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Société Publié le samedi 5 juin 2010 | Nord-Sud

Des patients racontent leurs mésaventures - Koutou Ehouma (Planteur) :«Je ne peux plus travailler»

« En avril 2009, de retour du champ, je garais ma moto, quand j’ai eu une écorchure à l’orteil. J’ai traité la plaie, mais elle ne guérissait pas. L’infirmier du village m’a orienté vers le Chr (Centre hospitalier régional) d’Abengourou. Là-bas, on m’a révélé que j’avais le diabète. La plaie a été traitée pendant un mois, en vain. Les médecins ont décidé que je sois amputé pour arrêter la progression de l’infection. J’ai passé trois mois au Chr. Six mois plus tard, ils m’ont donné une autorisation pour venir mettre la prothèse à Abidjan. Ma première prothèse a été placée le 1er janvier. Mais, elle me cause des plaies. Je dois régulièrement venir à l’hôpital pour l’ajuster. Depuis mon amputation, je ne peux plus travailler. Heureusement que j’avais créé un petit champ que mon épouse gère avec mes cinq enfants. Depuis le mois de janvier, je suis installé à Abidjan, en attendant que ma prothèse soit complètement ajustée»

Silué Marie(Commerçante) :‘’Mon sommeil est troublé’’

« Mon amputation est venue d’un diabète que je traîne depuis 18 ans. J’ai été amputée deux fois en 2006 en l’intervalle d’un mois. Je suis d’abord allée mettre une prothèse à Bonoua. Et en 2008, j’ai encore été amputée. Je suis commerçante, mais actuellement, je n’arrive pas à faire le commerce. Je ne vis que d’aides. Actuellement, j’ai fini la rééducation, mais puisque je n’ai pas fini de payer les frais je ne peux pas avoir l’appareil. Ma prothèse coûte plus de 280.000 Fcfa. J’ai payé 150.000 F. J’ai essayé de négocier avec eux pour qu’on puisse me la donner parce que sans prothèse je ne peux rien faire. Mon cas est un peu particulier parce que je suis diabétique et hypertendue. Le jour de l’amputation de mon pied droit,
le chirurgien m’a fait partir en cardiologie, à Treichville. Mais, je n’ai pas pu être traitée parce que je devais revenir urgemment en chirurgie pour l’amputation. Ces derniers mois, je souffre au niveau de la poitrine. Je dois reprendre rendez-vous avec un cardiologue, mais je n’en ai pas les moyens. Dans mon traitement contre l’hypertension, je prends deux comprimés par jour. Pour le mois, il me faut deux paquets. Chaque comprimé coûte 25.000 F. Où vais-je avoir cet argent ? J’ai aussi mal aux yeux, et ce traitement coûte 24.000 F le mois. Alors, même quand quelqu’un me donne 50.000 F, ce montant ne suffit pas pour mes soins. Ce sont mes amis et surtout le curé de ma paroisse (Ste Cécile des deux Plateaux) qui m’aident. Mais seul, il ne peut pas tout faire. J’ai un bilan à faire pour voir si mon pancréas fonctionne. Il coûte 35.000 F. Je dois faire un autre examen en diabétologie avec le Dr Sanogo, pour voir si le diabète est équilibré et si les reins fonctionnent. Il doit coûter 13.000 ou 15.000 F. c’est un examen que je dois faire tous les deux mois. Je ne l’ai pas fait depuis le mois de janvier. Mon médecin se plaint. J’ai rendez-vous avec lui le 4 juin. Je ne sais pas comment faire le bilan, et les examens avant d’aller le rencontrer. Je suis si soucieuse que je n’arrive pas à dormir. En cardiologie, on m’a demandé 218.000 F pour le bilan du cœur. Pour venir ici, le taxi me coûte 5.000 F. Je loue une maison. C’est très difficile pour moi. J’ai demandé de l’aide partout, même au maire de Cocody. Mais je n’ai pas eu de réponse.

Séry Paul (Chef de centre à la Sodeci) :’’ Si tu n’es pas fort, tu peux mourir vite’’

«De retour d’une mission, j’ai cons?taté qu’il y avait une petite plaie sur mon petit orteil. On l’a soignée la première semaine. Je suis allé ensuite à l’Insp (Institut national de la Santé publique d’Adjamé). J’ai rencontré le Dr Peuhmond et le Pr Adiénou. Tous les matins, j’allais au service de diabétologie. Je suivais le traitement du diabète, quand le premier orteil a pris un coup et a été amputé. Je n’ai pas été informé qu’il fallait forcement couper le deuxième orteil. Il s’est gangréné et le mal s’est propagé dans la jambe qu’on a dû amputer le 23 novembre 2009. J’ai passé 9 jours à l’hôpital. Ensuite, je suis allé dans une clinique aux II Plateaux où j’ai reçu des soins intensifs. Là-bas, on m’a demandé de faire la rééducation. Je suis allé à la Cnps (Caisse nationale de prévoyance sociale) pour le faire. Mais, les prix étaient au-dessus de mes moyens. C’est ainsi que je suis venu ici à l’Ong Vivre debout. Cette situation demande beaucoup de courage. Si tu te laisses abattre, tu peux mourir vite, alors que les enfants sont-là. Il faut se dire que c’est un handicap qui peut arriver à tous. Il faut avoir de la foi et du courage. »

Propos recueillis par Cissé Sindou
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