté la capitale ivoirienne sur la pointe des pieds dès le déclenchement de la crise militaro-politique en septembre 2002. Quelques mois plus tard, les activités de la Banque étaient délocalisées à Tunis, en Tunisie. Depuis, le pouvoir ivoirien n’a cessé de négocier un retour. Au second plan, la grande banque avait des problèmes pour trouver un pays qui accepterait d’organiser ces Assemblées générales en ces temps de crise mondiales. Il fallait regarder du côté de la Côte d’Ivoire. Une aubaine pour les autorités de ce pays qui n’ont pas manqué de saisir la balle au bond. Des garanties ont été données pour la sécurisation des rencontres. En retour, M. Kaberuka, le président de la BAD, faisait la promesse que le retour de la Banque se ferait dans les semaines suivantes. Voilà le deal entre le pouvoir et nos actuels visiteurs. La Banque Africaine de Développement a bien joué son jeu. Sauf que le deal entre ses responsables et Gbagbo a une forte odeur d’arnaque.
Des Ivoiriens floués
La puissance financière est de notoriété. Tout pays sensé aimerait avoir ses installations sur son territoire. Avec sa délocalisation en Tunisie, du fait de la guerre, il n’est point besoin d’être un génie pour savoir que la Côte d’Ivoire a perdu un grand poids économique. La surface financière des fonctionnaires de la BAD est énorme. Il est certain que les Tunisiens, qui profitent des déconvenues de la Côte d’Ivoire ,ne lâcheront pas la proie pour l’ombre. Ils batailleront pour maintenir les activités de la grande Banque chez eux. Cela, on le sait. Ce qu’on ne dit pas cependant, c’est que la Tunisie est considérée comme un pays plus sûr. En Côte d’Ivoire, l’avenir est incertain. Les responsables de la BAD cherchaient un pigeon à plumer. Tenir leurs Assemblées générales et se barrer. M. Laurent Gbagbo, qui voulait se faire une publicité au plan international, est tombé dans le panneau attirant avec lui, les Ivoiriens. Dieu seul sait combien de milliards ont été engloutis dans ces cinq jours de réunion. On a annoncé… 100 milliards francs pour la seule réhabilitation de l’hôtel Ivoire aux fins de recevoir, dans les meilleures conditions les visiteurs d’une semaine. Le célèbre architecte était au four et au moulin. Il est de notoriété qu’il ne prend pas des kopeks quand il s’agit de ses émoluments. Des langues se délient qui parlent de sociétés écrans créées par des barons du pouvoir pour s’inviter à la table des arnaqueurs. Encore des milliards partis en fumée. Les Ivoiriens ont été une fois de plus floués.
Traoré B. T.
Ouf ! Quel soulagement avec la fin des Assemblées générales de la BAD. Avec elles, beaucoup d’eau aura coulé sous les deux ponts qui enjambent la lagune Ebrié à Abidjan. De l’encre et de la salive aussi. Tant ces assises relevant de la finance et de l’économie, ont été politisées. Le pouvoir les a voulues sous haute sécurité, soupçonnant son opposition de vouloir empêcher leur tenue. Des prétextes ont été brandis, des coups fomentés, découverts. Au point qu’on n’était pas loin de l’annonce d’un couvre-feu. Tant le régime en place tenait à ce que cette rencontre au sommet ait lieu à Abidjan.
Une affaire personnelle
Le chef d’Etat ivoirien, M. Laurent Gbagbo, ne pouvait laisser cette occasion, des assises de la BAD, lui passer sous le nez. Occasion propice pour redorer son blason sur le plan international. Le moment était venu pour lui, de clamer haut et fort et prouver à la face du monde, que son célèbre « la Côte d’Ivoire Is back » n’était pas des paroles en l’air. Les Assemblées générales de la BAD devenaient ainsi pour lui, une affaire personnelle. Pour les observateurs avertis, il a été remarqué qu’un bémol a été mis sur les discours extrémistes par rapport à la rébellion, au désarmement des ex- rebelles et la réunification du pays. Les faucons vociférateurs du camp présidentiel se sont subitement tus. Le problème pendant restait la marche programmée pour le 15 mai, à une semaine de ces assises, des jeunes du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Cette marche, comme à l’accoutumée, devait être réprimée dans le sang. Mauvaise publicité pour un pouvoir qui s’est cousu un costume de bonne gouvernance et de démocratie. Il fallait tout mettre en œuvre pour que la manifestation dite d’envergure n’ait pas lieu. Ses émissaires ayant échoué dans les négociations, M. Gbagbo Laurent, à son corps défendant certainement, a dû se déplacer personnellement pour rencontrer à leur domicile respectif, ses principaux opposants : MM. Bédié et Ouattara. Ce, afin d’obtenir l’annulation de la marche des jeunes de leurs mouvements ou du moins, son report. Il s’est fait humilier car ces assises de la BAD avaient un intérêt capital pour lui. Il tenait à leur organisation en Côte d’Ivoire pour en tirer un tribut politique en vue des prochaines élections. C’était une affaire personnelle. Rien d’autre.
Le jeu de la BAD
Les responsables de la BAD ont bien manœuvré. Et ce, sur deux plans. En premier, tranquilliser les autorités ivoiriennes sur leur volonté de retrouver le siège social initial d’Abidjan. On se souvient que ces mêmes responsables avaient quitté la capitale ivoirienne sur la pointe des pieds dès le déclenchement de la crise militaro-politique en septembre 2002. Quelques mois plus tard, les activités de la Banque étaient délocalisées à Tunis, en Tunisie. Depuis, le pouvoir ivoirien n’a cessé de négocier un retour. Au second plan, la grande banque avait des problèmes pour trouver un pays qui accepterait d’organiser ces Assemblées générales en ces temps de crise mondiales. Il fallait regarder du côté de la Côte d’Ivoire. Une aubaine pour les autorités de ce pays qui n’ont pas manqué de saisir la balle au bond. Des garanties ont été données pour la sécurisation des rencontres. En retour, M. Kaberuka, le président de la BAD, faisait la promesse que le retour de la Banque se ferait dans les semaines suivantes. Voilà le deal entre le pouvoir et nos actuels visiteurs. La Banque Africaine de Développement a bien joué son jeu. Sauf que le deal entre ses responsables et Gbagbo a une forte odeur d’arnaque.
Des Ivoiriens floués
La puissance financière est de notoriété. Tout pays sensé aimerait avoir ses installations sur son territoire. Avec sa délocalisation en Tunisie, du fait de la guerre, il n’est point besoin d’être un génie pour savoir que la Côte d’Ivoire a perdu un grand poids économique. La surface financière des fonctionnaires de la BAD est énorme. Il est certain que les Tunisiens, qui profitent des déconvenues de la Côte d’Ivoire ,ne lâcheront pas la proie pour l’ombre. Ils batailleront pour maintenir les activités de la grande Banque chez eux. Cela, on le sait. Ce qu’on ne dit pas cependant, c’est que la Tunisie est considérée comme un pays plus sûr. En Côte d’Ivoire, l’avenir est incertain. Les responsables de la BAD cherchaient un pigeon à plumer. Tenir leurs Assemblées générales et se barrer. M. Laurent Gbagbo, qui voulait se faire une publicité au plan international, est tombé dans le panneau attirant avec lui, les Ivoiriens. Dieu seul sait combien de milliards ont été engloutis dans ces cinq jours de réunion. On a annoncé… 100 milliards francs pour la seule réhabilitation de l’hôtel Ivoire aux fins de recevoir, dans les meilleures conditions les visiteurs d’une semaine. Le célèbre architecte était au four et au moulin. Il est de notoriété qu’il ne prend pas des kopeks quand il s’agit de ses émoluments. Des langues se délient qui parlent de sociétés écrans créées par des barons du pouvoir pour s’inviter à la table des arnaqueurs. Encore des milliards partis en fumée. Les Ivoiriens ont été une fois de plus floués.
Traoré B. T.