Et de trois pour le Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua). Depuis hier, la fête à Magic System a débuté. A’Salfo, commissaire général, revient sur les innovations du festival, le prétendu problème avec l’hôpital d’Anoumabo, le festival zouglou, les dispositions sécuritaires.
Nous sommes à la troisième édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua), quel sentiment A’Salfo a-t-il aujourd’hui ?
C’est un sentiment de bonheur. D’abord à savoir que tout a bien commencé à la date prévue et que tout se passe bien pour les festivaliers. Nous sommes contraints de donner de la joie à ceux qui viennent assister aux différentes manifestations. Nous sommes aussi heureux de pouvoir aider des personnes qui en ont réellement besoin. Ce retour en arrière est très important pour nous. Ces hommes attendent beaucoup de choses des enfants de ce village. On ne peut qu’être fier de leur offrir cela.
Y a-t-il des innovations cette année ?
Nous avons mis tout en œuvre pour permettre à tous les artistes de pouvoir prester. A ce niveau, contrairement à l’année dernière où le play-back et le live se faisaient sur la même scène, nous avons deux podiums. L’un est consacré aux jeunes talents pour leur permettre de participer et de se faire connaître par des producteurs. Ils pourront s’exprimer de 14 heures à 19 heures. Le grand podium, lui, est l’affaire des artistes confirmés qui joueront en live.
Quels sont les artistes sollicités pour ce Femua ?
Par la programmation, nous avons décidé d’être aux couleurs du cinquantenaire. Nous avons, à cet effet, invité des artistes dont les pays ont célébré ou célébreront les 50 ans de leur indépendance. Ces derniers ne front que du live.
De grands noms de la musique africaine sont présents. Comment le choix s’est-il effectué ?
Nous sommes partis de certains critères de base dont l’humilité. Il fallait trouver des artistes humbles qui sont en contact avec leur peuple. Nous avons sélectionné des pays, à l’intérieur desquels nous avons cherché des créateurs proches des populations. Lorsqu’on porte le choix sur un homme comme Ismaël Lo, qui est conseiller économique et social dans son pays, cela ne peut répondre qu’à ce souci. Il connaît les vrais problèmes du peuple sénégalais en particulier et africain en général. Bill Aka Kora, du Burkina, est un artiste qui prône les vraies valeurs de la culture burkinabé. Le faire venir ici, sachant qu’il y a une forte communauté burkinabé qui vit ici, est un bon coup. Sékouba Bambino fait pareil en Guinée. Les Toofan constituent un groupe montant de la musique togolaise à qui nous tendons la perche.
Et, au plan national ?
Nous avons voulu faire appel à des vétérans pour nous accompagner. A savoir, Aïcha Koné, Ismaël Issac, Serge Kassy. Il était question de partir sur de vrais critères.
Outre le volet artistique, il y a un volet social. Que prévoit Magic System pour les populations ?
Pour la Côte d’Ivoire, l’accent sera mis sur la Pouponnière de Yopougon et l’Orphelinat de Bingerville. Nous rendrons visite à ces deux entités pour d’abord partager leurs problèmes et voir jusqu’à quel niveau nous pourrons leur apporter de l’aide. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais ces structures doivent déjà s’assurer que nous viendrons les voir.
Qu’est-ce qui est prévu pour la population d’Anoumabo ?
Comme à l’accoutumée, nous ferons des dons à l’hôpital d’Anoumabo. Et cette année, nous ne faillirons pas à cette tradition.
Les responsables de l’hôpital se sont plaints des promesses non tenues. Qu’en est-il exactement ?
Nous sommes en Afrique. Quand des personnes décident de vous aider, il faut faire attention à ce que vous dites. Magic System a toujours respecté ses engagements. Mais, s’il y a un partenaire du festival qui fait des promesses et tarde à les tenir, cela n’impute à rien au groupe. Il faut dans un tel cas, chercher à entrer en contact avec les personnes concernées pour savoir ce qui se passe réellement.
Quelle est donc la vérité ?
Les responsables parlent de promesses non-tenues, car l’association ABCD avait promis de donner des lits au centre de santé d’Anoumabo. Cela fait aujourd’hui deux ans qu’ils ne sont pas arrivés. Je ne sais pas si c’est pour des problèmes de transport ou de dédouanement qu’ils tardent à s’exécuter. J’ai tout tenté pour entrer en contact avec eux, je n’ai pas réussi.
Est-ce la raison pour laquelle vous avez baissé les bras ?
Toujours est-il que l’association ABCD nous a rassurés : les lits viendront. Il faut que les responsables de l’hôpital soient patients. De notre côté, nous avons promis une école qui est en ce moment en construction. Nous avons également fait des dons en nature. Au-delà de ce qui a été réalisé, nous ne pouvons pas être là tous les jours à leurs côtés. Nous avons une carrière à gérer. Les lits viendront et ce sera de manière officielle que nous les remettrons.
Cette inquiétude n’est-elle pas justifiée ?
La plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a. Je ne vous dirai pas ce que ce festival coûte à Magic System. Si en plus de cela nous sommes parvenus à offrir une école, moi je me demande ce que recherchent ces personnes. En plus, en Côte d’Ivoire, il n’y a pas beaucoup d’artistes qui ont réalisé ce genre d’actions. Nous nous sommes inscrits dans les domaines de l’éducation et de la santé. Et, nous essayons de faire quelque chose dans ce sens. Même si le festival a une renommée internationale, je rappelle qu’il en est encore à ses débuts. Il ne faudrait pas mettre la charrue avant les bœufs. Allons doucement. Tôt ou tard, nous résoudrons les différents problèmes dans les détails. Tous les problèmes ne peuvent pas trouver solution d’un seul coup.
Parlant du Festival international du zouglou (Fiz), peut-on savoir pourquoi Magic System n’y a pas participé alors qu’il était annoncé ?
Parmi les organisateurs du Fiz, il y a notre ex-manager qui est mon ami, Angelo Kabila. Lorsque Blé Goudé et Angelo Kabila organisent une manifestation et m’invitent, c’est en tant que frère. Mais, comme je l’ai déjà dit, il y a eu une contrainte d’emploi du temps. Le lancement du Femua s’est fait le 4 mai à Paris pendant que le grand concert du Fiz avait lieu le 2 du même mois. Avec le décalage d’un jour de vol, il m’était impossible d’y participer.
N’est-ce pas à cause de votre sponsor ?
Nous sommes sous contrat avec une maison de téléphonie mobile à ne pas trahir. En plus, cette maison est le concurrent numéro un du partenaire officiel du Fiz. Dans ce cas, nous étions face à un dilemme. Soit privilégier l’amitié et s’astreindre à tout engagement hors de la Côte d’Ivoire en participant au Fiz, soit, aller contre la déontologie qui nous lie au partenaire et s’enterrer pour de bon. De toutes façons, je me suis expliqué avec Charles Blé Goudé et Angelo Kabila. Je peux vous dire qu’ils m’ont compris.
Quel est votre appel à la population abidjanaise ?
Que les populations fassent nombreux le déplacement. C’est leur festival. C’est un témoignage de notre reconnaissance à leur égard. Il permet aux personnes qui n’ont pas les moyens d’aller au Palais de la culture ou à l’hôtel Ivoire de communier gratuitement avec des artistes mondialement connus. Offrir ces grosses pointures de la musique internationale en prix payant, 50.000 Fcfa, s’avèrerait peu. Comme nous ne pouvons pas remercier chacun en faisant du porte-à-porte, c’est la seule occasion, pour nous, de gratifier tout le monde.
Quelles sont les garanties au niveau de la sécurité ?
Les dispositions ont été quadruplées. L’écho qu’ont les gens du festival fait que nous nous attendons à un nombre important de participants. Nous avons pris des mesures supplémentaires de sécurité. Mercredi, toutes les unités d’intervention ont tenu une réunion ici (Anoumabo). Toutes les artères seront quadrillées, ce soir. Aussi, y a-t-il un bon comportement du public qui fait que nous n’avons déploré, jusque-là, aucun incident.
Interview réalisée par Sanou Amadou (stagiaire)
Nous sommes à la troisième édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua), quel sentiment A’Salfo a-t-il aujourd’hui ?
C’est un sentiment de bonheur. D’abord à savoir que tout a bien commencé à la date prévue et que tout se passe bien pour les festivaliers. Nous sommes contraints de donner de la joie à ceux qui viennent assister aux différentes manifestations. Nous sommes aussi heureux de pouvoir aider des personnes qui en ont réellement besoin. Ce retour en arrière est très important pour nous. Ces hommes attendent beaucoup de choses des enfants de ce village. On ne peut qu’être fier de leur offrir cela.
Y a-t-il des innovations cette année ?
Nous avons mis tout en œuvre pour permettre à tous les artistes de pouvoir prester. A ce niveau, contrairement à l’année dernière où le play-back et le live se faisaient sur la même scène, nous avons deux podiums. L’un est consacré aux jeunes talents pour leur permettre de participer et de se faire connaître par des producteurs. Ils pourront s’exprimer de 14 heures à 19 heures. Le grand podium, lui, est l’affaire des artistes confirmés qui joueront en live.
Quels sont les artistes sollicités pour ce Femua ?
Par la programmation, nous avons décidé d’être aux couleurs du cinquantenaire. Nous avons, à cet effet, invité des artistes dont les pays ont célébré ou célébreront les 50 ans de leur indépendance. Ces derniers ne front que du live.
De grands noms de la musique africaine sont présents. Comment le choix s’est-il effectué ?
Nous sommes partis de certains critères de base dont l’humilité. Il fallait trouver des artistes humbles qui sont en contact avec leur peuple. Nous avons sélectionné des pays, à l’intérieur desquels nous avons cherché des créateurs proches des populations. Lorsqu’on porte le choix sur un homme comme Ismaël Lo, qui est conseiller économique et social dans son pays, cela ne peut répondre qu’à ce souci. Il connaît les vrais problèmes du peuple sénégalais en particulier et africain en général. Bill Aka Kora, du Burkina, est un artiste qui prône les vraies valeurs de la culture burkinabé. Le faire venir ici, sachant qu’il y a une forte communauté burkinabé qui vit ici, est un bon coup. Sékouba Bambino fait pareil en Guinée. Les Toofan constituent un groupe montant de la musique togolaise à qui nous tendons la perche.
Et, au plan national ?
Nous avons voulu faire appel à des vétérans pour nous accompagner. A savoir, Aïcha Koné, Ismaël Issac, Serge Kassy. Il était question de partir sur de vrais critères.
Outre le volet artistique, il y a un volet social. Que prévoit Magic System pour les populations ?
Pour la Côte d’Ivoire, l’accent sera mis sur la Pouponnière de Yopougon et l’Orphelinat de Bingerville. Nous rendrons visite à ces deux entités pour d’abord partager leurs problèmes et voir jusqu’à quel niveau nous pourrons leur apporter de l’aide. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais ces structures doivent déjà s’assurer que nous viendrons les voir.
Qu’est-ce qui est prévu pour la population d’Anoumabo ?
Comme à l’accoutumée, nous ferons des dons à l’hôpital d’Anoumabo. Et cette année, nous ne faillirons pas à cette tradition.
Les responsables de l’hôpital se sont plaints des promesses non tenues. Qu’en est-il exactement ?
Nous sommes en Afrique. Quand des personnes décident de vous aider, il faut faire attention à ce que vous dites. Magic System a toujours respecté ses engagements. Mais, s’il y a un partenaire du festival qui fait des promesses et tarde à les tenir, cela n’impute à rien au groupe. Il faut dans un tel cas, chercher à entrer en contact avec les personnes concernées pour savoir ce qui se passe réellement.
Quelle est donc la vérité ?
Les responsables parlent de promesses non-tenues, car l’association ABCD avait promis de donner des lits au centre de santé d’Anoumabo. Cela fait aujourd’hui deux ans qu’ils ne sont pas arrivés. Je ne sais pas si c’est pour des problèmes de transport ou de dédouanement qu’ils tardent à s’exécuter. J’ai tout tenté pour entrer en contact avec eux, je n’ai pas réussi.
Est-ce la raison pour laquelle vous avez baissé les bras ?
Toujours est-il que l’association ABCD nous a rassurés : les lits viendront. Il faut que les responsables de l’hôpital soient patients. De notre côté, nous avons promis une école qui est en ce moment en construction. Nous avons également fait des dons en nature. Au-delà de ce qui a été réalisé, nous ne pouvons pas être là tous les jours à leurs côtés. Nous avons une carrière à gérer. Les lits viendront et ce sera de manière officielle que nous les remettrons.
Cette inquiétude n’est-elle pas justifiée ?
La plus belle femme ne peut donner que ce qu’elle a. Je ne vous dirai pas ce que ce festival coûte à Magic System. Si en plus de cela nous sommes parvenus à offrir une école, moi je me demande ce que recherchent ces personnes. En plus, en Côte d’Ivoire, il n’y a pas beaucoup d’artistes qui ont réalisé ce genre d’actions. Nous nous sommes inscrits dans les domaines de l’éducation et de la santé. Et, nous essayons de faire quelque chose dans ce sens. Même si le festival a une renommée internationale, je rappelle qu’il en est encore à ses débuts. Il ne faudrait pas mettre la charrue avant les bœufs. Allons doucement. Tôt ou tard, nous résoudrons les différents problèmes dans les détails. Tous les problèmes ne peuvent pas trouver solution d’un seul coup.
Parlant du Festival international du zouglou (Fiz), peut-on savoir pourquoi Magic System n’y a pas participé alors qu’il était annoncé ?
Parmi les organisateurs du Fiz, il y a notre ex-manager qui est mon ami, Angelo Kabila. Lorsque Blé Goudé et Angelo Kabila organisent une manifestation et m’invitent, c’est en tant que frère. Mais, comme je l’ai déjà dit, il y a eu une contrainte d’emploi du temps. Le lancement du Femua s’est fait le 4 mai à Paris pendant que le grand concert du Fiz avait lieu le 2 du même mois. Avec le décalage d’un jour de vol, il m’était impossible d’y participer.
N’est-ce pas à cause de votre sponsor ?
Nous sommes sous contrat avec une maison de téléphonie mobile à ne pas trahir. En plus, cette maison est le concurrent numéro un du partenaire officiel du Fiz. Dans ce cas, nous étions face à un dilemme. Soit privilégier l’amitié et s’astreindre à tout engagement hors de la Côte d’Ivoire en participant au Fiz, soit, aller contre la déontologie qui nous lie au partenaire et s’enterrer pour de bon. De toutes façons, je me suis expliqué avec Charles Blé Goudé et Angelo Kabila. Je peux vous dire qu’ils m’ont compris.
Quel est votre appel à la population abidjanaise ?
Que les populations fassent nombreux le déplacement. C’est leur festival. C’est un témoignage de notre reconnaissance à leur égard. Il permet aux personnes qui n’ont pas les moyens d’aller au Palais de la culture ou à l’hôtel Ivoire de communier gratuitement avec des artistes mondialement connus. Offrir ces grosses pointures de la musique internationale en prix payant, 50.000 Fcfa, s’avèrerait peu. Comme nous ne pouvons pas remercier chacun en faisant du porte-à-porte, c’est la seule occasion, pour nous, de gratifier tout le monde.
Quelles sont les garanties au niveau de la sécurité ?
Les dispositions ont été quadruplées. L’écho qu’ont les gens du festival fait que nous nous attendons à un nombre important de participants. Nous avons pris des mesures supplémentaires de sécurité. Mercredi, toutes les unités d’intervention ont tenu une réunion ici (Anoumabo). Toutes les artères seront quadrillées, ce soir. Aussi, y a-t-il un bon comportement du public qui fait que nous n’avons déploré, jusque-là, aucun incident.
Interview réalisée par Sanou Amadou (stagiaire)