Bougisme. Savez-vous ce que c’est? Un néologisme qu’on doit au philosophe et historien Pierre-André Taguieff. A travers ce concept, le philosophe néologiste décrit la nouvelle idéologie de notre siècle qui consiste, pour nombre de gens, adeptes de ce comportement, en un changement pour le changement dont il dénonce le mouvement perpétuel.
On pouvait s’arrêter là. Mais que non ! Taguieff va plus loin. Cela l’inquiète d’autant plus, et nous avec lui, quand on remarque, des individus dont on attend un tant soit peu plus de flexibilité et d’adaptabilité, mais se confinent dans la révolte perpétuelle, en mettant en danger les institutions auxquelles ils font pourtant référence. En d’autres termes, ce sont des gens qui ne s’adaptent à aucun milieu, vu qu’ils sont en permanence en train de vouloir révolutionner tout sur leur passage. Ils ne sont jamais contents ni d’eux-mêmes ni de la société dans laquelle ils vivent. Ils ont la bougeotte. Ce qui leur plait, c’est remuer la poussière à longueur de journée. C’est le cas de le dire. En effet, il y a dans le marigot politique ivoirien des adeptes de ce bougisme parmi lesquels je classerai volontiers M. Innocent Anaky Kobena. Pour tout dire son bougisme m’agace et comment ? Rappelez-vous, Anaky Kobenan, soit disant homme d’affaires prospère, tente une "aventure politique" avec Laurent Gbagbo, un homme qui, lui, a fait de la politique un métier. Anaky est à la création du FPI quelque part dans une brousse de Dabou. Au retour de ce rendez-vous historique pour notre pays aujourd’hui, Anaky est enlevé, c’est le cas de le dire, par la police politique d’Houphouët. Il est interné quelques jours dans les sous-sols de la Présidence. Au cours d’un procès expéditif, il est condamné non pas pour des raisons politiques comme on pouvait l’imaginer, mais pour fraudes fiscales. Il fait plus de deux ans de bagne à la Maca où il ne se sent pas à l’aise, lui, l’homme qui est habitué à l’argent. Il y gémit jour et nuit au point que le bruit de ses gémissements inquiète tout le monde. Vous vous rappelez ses fameuses lettres de prison dont une servit de préface au livre d’entretien de Laurent Gbagbo : "Histoire d’un retour". On peut citer à loisir quelques passages de cette lettre datée du 8 avril 1989 et intitulée : Prison Civile de Yopougon. Anaky y écrivait : - "En attendant et pour savoir si c’est le conducator (ndrl : Entendez Houphouet), qui a ordonné ce traitement, il serait astucieux de demander à Maître Feder de le rencontrer pour demander qu’on arrête ce régime d’exception. - Respecter la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. - Renoncer à l’accès au pouvoir par la violence ou Coup d’Etat - Imposer, dans les Constitutions de leurs pays respectifs, que l’armée n’exerce plus le pouvoir politique…" C’est cet homme qui s’évertue à donner des leçons politiques quand le mal le prend. Par orgueil ne s’est-il pas embarqué on doit le dire aujourd’hui, dans une affaire qui ne le regardait pas ? Alors, il s’emmerda beaucoup à la Maca. Il cria et tempêta. Il voulut même demander pardon au "Père de la Nation", entendez Houphouet-Boigny. Maître Boga Doudou Emile, paix à son âme, lui prépara une lettre d’excuse et de repentance qu’il signa sans coup férir.
Avant cela, dois-je relever que les marches de masse du FPI et des autres organisations civiles au service des Droits de l’Homme ont fini par faire plier le PDCI et son président d’honneur ? Anaky est libéré. Il sort de prison tout content d’être hors de danger. Une fois au dehors, il change tel le bougiste qu’il est et demeurera comme décrit plus haut. Il parle, il parle. Moi-même, je lui consacre des papiers tout à son avantage dans le Nouvel Horizon, grand hebdomadaire de l’époque, ne sachant presque rien de lui. Sans consulter le parti auquel il est censé appartenir, il fait des déclarations tonitruantes du genre "Assaut final" comme pour le 15 mai 2010 dernier. Il est rappelé à l’ordre par les instances du FPI. Du fait de sa prison, il revendique les honneurs et le tapis rouge sans aucun mérite particulier, sans avoir battu le pavé comme bon nombre de militants. Dans son aigreur, il quitte le Fpi pour créer l’embryon de parti que nous savons. Du haut de cette minuscule tribune, il vocifère, tempête encore et jette cette fois des anathèmes sur les amis avec qui il a voulu faire quelque peu un bout de chemin. Se morfondant dans cette aigreur indescriptible, Laurent Gbagbo est élu président de la République. Anaky en devient jaloux et fou de rage. Alors, par tous les moyens, pour dire que lui aussi, il existe, il s’envole dans des unions contre nature comme celle appelée Rhdp. Lui, Anaky, qui traitait Houphouet de conducator, c’est-à-dire pareil au dictateur roumain Nicolas Ceaussescu de triste mémoire. Ne revenons pas sur ce qui s’est passé ces derniers temps. Il se réfugie, je l’ai dit et le mot n’est pas trop fort, comme si la honte n’existait pas, dans le Rassemblement des Houphouetistes oubliant son passé et celui de son grand frère, en 1963-1964 qui a fait comme lui-même, les prisons d’Houphouet.
Anaky tempête toujours comme un capricant pour ne pas dire un homme inconstant, irrésolu butinant de fleur en fleur, en attendant peut-être l’âge de raison de la politique. Le bougisme dont il fait montre ne nous étonne pas donc quand on se rappelle cette profession de foi au sortir de la Maca : "La dernière marche sera une manifestation à laquelle prendront part tous ceux qui auront compris ou réalisé que l’avenir du pays, leur bonheur et celui de leurs enfants sont déjà lourdement compromis". (Nouvel Horizon n° 57 du 16 octobre 1991)
Si c’est avec des gens comme ceux-là que l’opposition ivoirienne veut venir à bout de Laurent Gbagbo, elle attendra encore car avec des hommes aussi flottants, fluctuants, incertains qu’indécis, elle n’ira pas bien loin.
A bon entendeur salut.
Jacques Préjean
On pouvait s’arrêter là. Mais que non ! Taguieff va plus loin. Cela l’inquiète d’autant plus, et nous avec lui, quand on remarque, des individus dont on attend un tant soit peu plus de flexibilité et d’adaptabilité, mais se confinent dans la révolte perpétuelle, en mettant en danger les institutions auxquelles ils font pourtant référence. En d’autres termes, ce sont des gens qui ne s’adaptent à aucun milieu, vu qu’ils sont en permanence en train de vouloir révolutionner tout sur leur passage. Ils ne sont jamais contents ni d’eux-mêmes ni de la société dans laquelle ils vivent. Ils ont la bougeotte. Ce qui leur plait, c’est remuer la poussière à longueur de journée. C’est le cas de le dire. En effet, il y a dans le marigot politique ivoirien des adeptes de ce bougisme parmi lesquels je classerai volontiers M. Innocent Anaky Kobena. Pour tout dire son bougisme m’agace et comment ? Rappelez-vous, Anaky Kobenan, soit disant homme d’affaires prospère, tente une "aventure politique" avec Laurent Gbagbo, un homme qui, lui, a fait de la politique un métier. Anaky est à la création du FPI quelque part dans une brousse de Dabou. Au retour de ce rendez-vous historique pour notre pays aujourd’hui, Anaky est enlevé, c’est le cas de le dire, par la police politique d’Houphouët. Il est interné quelques jours dans les sous-sols de la Présidence. Au cours d’un procès expéditif, il est condamné non pas pour des raisons politiques comme on pouvait l’imaginer, mais pour fraudes fiscales. Il fait plus de deux ans de bagne à la Maca où il ne se sent pas à l’aise, lui, l’homme qui est habitué à l’argent. Il y gémit jour et nuit au point que le bruit de ses gémissements inquiète tout le monde. Vous vous rappelez ses fameuses lettres de prison dont une servit de préface au livre d’entretien de Laurent Gbagbo : "Histoire d’un retour". On peut citer à loisir quelques passages de cette lettre datée du 8 avril 1989 et intitulée : Prison Civile de Yopougon. Anaky y écrivait : - "En attendant et pour savoir si c’est le conducator (ndrl : Entendez Houphouet), qui a ordonné ce traitement, il serait astucieux de demander à Maître Feder de le rencontrer pour demander qu’on arrête ce régime d’exception. - Respecter la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. - Renoncer à l’accès au pouvoir par la violence ou Coup d’Etat - Imposer, dans les Constitutions de leurs pays respectifs, que l’armée n’exerce plus le pouvoir politique…" C’est cet homme qui s’évertue à donner des leçons politiques quand le mal le prend. Par orgueil ne s’est-il pas embarqué on doit le dire aujourd’hui, dans une affaire qui ne le regardait pas ? Alors, il s’emmerda beaucoup à la Maca. Il cria et tempêta. Il voulut même demander pardon au "Père de la Nation", entendez Houphouet-Boigny. Maître Boga Doudou Emile, paix à son âme, lui prépara une lettre d’excuse et de repentance qu’il signa sans coup férir.
Avant cela, dois-je relever que les marches de masse du FPI et des autres organisations civiles au service des Droits de l’Homme ont fini par faire plier le PDCI et son président d’honneur ? Anaky est libéré. Il sort de prison tout content d’être hors de danger. Une fois au dehors, il change tel le bougiste qu’il est et demeurera comme décrit plus haut. Il parle, il parle. Moi-même, je lui consacre des papiers tout à son avantage dans le Nouvel Horizon, grand hebdomadaire de l’époque, ne sachant presque rien de lui. Sans consulter le parti auquel il est censé appartenir, il fait des déclarations tonitruantes du genre "Assaut final" comme pour le 15 mai 2010 dernier. Il est rappelé à l’ordre par les instances du FPI. Du fait de sa prison, il revendique les honneurs et le tapis rouge sans aucun mérite particulier, sans avoir battu le pavé comme bon nombre de militants. Dans son aigreur, il quitte le Fpi pour créer l’embryon de parti que nous savons. Du haut de cette minuscule tribune, il vocifère, tempête encore et jette cette fois des anathèmes sur les amis avec qui il a voulu faire quelque peu un bout de chemin. Se morfondant dans cette aigreur indescriptible, Laurent Gbagbo est élu président de la République. Anaky en devient jaloux et fou de rage. Alors, par tous les moyens, pour dire que lui aussi, il existe, il s’envole dans des unions contre nature comme celle appelée Rhdp. Lui, Anaky, qui traitait Houphouet de conducator, c’est-à-dire pareil au dictateur roumain Nicolas Ceaussescu de triste mémoire. Ne revenons pas sur ce qui s’est passé ces derniers temps. Il se réfugie, je l’ai dit et le mot n’est pas trop fort, comme si la honte n’existait pas, dans le Rassemblement des Houphouetistes oubliant son passé et celui de son grand frère, en 1963-1964 qui a fait comme lui-même, les prisons d’Houphouet.
Anaky tempête toujours comme un capricant pour ne pas dire un homme inconstant, irrésolu butinant de fleur en fleur, en attendant peut-être l’âge de raison de la politique. Le bougisme dont il fait montre ne nous étonne pas donc quand on se rappelle cette profession de foi au sortir de la Maca : "La dernière marche sera une manifestation à laquelle prendront part tous ceux qui auront compris ou réalisé que l’avenir du pays, leur bonheur et celui de leurs enfants sont déjà lourdement compromis". (Nouvel Horizon n° 57 du 16 octobre 1991)
Si c’est avec des gens comme ceux-là que l’opposition ivoirienne veut venir à bout de Laurent Gbagbo, elle attendra encore car avec des hommes aussi flottants, fluctuants, incertains qu’indécis, elle n’ira pas bien loin.
A bon entendeur salut.
Jacques Préjean