Jour de gloire et mauvais souvenir pour Bohoun Bouabré

La Banque africaine de développement (BAD) va revenir à Abidjan, pour le bonheur des Ivoiriens qui gardent encore un mauvais souvenir d’Omar Kabaj, ancien président de l’Institution. Le retour de l’institution n’est certainement pas pour ces deux ou trois mois à venir. Il faut encore du temps, et notamment la tenue de l’élection présidentielle. C’est-à-dire après les élections présidentielles. Comme l’a souligné Donald Kaberuka, la balle est dans le camp des Ivoiriens. En attendant ce grand jour du retour de la Banque sur les bords de la Lagune Ebrié, le ministre d’Etat, Paul Antoine Bohoun Bouabré, par ailleurs président du conseil des gouverneurs, se réjouit d’avoir réalisé un exploit, en obtenant le siège des assises de la 45è assemblée annuelle à Abidjan. Chose qui était impossible, selon des langues qui ont toujours présenté la Côte d’Ivoire comme étant un pays inaccessible. Mais que non ! La Côte d’Ivoire n’est pas ce que l’on a présenté à travers certains médias étrangers. La Côte d’Ivoire est un pays ouvert, accueillant, où toutes les institutions sont en marche. Ainsi réussir à mobiliser environ 2500 personnes durant deux jours, c’est un jour de gloire pour le ministre du Plan et du développement, qui s’est battu à corps et âme pour maintenir les assises de la 45è assemblée annuelle de la BAD à Abidjan. Avec le soutien du Chef de l’Etat, du Premier ministre et tout le gouvernement, sans oublier les partis politique et l’ensemble des Ivoiriens. Alors que les mêmes ennemies de la Côte d’Ivoire, tapis dans l’ombre, essayaient de tirer les ficelles. La gloire du ministre d’Etat est le fait de réussir le pari de redonner confiance aux décideurs, qui ont durant ces assises, touché de prêt les réalités ivoiriennes. Il n’y a pas d’armes qui crépissent dans les rues d’Abidjan. Mieux, hier matin, ceux qui ont pris des armes pour des raisons ‘’évidentes’’ étaient dans la même salle que le Président de la République. Il en est de même pour les leaders des partis politiques d’opposition qui étaient dignement représentés. Les délégations étrangères ont dû s’en rendre compte. Elles se feront elles-mêmes une idée des Ivoiriens et de la Côte d’Ivoire qui sont capables de transcender certains clivages et de penser à l’avenir du pays. C’est tout ça qui constitue la joie et la gloire d’un ministre d’Etat. Qui se fait un mauvais souvenir d’Omar Kabaj. Lui qui avait demandé la délocalisation du siège de l’institution. Alors que la sécurité des fonctionnaires et travailleurs de la banque n’était pas menacée. Malgré les assurances, la banque est partie d’Abidjan, créant ainsi des misères dans plusieurs foyers. Plusieurs agents restés sur place, n’ont pu se retrouver jusqu’à présent. Certains en sont morts. Quand d’autres broient du noir. C’est cela qui constitue le mauvais souvenir du ministre d’Etat qui ne veut plus en revivre. C’est pourquoi, il en appelle au retour de cette institution, pour apaiser le cœur des Ivoiriens meurtris par le fait de la relocalisation de la BAD à Tunis.

Honoré Kouassi