Près de 960 arrestations et une centaine de condamnations à des peines privatives en 2009. La cybercriminalité menace la Côte d’Ivoire, et si rien n’est fait, Internet, ce formidable outil de progrès risque de produire l’effet boomerang. Cette interpellation a été faite, mardi à Abidjan, par le directeur général de l’Agence des télécommunications (ATCI) à l’ouverture des Journées nationales des nouvelles technologies de l’information et de la communication (JNTIC). Selon Sylvanus Kla, une lutte plus renforcée s’impose aujourd’hui. Pour ce faire, le régulateur a mis à disposition un Centre d’assistance et de soutien en matière de sécurité informatique (CICERT/CC). Il s’agit d’une équipe de réponse aux urgences informatiques. Ce centre offre l’assistance nécessaire aussi bien aux citoyens qu’aux professionnels concernant tous les problèmes ayant trait à la sécurité des systèmes d’information et veille à la disponibilité des moyens appropriés, aptes à assurer la protection de l’espace cybernétique national. Il vise aussi à informer et à sensibiliser la communauté nationale sur les menaces de sécurité et la guider sur les moyens de s’en protéger. Une bonne réactivité dans la mesure où le gouvernement ivoirien ambitionne de placer le secteur des télécommunications au cœur de son développement. En témoignent les réformes que le ministre Jacques Houga-Bi entend engager incessamment : élaborer un nouveau code des télécommunications conforme aux textes communautaires sous-régionaux, promouvoir la gouvernance électronique et surtout généraliser l’usage des TIC dans les programmes scolaires. Pour l’autorité, ces politiques vont permettre l’émergence de technopoles spécialisées, haut-lieu de l’externalisation de services, devant générer des milliers d’emplois. Il se dit convaincu que la vulgarisation des TIC dans un pays où la population est jeune, est un axe stratégique, voire vital, de développement. Il est question non seulement de construire une économie fondée sur la connaissance et intégrée intelligemment aux marchés, mais aussi et surtout d’offrir une perspective d’avenir à la jeune génération, désireuse d’accéder, elle aussi, aux nouveaux outils de communication que la mondialisation a mis sur son chemin. Pour sa part, le président de l’Union nationale des entreprises de télécommunications (Unetel), Michel Loukou, a souligné que les TIC sont un catalyseur de développement économique et humain. Selon M. Loukou, elles peuvent offrir aux acteurs des opportunités qui redéfiniront profondément les relations entre les pays et poseront les bases d’un commerce diversifié, prolongement naturel de l’intégration. Le projet ivoirien ainsi dessiné fait de la société de l’information, un objectif majeur des politiques de croissance fondée sur une économie numérique. Il s’agit principalement des initiatives visant l’accompagnement des entreprises et plus particulièrement les petites et moyennes entreprises (PME).
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko