« Remporter cette coupe, pour vous-mêmes ». Cette phrase, Laurent Gbagbo l’avait adressée aux Eléphants à la veille de la dernière CAN. Cette phase est d’autant plus lourde de sens, que parmi eux, un seul revendique un palmarès continental. Touré Yaya Gnégnéry, c’est de lui qu’il s’agit, a en effet remporter la champion’s league, cette coupe aux grandes oreilles qu’il est du reste venu présenter à ses concitoyens. Ils sont certes bourrés de sous, et stars interplanétaires devant l’éternel. Partout, ils créent l’émeute, surtout dans les boîtes de nuit d’Abidjan où ils réalisent leurs meilleures performances. Malgré ces caractères qui se limitent au domaine du ‘’m’as-tu vu’’, les pachydermes ivoiriens ont des dossiers vides. C'est-à-dire que pour la postérité, c’est comme s’ils n’avaient pas existé. Le drame est qu’ils semblent s’en foutrent, qui préfèrent avancer dans l’histoire à reculons. Le pessimisme est tel chez les ivoiriens, que l’on assimile le Mondial Sud-Africain à l’occasion d’un beau tourisme pour les Eléphants, et pourtant. Il s’agit bel et bien d’une constellation de vedette. C’est là que l’on donne volontiers raisons à ceux qui affirment qu’ils ne sont que des valeurs surfaites, inconscientes de laisser à leurs descendants, des traces indélébiles. Et comme ils feront comme toujours, c'est-à-dire rejoindre en cachette leurs clubs respectifs, qu’ils épargnent à leurs compatriotes les excuses moqueuses. Ni l’entraîneur, ni Jacques Anouma ne devront s’étaler devant le peuple une nouvelle fois, pour répéter ces litanies désormais assimilées par chacun des années durant. En d’autres termes, les Eléphants sont libres de s’adonner à leur jeu favori, qui n’est autre que la persistance dans la contre-performance. Si tel est l’héritage qu’ils désirent laisser à leurs descendants et surtout à leurs concitoyens, c’est leur problème. Qu’ils épargnent seulement à ces derniers, ces mises en scène que ces derniers n’ont que trop supportées.
CK
CK
