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Politique Publié le samedi 5 juin 2010 | Nord-Sud

Pdci-Rda, Rdr - Les vieux démons sont-ils de retour ?

© Nord-Sud Par Emma
Report de la marche du RHDP du 15 mai 2010 - Le président Bédié s`adresse aux Ivoiriens
Vendredi 14 mai 2010. Abidjan. Résidence du président du PDCI-RDA à Cocody. Le Président Henri Konan Bédié anime une conférence de presse pour expliquer la décision prise par la Conférence des leaders du Rhdp les 10 et 11 Mai 2010
Alors que l’horizon se dégage peu à peu, relativement à l’organisation des prochaines élections, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) et le Rassemblement des républicains (Rdr) semblent être pris de convulsions. Des trouble-fêtes ont décidé de perturber le tranquille sommeil des responsables de ces partis.

La fièvre continue de se propager. Depuis quelques jours, les principaux partis politiques ivoiriens semblent être pris dans une tourmente qui ne dit pas son nom. Mais à la différence du Front populaire ivoirien (Fpi) où le mercure paraît maîtrisable, les agitations de ces derniers jours ressemblent au retour des vieux démons au sein des deux poids lourds du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp).

Le Pdci-Rda

C’est l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) d’Henri Konan Bédié qui a été, le premier, gagné par la convulsion. Arguant que les candidatures validées par le Conseil constitutionnel pour la présidentielle du 29 novembre 2009, sont désormais frappées de caducité, un groupe de jeunes gens a décidé de battre campagne pour l’ancien Premier ministre, Charles Konan Banny. Objectif de cette Coordination de la jeunesse unie pour Banny (Cojub) : amener l’ancien locataire de la primature à s’aligner pour la course à la présidentielle à venir. Dans une telle démarche, c’est donc le consensus qui se fait bon gré, mal gré autour du sphinx de Daoukro que ce mouvement veut surtout mettre à mal. « Charles Konan Banny est une alternative pour la Côte d’Ivoire. S’il accepte d’être candidat pour sauver la Côte d’Ivoire, s’il y pense, nous pensons qu’il aura vu juste comme nous. S’il ne veut pas se présenter, nous allons l’y pousser », soutient Olivier Kouakou qui annonce, pour aujourd’hui, la sortie officielle de son mouvement. Et, pour démontrer qu’Henri Konan Bédié est l’homme à abattre dans la campagne qu’ils engagent, ces jeunes ont décidé de lancer le Cojub à partir d’Abobo, c’est-à-dire dans la commune où le président du Pdci-Rda est attendu, dimanche. C’est visiblement sur une machine bien solide que s’appuient Olivier Kouakou et ses camarades qui avaient commencé à faire le tour des Rédactions pour présenter leur projet. Le résultat se faisant attendre, ils sont passés à une vitesse supérieure en décidant de porter sur les fonts baptismaux ce mouvement qui promeut la candidature de Charles Konan Banny, réputé avoir lorgné un moment le fauteuil d’Henri Konan Bédié avant de se raviser. Serait-il celui qui suscite une nouvelle fronde dans le vieux parti ? « Notre Parti est divisé par la faute de ses dirigeants qui refusent le changement. Militants et militantes du Pdci-Rda, l’heure est venue de crier notre ras-le-bol au président Bédié afin que la Côte d’Ivoire retrouve le Nord qui a été perdu de vue depuis plus d’une décennie », sont les arguments, bien connus qui sous-tendent leur initiative. Ils l’ont fait publier, lundi dernier, par notre confrère L’Inter. Prudent, les responsables du Pdci-Rda ne veulent pas se hâter de pointer le doigt accusateur en direction d’une personnalité ou d’un groupe de cadres, pour ne pas tomber dans le piège des querelles intestines. Mais tout en affichant cette posture, on préfère être prévoyant.

Le Rdr

« Nous sommes en train de prendre les dispositions nécessaires pour faire en sorte que rien ne vienne perturber notre rassemblement de dimanche », a tenu à rassurer Zié Coulibaly, initiateur du meeting d’Abobo, assurant au passage que les « agitateurs » ne sont pas connus dans les fichiers de la jeunesse du Pdci-Rda. Même son de cloche chez le délégué communal d’Abobo, Kouamé Benzem. «Nous ne sommes plus au temps des querelles de positionnement. Moi, particulièrement, je ne suis d’aucun clan. Ce qui compte pour moi, c’est le travail qui nous permettra de sortir le pays de la crise », soutient-il. Là où ces deux interlocuteurs ne voient que la thèse du complot interne, de nombreux cadres sont persuadés que c’est le pouvoir en place qui est à la base de ces « tentatives de déstabilisation ».
Contrairement au parti doyen dans lequel les « déstabilisateurs » portent encore leur cagoule, au Rdr, c’est une personnalité bien connue qui a décidé d’allumer le feu. «La campagne d’ADO est morte. Dire qu’Alassane Ouattara va gagner les élections avec cette structure de campagne, ce n’est pas possible. On est fatigué des dysfonctionnements de la campagne. La campagne est plombée par le choix des dirigeants », a en effet martelé, mercredi dernier l’ancien ministre, Marcel Amon Tanoh. Mais, c’est surtout en agitateur d’idée que le directeur de campagne dans le district d’Abidjan a fait ces critiques que d’aucuns ont vu, dirigées contre le directeur national de campagne, Amadou Gon Coulibaly. Ce qui n’a pourtant pas empêché d’autres cadres du Rdr qui ont sans doute des comptes à régler avec l’ancien ministre de l’Agriculture de saisir la balle au bond. Sous leur masque, ils militent pour le débarquement du « lion ». Pour sa part, notre confrère, Soir Info qui dit avoir interrogé certains militants présents lors de la déclaration d’Amon Tanoh, rapporte dans son édition d’hier, que : « Des voix, de plus en plus incisives, reprochent à Amadou Gon Coulibaly le directeur national de campagne du président-candidat du Rdr, son absence sur le terrain et son incapacité à insuffler un dynamisme à la campagne d’Alassane Ouattara. La majorité des militants du Rdr que nous avons rencontrées, ont estimé que depuis sa nomination, le secrétaire général adjoint délégué du Rdr, a baissé les bras, abandonnant la bataille de l’opinion aux adversaires d’ADO».

Marc Dossa
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