x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le samedi 29 mai 2010 | L’expression

Retour de la Bad à Abidjan/ Gbagbo-Kaberuka : La pomme de discorde

© L’expression Par Emma
Economie - La Côte d`Ivoire accueille la 45ème Assemblée annuelle de la BAD et la 36ème Assemblée annuelle du FAD
Jeudi 27 mai 2010. Abidjan, Palais des congrès de l`Hôtel Ivoire. Cérémonie d`ouverture. Photo: le président Laurent Gbagbo, lors de son allocution
La passe d’arme, entre le président Laurent Gbagbo et Donald Kabéruka, à l’ouverture des Assises de la Bad a révélé que le torchon semble brûler entre les deux parties. Toute chose qui pourrait retarder le retour de l’institution financière à son siège à Abidjan.

Pour le président Laurent Gbagbo et son ministre du Plan, Bohoun Bouabré, l’argument selon lequel il faut au préalable l’organisation des élections avant le retour de l’institution son siège à Abidjan ne tient pas la route. Ce qui est prévu dans les textes, c’est la question de sécurité. Alors qu’à ce niveau, l’indice de sécurité qui était de 4 en 2003 (délocalisation de la Bad) est tombé à 2.

Selon des indiscrétions, un autre fait a fait monter le mercure entre le patron de l’institution financière auréolé d’une brillante réélection et le pouvoir ivoirien. En effet, selon le confrère tunisien, le Manager, à la veille de la tenue des Assemblées générales annuelles à Abidjan et sans que personne ne s’en aperçoive, le bras de fer est monté d’un cran entre les autorités ivoiriennes et les dirigeants de la Banque africaine de développement (Bad), surtout son président Donald Kaberuka. L’ancien nouveau capitaine aurait en effet brutalement rappelé à Tunis l’Ivoirien Jean-Paul Ehounou qui était, depuis août 2009, le représentant spécial de la Bad à Abidjan. Un homme qui avait mené à bien toutes les opérations liées à la préparation des Assemblées, évènement de la plus haute importance pour la Côte d’Ivoire et qui a tout fait pour assurer leur réussite. Chose curieuse, pourtant au départ, c’est Donald Kaberuka qui avait – contre l’avis de plusieurs administrateurs de la Bad – décidé de nommer Ehounou à ce poste : une décision contraire aux règles internes de la banque qui ne permettent pas de nommer un cadre de l’institution dans son pays d’origine. Proche du pouvoir ivoirien, Ehounou était surtout censé assurer à Kaberuka – qui arrivait au terme de son mandat de cinq ans – la bienveillance des Ivoiriens.

Le plan B qui dérange

Toujours selon le confrère, le feu couvait depuis de nombreux mois. Surtout que sur les conseils de certains des ses proches, Kaberuka aurait décidé en effet de lancer l’étude d’un Plan B pour les Assemblées annuelles. Objectif : se replier vers un autre pays en cas de nouveaux troubles en Côte d’Ivoire où la situation politique est restée plutôt tendue ces derniers mois. Et deux pays cibles avaient été retenus, même si de plus en plus le nom du Ghana revient avec récurrence : la Tanzanie et la Tunisie, pays où se trouve le site. « Ce n’est qu’en avril dernier que la décision de se rendre tout de même à Abidjan a été prise », reconnaît sous couvert d’anonymat l’un des cadres de la Banque. Il nous a révélé également que les Ivoiriens – qui étaient entrés en possession de documents confidentiels de la Bad - avaient tout fait pour s’opposer à la nomination de la Nigériane Cecilia Akintomide au poste de secrétaire générale. Une brillante juriste qui avait justement travaillé sur le Plan B et à laquelle les Ivoiriens, surtout le gouverneur Paul-Antoine Bouhoun Bouabré – ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement -, reprochaient une attitude anti-ivoirienne. C’est elle qui le samedi précédant les assises a animé la conférence de presse, au siège de la banque pour annoncer les derniers réglages. Tout un symbole. Ainsi au moment où Jean-Paul Ehounou était « sanctionné » - il aurait été envoyé à la vice-présidence chargée des services institutionnels, sans affectation particulière –, Cecilia Akintomide était confirmée avec éclat dans le poste de secrétaire générale par Donald Kaberuka, assuré de sa réélection. Autant de tensions qui montrent que, contrairement aux discours officiels – notamment dans les journaux réalisés à l’occasion des Assemblées (annual meetings 1) – la BAD n’est pas encore prête à reprendre le chemin de la Côte d’Ivoire. Pas avant 2014 quoi qu’il arrive nous a confié un administrateur… Mais Gbagbo, qui pour cette cause a réussi à faire l’union sacrée avec ses principaux opposants Bédié et Ouattara (tous deux anciens gouverneurs de la Bad) va jouer son va tout. En face de lui Donald Kabéruka, qui a fait ses preuves d’éminent financier dans son pays, le Rwanda et un bilan éloquent à la tête de la Banque africaine de développement.

Mamadou Doumbes
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ