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Économie Publié le mercredi 2 juin 2010 | Le Mandat

Tracasseries routières : Le racket, une pratique à la peau dure

Le phénomène du racket a été maintes fois dénoncé en Côte d'Ivoire, mais pour nombre d'observateurs, il s'intensifie plutôt que de décliner. Pour ceux-ci, il s'agit d'une pratique à la peau dure, tant elle résiste en dépit des énergies humaines et matérielles mobilisées pour y mettre fin.

Malgré la campagne de sensibilisation, le racket continue d’avoir la peau dure sur les routes africaines. Les estimations des coûts illicites de transit sur les corridors en Afrique de l’Ouest sont très onéreuses. Entre Abidjan et Bamako, distant de 1225 km, on dénombre 75 barrages, pendant que les faux frais versés aux différentes forces de défense et de sécurité, sont estimés à environ 370000 FCFA. Sur le corridor Abidjan, Niamey, via Tema, Ouagadougou, soit 1998 km, le phénomène semble hélas résister au temps. Le fléau continue d’être une plaie pour la fluidité et l’intégration sous-régionale. Les opérateurs économiques faisant partie des principales victimes du racket, ne passent pas par quatre chemins pour tirer la sonnette d'alarme. La situation est dramatique. Cette pratique entrave le fonctionnement économique du pays. La Côte d'Ivoire a la tonne de marchandise transportée la plus chère au monde. La hiérarchie des Forces de défense et de sécurité (FDS) ivoiriennes, appelées à « prendre leurs responsabilités », avait initié une opération en 2008, pour sensibiliser et par la suite, réprimer les agents racketteurs. Mais deux années après la mise en place d'un comité technique de contrôle de la fluidité routière, la lutte a baissé en intensité. De l'avis du chef d'état-major des FDS, le général Philippe Mangou, le manque de moyens financiers a empêché le comité de poursuivre convenablement ses actions et de venir à bout du racket. La fluidité routière demeurant au centre des préoccupations des autorités ivoiriennes et des partenaires au développement, la banque mondiale est venue à la rescousse, du pays, à travers des dons en nature et en espèces. L'institution financière a ainsi offert des véhicules aux FDS pour la lutte contre le racket, et mis à la disposition du comité technique de contrôle de la fluidité routière la somme de deux millions d'euros soient 1,3 milliards de francs Cfa. La hiérarchie des Forces de défense et de sécurité a ainsi repris la campagne de sensibilisation des usagers et des agents de sécurité, tout en brandissant les sanctions pénales qui guettent les racketteurs. De son côté, le procureur militaire Ange Kessy n'a pas hésité à faire appliquer la loi sur les agents pris en flagrant délit de racket. Plusieurs policiers et gendarmes sont aujourd'hui incarcérés pour racket, mais cela semble loin d'être dissuasif. « Les autorités policières gagneraient à médiatiser les condamnations des agents arrêtés pour racket. Cela dissuaderait un temps soit peu les autres car l'on constate aujourd'hui, que malgré ces mesures, le racket se poursuit sur nos routes », a estimé Doumbia Yaya, secrétaire général d'un syndicat de transporteurs. Un officier de l'Armée, lui, estime toutefois que l'espoir est permis. « L'éradication d'un fléau ancré dans les habitudes ne se fait pas d'un trait », énonce-t-il, sous le couvert de l'anonymat, concluant que « le combat contre le racket est difficile, mais pas impossible ». Le racket routier constitue un problème de société qui présente des incidences négatives sur l'économie ivoirienne. Il représente 35 à 50% des pertes en investissement et fait perdre à l’Etat de Côte d’Ivoire, en moyenne 130 milliards de francs Cfa par an.

Euphrate. D
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