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Société Publié le mardi 8 juin 2010 | Le Mandat

Dossier/ Respect des croyances et pratiques africaines -Quel pouvoir sur les peuples ?

Pourquoi ne peut-on pas dire tradition africaine? La réponse est simple, il n'y a pas de tradition unique chez les africains. Tout simplement parce que l'Afrique est un grand continent divisé en plusieurs communautés qui possède sa tradition propre. Néanmoins, on peut leur retrouver des points communs. Et c'est ce contraste qui fait le charme de l’Afrique des traditions que nous allons tenter de vous faire découvrir.

Repères historiques
Les traditions africaines sont présentes depuis des milliers d'années mais personne n'a encore réussi à en dater le début. Elles sont des traditions orales, du bouche à oreilles, c'est donc pourquoi elles sont transmises de générations en générations. Nous ne pourrions affirmer que les traditions africaines possèdent un fondateur. Par contre, il y a des dieux qui sont considérés, d'une certaine façon, comme fondements des traditions. Ces dieux seraient donc à la base des récits du commencement du monde. Tels Shango, le dieu de la foudre et Ifa, le dieu de la divination (chez les béninois). L’âme sœur de l’au-delà chez les baoulé est appelé ‘’blôlô bla’’ pour les hommes et ‘’blôlô bian’’ pour les femmes. Ces êtres mystiques sont représentés par des bois sculptés que la personne en quête d’une femme dans le monde physique, range dans un coin de sa chambre. Ces êtres sont traités comme l’épouse ou l’époux qui vit avec soi à la maison. Si, par exemple, un homme a son ‘’blôlô bla’’ dans sa chambre et qu’il passe trois nuits avec sa femme du monde physique, il devra aussi faire trois nuits avec celle du monde spirituel, s’il veut obtenir le bonheur. Comme il est mentionné plus haut, il n'y a pas qu'une seule tradition. De ce, chaque communauté a des fondements différents. Les traditions que nous connaissons aujourd'hui découlent plus particulièrement des changements idéologiques et des changements historiques.

Les différentes croyances
Toutes les traditions africaines ont une base de croyances qui se ressemblent. Tout d'abord, les récits du monde racontent comment s'est formé le début du monde mais ne parlent jamais de la fin. Ensuite, il y a quatre grandes croyances, qui sont partagées par la majorité des tribus africaines. La première est la croyance en l'Être suprême. En effet, les tribus africaines ne croient qu'en un seul Dieu supérieur qui est le créateur de toutes choses (le monde, les dieux, qu'ils soient bons ou mauvais, les humains, les animaux et la nature). La deuxième croyance entoure l'Homme et sa nature humaine, ses pouvoirs en tant qu'homme, ses devoirs et sa spiritualité. L'humain est conscient de son existence et de sa puissance physique et mentale. La troisième croyance porte sur la nature et son règne. La nature comporte le règne végétal, animal et minéral. La nature est vénérée parce qu'elle représente l'équilibre du monde. La quatrième et dernière croyance africaine universelle est l'infinité du temps et de l'histoire. Bref, ils croient en l'éternité. Pour eux, chaque chose a un début mais n'a pas nécessairement une fin.

Les pratiques
Les Africains ont beaucoup de pratiques et de rituels qui leur sont propres selon leur tribu. Néanmoins, il y a des rituels qui leur sont semblables. Un de ces rituels est l'identification. Ce rituel a pour but d'associer l'enfant dès sa naissance, à un dieu et devra vouer à ce dieu, un culte particulier. C’est souvent le cas des enfants qui naissent après l’adoration d’une eau ou d’un baobab. Cet enfant doit adorer cette eau ou ce baobab à un certain âge pour réussir dans tout ce qu’il entreprendra. C'est une façon de vivre la transcendance, le lien entre un humain et un dieu. Ensuite, il y a l'initiation, un rite de passage ou une transformation. Ici, nous pouvons prendre l’exemple du ‘’poro’’ chez les Senoufo ou les fêtes de génération chez les lagunaires. Cette initiation a pour but la connaissance, l'instruction de la personne et le changement de statut social. L'initiation peut être pratiquée de différentes façons selon les tribus. Lorsqu'une personne est malade chez les Toura, elle fait des offrandes à son dieu, auquel elle est associée, pour calmer sa colère et pour qu'il la guérisse. L'adoration des dieux est aussi un des rituels omniprésents dans les traditions africaines. Elle consiste à faire des prières, des sacrifices. Nous abordons là, un aspect du syncrétisme et la possession. Les personnes possédées sont dans un état second où elles peuvent être en communication avec les dieux. Celui qui est possédé ne se rappelle plus de ce qui lui est arrivé, mais il ressort de cette expérience avec une connaissance nouvelle. Chaque personne donne aux dieux, quelque chose qu'elle aime afin qu’ils répondent favorablement aux prières qui leur sont adressées.

Les courants religieux
Les traditions africaines n'ont pas de sectes qui découlent de leurs pratiques et croyances parce qu'elles ont un ensemble de traditions différentes qui sont flexibles et applicables à ceux qui y croient. De nos jours, les traditions africaines s'effacent peu à peu, à cause de l'influence de l'Islam, du Judaïsme et du Christianisme. Plus spécifiquement, la mort précoce des jeunes à cause de la sorcellerie qui gagne du terrain en Afrique, presque dans tous les pays africains et particulièrement en Côte d’Ivoire. Mais c’est une autre histoire. Certaines personnes pratiquent différentes religions pour être à l’abri de Dieu. Par contre, les traditions ne disparaissent pas complètement parce que les croyances africaines sont intégrées dans les trois grandes religions.

Adèle Kouadio
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