Les lampions viennent de s’éteindre sur les assemblées annuelles de la Bad (Banque africaine de développement) qui ont cristallisé l’attention du 24 au 28 mai 2010, à l’hôtel Ivoire. Le peuple ivoirien, qui a appelé de tous ses vœux, une décision de retour de la Banque en Côte d’Ivoire est déçu. Les nombreux plaidoyers n’ont pas eu d’écho favorable auprès du Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement. Lors de la cérémonie de clôture, le président du Groupe de la Bad, Donald Kaberuka, a encore expliqué que le retour de la Bad est conditionné par de nombreux facteurs. Tout en saluant les efforts des autorités ivoiriennes qui ont fait de ces assemblées annuelles une véritable réussite, il a demandé aux Ivoiriens de mettre fin rapidement à la crise en instaurant une stabilité durable. Selon Kaberuka, le retour de la Banque en Côte d’Ivoire est fonction de l’évaluation qui sera faite par les gouverneurs de la Bad. Cependant, il a tenu à préciser que la décision du retour de la Bad n’est pas liée aux élections mais plutôt à l’évaluation sécuritaire qui se fera tous les 6 mois, et aux facilités de retour. Pour lui, la tenue de ces assises sur les bords de la Lagune Ebrié est un signe d’encouragement pour le peuple ivoirien. Dans son intervention, Kaberuka, réélu par acclamation pour un nouveau mandat de cinq ans, s’est engagé à donner le meilleur de lui-même. La Banque, sous sa houlette, entend relever les défis structurels et résister aux chocs. « Mon deuxième mandat sera placé sous le signe de la consolidation, de l’innovation et tiendra compte du changement dans la conjoncture internationale », a souligné Kaberuka. Au sujet de l’augmentation du capital qui est passé à 100 milliards de dollars contre 32,9 milliards de dollars, il a expliqué qu’il s’agit de faire de la Bad, une institution africaine clé. « Ce sera une occasion de jouer notre rôle régional de puissance. Mais ce sera aussi une réponse aux demandes d’aide de nos pays », a dit Kaberuka. Il s’agit donc de renforcer les ressources propres de l’institution afin de faire face au défi du développement, notamment le financement du secteur privé et l’appui pour la réalisation des infrastructures. C’est donc une nécessité pour la Banque d’augmenter son capital. Surtout que les besoins en investissement deviennent importants et que la banque ambitionne de devenir la première banque africaine, partenaire du secteur privé. Pour sa part, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, président du Conseil des gouverneurs de la Bad qui a passé le flambeau au Portugal, s’est réjoui des décisions prises lors de ces assises. A savoir le triplement du capital, l’élargissement du Conseil d’administration qui passe de 18 à 20 membres. C’est en juin 2011, au Portugal qu’auront lieu les prochaines assemblées annuelles de la Bad.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA
