Le 25e sommet France-Afrique, s'ouvre ce lundi à Nice, dans le sud de la France. Une rencontre que l’ex-puissance titulaire qui a colonisé au moins le quart des pays africains, ouvre, pour la première fois, au secteur privé et à la société civile, tout en veillant à la forte participation des chefs d'Etat. A ce rendez-vous, beaucoup de chefs d’Etat africains ont annoncé leur présence. Loin d’y voir une occasion de bambocher, le sommet Afrique-France, le premier depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, se révèle, de plus en plus, comme une tribune offerte au continent africain, afin qu’il exprime ses inquiétudes et attentes face à l’évolution de ce monde qui se construit, dans de nombreux forums, sans lui. G20, G8, Conseil de sécurité et autres regroupements, décident de l’avenir du monde sans l’Afrique.
Continent entièrement à part du fait de ses nombreuses calamités aussi bien naturelles, politiques qu’historiques, l’Afrique renferme bien de paradoxes. Avec un peu plus d’un milliard de personnes, soit 17% de la population mondiale, l’Afrique est économiquement le continent le plus pauvre du monde, avec moins de 2,62% du PIB mondial. La nouvelle classe de dirigeants de ce continent se doit donc d’être un peu plus entreprenante et ouverte dans ce contexte de mondialisation tous azimuts.
Le sommet France-Afrique, plutôt Afrique-France a, à son ordre du jour, les réchauffements climatiques et l’ouverture du cercle des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies à au moins deux pays africains. Ce sont des questions d’importance qui devraient attirer n’importe lequel des chefs d’Etat qui, au-delà des contrastes idéologiques, réfléchit au développement de son pays. Tous, pour ainsi dire seront présents. Au moins 38 dirigeants africains sont annoncés. Tous ? Sauf quelque uns, pour raisons diverses. Joseph Désiré Kabila, piégé dans des violences quasi quotidienne dans son pays, Pierre Nkurunziza, confronté à des échéances électorales, El Béchir, déclaré persona non grata, sur le territoire hexagonal et…Laurent Gbagbo. Pour quelle raison le président ivoirien, qui voyage allègrement au Sénégal, au Togo, au Cameroun ou aux Etats-Unis, ne se rend-il pas en France ? Nul n’en sait grand-chose.
Toutefois, il est clairement admis que pour des questions électoralistes, Gbagbo développe, de plus en plus, des reflexes anti-français. S’il a refusé l’invitation de l’ex-métropole à se rendre à la fête du 14 juillet, pour commémorer les 50 ans d’indépendance de ses ex-colonies, Gbagbo a aussi décliné l’invitation du sommet de Nice. Là, contrairement au « 14 juillet », il ne s’agit pas de défiler encore moins de bombances. Les chefs d’Etat se retrouvent pour parler de l’avenir de leurs pays respectifs. Et, partant, de celui de la planète. Sur ce genre de dossier, on le sait, les absents ont toujours tort.
Mieux, la spécificité des relations entre la France et la Côte d’Ivoire, ne milite pas en faveur de l’attitude de Laurent Gbagbo. Au-delà de l’héritage historique, il est vrai, lourd à supporter, ces dernières années, entre les deux pays, s’étendent surtout de solides relations économiques. Les enjeux politiques majeurs du 21è siècle, la gouvernance mondiale, la paix, la sécurité, le climat et le développement seront débattus sans Laurent Gbagbo qui a décidé de bouder un partenaire, quoiqu’il en dise, indispensable au développement de notre pays.
Au lieu de cela, Gbagbo fronce les sourcils comme si la force du pays qu’il salue à chacun de ses discours, venait du néant vagissant. Assurément, Laurent Gbagbo, dont on sait qu’il n’a que très peu de notions d’économie, conduit le pays à une situation d’isolement qui risque de lui être préjudiciable.
En effet, qu’a-t-il à boycotter un Sommet réunissant une quarantaine de dirigeants du monde, alors qu’il peut s’y rendre et y imposer ses points de vue. Contestataire impénitent ? Oui, Gbagbo l’est certainement. Lui, si admiratif d’un Sékou Touré qui a, pendant des décennies, isolé la Guinée du reste du monde civilisé, la plongeant dans une situation politique qu’elle n’a pas fini de payer. Gbagbo, certainement admiratif d’un Fidel Castro qui, au nom de la lutte contre l’impérialisme américain, a gardé son pays, le Cuba, dans un état de sous-développement et d’obscurantisme que même la dernière des dictatures sud-américaine ne lui envierait pas.
A côté, Hugo Chavez, anti-américain proclamé et reconnu tel, tisse les plus grandes relations commerciales avec le pays de Barack Obama (troisième partenaire économique), faisant du Venezuela, une Puissance en devenir. Tout comme les Présidents Lula du Brésil et Wade du Sénégal, qui ont compris qu’un Etat se plie souvent devant l’orgueil, pour ne défendre que ses intérêts. Les intérêts ? La Côte d’Ivoire en a énormément avec la France.
Les chiffres, en effet, parlent d’eux-mêmes. Les relations historiques liant la France à notre pays, doivent amener les uns et les autres à ne pas ramer à contre-courant de l’évolution du monde. La France est le premier créancier de notre pays. L’économie ivoirienne, sous perfusion depuis des décennies, tient sa force dans la présence en masse des entreprises françaises, partout sur le territoire national. Pas moins de 240 filiales et plus de 600 entreprises y sont implantées. Les poids lourds du capitalisme français que sont Bouygues, Vinci, Total et Bolloré, n’ont pas tourné le dos à la Côte d’Ivoire, malgré la situation de crise. Les travaux publics, la production électrique et hydraulique, la distribution des hydrocarbures, les activités portuaires, ferroviaires et aéroportuaires, les télécoms et la téléphonie mobile connaissent un boom du fait de l’implication active des sociétés française dans l’économie de notre pays. Donc, une affaire d’intérêt mutuel qui devrait amener le Président de la Côte d’Ivoire, lui qui se targue d’avoir maintenir le pays debout, à sourire. C’est au nom de cette vision progressiste de la politique que le Président Barack Obama a engagé les négociations avec l’Iran, qu’il s’est rendu en Egypte pour y prononcer le discours de la rupture et prendre des positions courageuses vis-à-vis de l’Islam. En fait, que gagne la Côte d’Ivoire à s’isoler, à s’engager dans une guerre, perdue d’avance du reste, contre la France, puissance nucléaire, membre permanent du Conseil de sécurité et garante de la stabilité du Franc CFA ?
La fierté ? Quelle fierté ! Quand dans un pays, seule une clique d’oligarques qui possèdent, curieusement, des comptes fournis dans les plus grandes banques occidentales, se partage toutes les richesses ? La guerre contre la France n’est qu’un alibi pour plonger le pays dans l’obscurantisme
PAR CHARLES SANGA
Continent entièrement à part du fait de ses nombreuses calamités aussi bien naturelles, politiques qu’historiques, l’Afrique renferme bien de paradoxes. Avec un peu plus d’un milliard de personnes, soit 17% de la population mondiale, l’Afrique est économiquement le continent le plus pauvre du monde, avec moins de 2,62% du PIB mondial. La nouvelle classe de dirigeants de ce continent se doit donc d’être un peu plus entreprenante et ouverte dans ce contexte de mondialisation tous azimuts.
Le sommet France-Afrique, plutôt Afrique-France a, à son ordre du jour, les réchauffements climatiques et l’ouverture du cercle des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies à au moins deux pays africains. Ce sont des questions d’importance qui devraient attirer n’importe lequel des chefs d’Etat qui, au-delà des contrastes idéologiques, réfléchit au développement de son pays. Tous, pour ainsi dire seront présents. Au moins 38 dirigeants africains sont annoncés. Tous ? Sauf quelque uns, pour raisons diverses. Joseph Désiré Kabila, piégé dans des violences quasi quotidienne dans son pays, Pierre Nkurunziza, confronté à des échéances électorales, El Béchir, déclaré persona non grata, sur le territoire hexagonal et…Laurent Gbagbo. Pour quelle raison le président ivoirien, qui voyage allègrement au Sénégal, au Togo, au Cameroun ou aux Etats-Unis, ne se rend-il pas en France ? Nul n’en sait grand-chose.
Toutefois, il est clairement admis que pour des questions électoralistes, Gbagbo développe, de plus en plus, des reflexes anti-français. S’il a refusé l’invitation de l’ex-métropole à se rendre à la fête du 14 juillet, pour commémorer les 50 ans d’indépendance de ses ex-colonies, Gbagbo a aussi décliné l’invitation du sommet de Nice. Là, contrairement au « 14 juillet », il ne s’agit pas de défiler encore moins de bombances. Les chefs d’Etat se retrouvent pour parler de l’avenir de leurs pays respectifs. Et, partant, de celui de la planète. Sur ce genre de dossier, on le sait, les absents ont toujours tort.
Mieux, la spécificité des relations entre la France et la Côte d’Ivoire, ne milite pas en faveur de l’attitude de Laurent Gbagbo. Au-delà de l’héritage historique, il est vrai, lourd à supporter, ces dernières années, entre les deux pays, s’étendent surtout de solides relations économiques. Les enjeux politiques majeurs du 21è siècle, la gouvernance mondiale, la paix, la sécurité, le climat et le développement seront débattus sans Laurent Gbagbo qui a décidé de bouder un partenaire, quoiqu’il en dise, indispensable au développement de notre pays.
Au lieu de cela, Gbagbo fronce les sourcils comme si la force du pays qu’il salue à chacun de ses discours, venait du néant vagissant. Assurément, Laurent Gbagbo, dont on sait qu’il n’a que très peu de notions d’économie, conduit le pays à une situation d’isolement qui risque de lui être préjudiciable.
En effet, qu’a-t-il à boycotter un Sommet réunissant une quarantaine de dirigeants du monde, alors qu’il peut s’y rendre et y imposer ses points de vue. Contestataire impénitent ? Oui, Gbagbo l’est certainement. Lui, si admiratif d’un Sékou Touré qui a, pendant des décennies, isolé la Guinée du reste du monde civilisé, la plongeant dans une situation politique qu’elle n’a pas fini de payer. Gbagbo, certainement admiratif d’un Fidel Castro qui, au nom de la lutte contre l’impérialisme américain, a gardé son pays, le Cuba, dans un état de sous-développement et d’obscurantisme que même la dernière des dictatures sud-américaine ne lui envierait pas.
A côté, Hugo Chavez, anti-américain proclamé et reconnu tel, tisse les plus grandes relations commerciales avec le pays de Barack Obama (troisième partenaire économique), faisant du Venezuela, une Puissance en devenir. Tout comme les Présidents Lula du Brésil et Wade du Sénégal, qui ont compris qu’un Etat se plie souvent devant l’orgueil, pour ne défendre que ses intérêts. Les intérêts ? La Côte d’Ivoire en a énormément avec la France.
Les chiffres, en effet, parlent d’eux-mêmes. Les relations historiques liant la France à notre pays, doivent amener les uns et les autres à ne pas ramer à contre-courant de l’évolution du monde. La France est le premier créancier de notre pays. L’économie ivoirienne, sous perfusion depuis des décennies, tient sa force dans la présence en masse des entreprises françaises, partout sur le territoire national. Pas moins de 240 filiales et plus de 600 entreprises y sont implantées. Les poids lourds du capitalisme français que sont Bouygues, Vinci, Total et Bolloré, n’ont pas tourné le dos à la Côte d’Ivoire, malgré la situation de crise. Les travaux publics, la production électrique et hydraulique, la distribution des hydrocarbures, les activités portuaires, ferroviaires et aéroportuaires, les télécoms et la téléphonie mobile connaissent un boom du fait de l’implication active des sociétés française dans l’économie de notre pays. Donc, une affaire d’intérêt mutuel qui devrait amener le Président de la Côte d’Ivoire, lui qui se targue d’avoir maintenir le pays debout, à sourire. C’est au nom de cette vision progressiste de la politique que le Président Barack Obama a engagé les négociations avec l’Iran, qu’il s’est rendu en Egypte pour y prononcer le discours de la rupture et prendre des positions courageuses vis-à-vis de l’Islam. En fait, que gagne la Côte d’Ivoire à s’isoler, à s’engager dans une guerre, perdue d’avance du reste, contre la France, puissance nucléaire, membre permanent du Conseil de sécurité et garante de la stabilité du Franc CFA ?
La fierté ? Quelle fierté ! Quand dans un pays, seule une clique d’oligarques qui possèdent, curieusement, des comptes fournis dans les plus grandes banques occidentales, se partage toutes les richesses ? La guerre contre la France n’est qu’un alibi pour plonger le pays dans l’obscurantisme
PAR CHARLES SANGA