Le président-candidat est encore sorti de son silence. En marge des 45es assemblées annuelles de la BAD, Gbagbo a accordé une interview à «la Radio mondiale», RFI. Des questions pertinentes malheureusement restées sans réponses tout aussi pertinentes. La récurrente question relative à ses rapports avec la France, a été une fois de plus, l’occasion pour le locataire du Palais du Plateau, de diaboliser l’ancienne puissance coloniale. Et même la présenter comme la source de tous les malheurs de son régime. «Je n’ai jamais fait mystère sur l’implication de l’Etat français, à travers les personnes de Jacques Chirac et Dominique De Villepin, dans la tentative de renversement de mon régime», a sèchement répondu le candidat du FPI à une question de nos confrères de RFI. Des propos qui ne manquent pas de faire tomber à la renverse tout contemporain de l’histoire récente de la Côte d’Ivoire. Tant ils frisent le comique à la limite de l’ingratitude. Décidément, la refondation, c’est l’art de falsifier l’histoire et de torpiller la vérité. Heureusement que l’histoire est un témoignage dont la vérité rattrape toujours le mensonge. L’un des témoins oculaires, voire privilégiés du bois sacré de la fourberie du régime FPI, a déjà édifié l’opinion nationale sur la question. Qui, plus que le Général Mathias Doué, alors chef d’état-major de l’Armée nationale, peut situer l’opinion sur les aides que la France a apportées aux soldats ivoiriens ? Dans une interview accordée au «Patriote» le 29 octobre 2008, l’ancien CEMA des FDS et très proche à l’époque de Laurent Gbagbo a été sans ambages à propos de l’appui de la France à l’armée pour contrer l’avancée de la rébellion. «J’ai fait appel à des amis pour m’envoyer des munitions. Ils m’ont fait livrer les munitions dans des cargos français. Imaginez qu’on n’ait pas eu ce soutien des Français. Que se serait-il passé? Et c’est comme cela que j’ai eu mes premières munitions. Ce sont les soldats français qui m’ont donné les premiers véhicules que j’ai déployés sur le terrain». Parole de chef d’état-major. Il est donc clair que la France que Gbagbo et son régime accusent d’être responsable de leur malheur, les a plutôt sauvés de justesse. C’est la même France de Chirac et de Villepin qui a bloqué l’avancée des rebelles à Tiébissou, Grabo, San-Pédro, etc. La France a même payé au prix fort son audace, son choix stratégique de régler le conflit ivoirien par le dialogue. Ainsi, à en croire le Général Doué «A Man, les Français ont eu dix blessés dans leur rang dans les affrontements avec la rébellion. Et il se trouve des gens pour dire que les Français ne nous ont pas aidés?»
Comment on peut qualifier une telle attitude?
On aura tout compris. L’attaque permanente de la France s’inscrit dans une stratégie commode du leader du FPI de masquer les incompétences de son régime et justifier le bilan catastrophique de ses dix ans de règne. La survenue de la rébellion est la résultante de l’incapacité de la refondation à régler les contradictions internes de la nation ivoirienne. Malheureusement pour Gbagbo et sa refondation, les Ivoiriens ne sont pas amnésiques et ne se laisseront pas berner par de discours propagandistes tendant à détourner leur attention des vrais problèmes qui sont les leurs, tels que le chômage, la misère, l’injustice sociale, etc..
Ibrahima B. Kamagaté
Comment on peut qualifier une telle attitude?
On aura tout compris. L’attaque permanente de la France s’inscrit dans une stratégie commode du leader du FPI de masquer les incompétences de son régime et justifier le bilan catastrophique de ses dix ans de règne. La survenue de la rébellion est la résultante de l’incapacité de la refondation à régler les contradictions internes de la nation ivoirienne. Malheureusement pour Gbagbo et sa refondation, les Ivoiriens ne sont pas amnésiques et ne se laisseront pas berner par de discours propagandistes tendant à détourner leur attention des vrais problèmes qui sont les leurs, tels que le chômage, la misère, l’injustice sociale, etc..
Ibrahima B. Kamagaté
