La volonté du maire du Plateau, Akossi Bendjo, de déguerpir la Sorbonne bute contre la résistance des locataires de l'espace. Parviendra-t-il à remporter ce bras de fer aux relents de politique ?
Ce n'est visiblement plus une simple affaire de salubrité publique. Contrairement au nettoyage de la cité des affaires des wôrô wôrô, le déguerpissement de l'espace d'expression, la Sorbonne, coince. La tentative des hommes d'Akossi Bendjo, maire du Plateau, le lundi 24 mai dernier, de faire partir les « sorbonnards » s'est heurtée à une farouche résistance. Il a fallu l'intervention du président de la République, pour demander au premier magistrat de la commune de surseoir à son projet de déguerpissement. Le temps que les assises de la Banque africaine de développement (Bad) se tiennent. Depuis vendredi, les hôtes de la Bad sont partis. La Sorbonne est toujours là. Aussi bruyante qu'à l'accoutumée. Et, la question du déguerpissement est d'actualité. Aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, devrait échanger avec Akossi Bendjo sur le sujet. Pour lui demander d'abandonner son projet ? Rien n'est moins sûr quand on remarque que l'autorité municipale n'a pas bénéficié de tout le soutien du ministre dans cette affaire. Cela, en mettant à sa disposition les forces de l'ordre nécessaires à l'opération. Comme ce fut le cas quand il s'est agi de déloger les wôrô wôrô. Toutes choses qui apportent de l'eau au moulin de ceux qui pensent que la question de la Sorbonne a glissé sur le terrain politique. Quand on sait que Désiré Tagro est du Front populaire ivoirien (Fpi), au pouvoir et Akossi Bendjo du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci). Pour le camp présidentiel, la Sorbonne représente l'espace qui permet, subtilement, de passer certains mots d'ordre. Est-ce la raison pour laquelle l'opposition souhaiterait sa disparition ? Vendredi, l'Union des villes et communes de Côte d'Ivoire (Uvicoci) dirigée par François Amichia, maire Pdci de Treichville, a apporté son soutien à Akossi Bendjo dans son opération. Mais étaient absents à la rencontre, les maires Fpi comme pour dire qu'ils ne soutiennent pas la chasse aux « sorbonnards ». Le président de la Fédération nationale des orateurs, parlements et agoras de Côte d'ivoire (Fenopaci), Jean-Marie Konin, ne s'en cache pas. Pour lui, l'affaire est purement politique. « C'est une affaire politique. Pendant l'opération d'enrôlement, nous avons fait inscrire, à la Sorbonne, 2.500 personnes. Et le maire sait que celles-ci ne voteront pas pour lui », explique-t-il. Et d'interroger : « Depuis 2001 qu'il est élu, pourquoi est-ce maintenant qu'il s'en prend à notre espace ? ». Pour étayer son argumentation, il avance le fait que la force publique est du côté des « sorbonnards », le responsable de la Fenopaci demande pourquoi, à notre avis, celles-ci ne se sont pas jointes au maire pour les faire partir. Et de terminer, sur un ton de défi : « A problème politique, réaction politique. Nous l'attendons ». La politique aura-t-elle raison de la salubrité et des nuisances causées aux résidents du Plateau ? Attendons de voir.
Bamba K. Inza
Ce n'est visiblement plus une simple affaire de salubrité publique. Contrairement au nettoyage de la cité des affaires des wôrô wôrô, le déguerpissement de l'espace d'expression, la Sorbonne, coince. La tentative des hommes d'Akossi Bendjo, maire du Plateau, le lundi 24 mai dernier, de faire partir les « sorbonnards » s'est heurtée à une farouche résistance. Il a fallu l'intervention du président de la République, pour demander au premier magistrat de la commune de surseoir à son projet de déguerpissement. Le temps que les assises de la Banque africaine de développement (Bad) se tiennent. Depuis vendredi, les hôtes de la Bad sont partis. La Sorbonne est toujours là. Aussi bruyante qu'à l'accoutumée. Et, la question du déguerpissement est d'actualité. Aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro, devrait échanger avec Akossi Bendjo sur le sujet. Pour lui demander d'abandonner son projet ? Rien n'est moins sûr quand on remarque que l'autorité municipale n'a pas bénéficié de tout le soutien du ministre dans cette affaire. Cela, en mettant à sa disposition les forces de l'ordre nécessaires à l'opération. Comme ce fut le cas quand il s'est agi de déloger les wôrô wôrô. Toutes choses qui apportent de l'eau au moulin de ceux qui pensent que la question de la Sorbonne a glissé sur le terrain politique. Quand on sait que Désiré Tagro est du Front populaire ivoirien (Fpi), au pouvoir et Akossi Bendjo du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci). Pour le camp présidentiel, la Sorbonne représente l'espace qui permet, subtilement, de passer certains mots d'ordre. Est-ce la raison pour laquelle l'opposition souhaiterait sa disparition ? Vendredi, l'Union des villes et communes de Côte d'Ivoire (Uvicoci) dirigée par François Amichia, maire Pdci de Treichville, a apporté son soutien à Akossi Bendjo dans son opération. Mais étaient absents à la rencontre, les maires Fpi comme pour dire qu'ils ne soutiennent pas la chasse aux « sorbonnards ». Le président de la Fédération nationale des orateurs, parlements et agoras de Côte d'ivoire (Fenopaci), Jean-Marie Konin, ne s'en cache pas. Pour lui, l'affaire est purement politique. « C'est une affaire politique. Pendant l'opération d'enrôlement, nous avons fait inscrire, à la Sorbonne, 2.500 personnes. Et le maire sait que celles-ci ne voteront pas pour lui », explique-t-il. Et d'interroger : « Depuis 2001 qu'il est élu, pourquoi est-ce maintenant qu'il s'en prend à notre espace ? ». Pour étayer son argumentation, il avance le fait que la force publique est du côté des « sorbonnards », le responsable de la Fenopaci demande pourquoi, à notre avis, celles-ci ne se sont pas jointes au maire pour les faire partir. Et de terminer, sur un ton de défi : « A problème politique, réaction politique. Nous l'attendons ». La politique aura-t-elle raison de la salubrité et des nuisances causées aux résidents du Plateau ? Attendons de voir.
Bamba K. Inza