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Société Publié le mercredi 9 juin 2010 | Le Patriote

Nominations à l’ENA - Emile Guiriéoulou opte pour la continuité

Vouloir faire du neuf avec du vieux. C’est à ce jeu de cache-cache avec la bonne gouvernance et l’éthique que joue le ministre de la Fonction publique et de l’Emploi dans nominations à l’Ecole Nationale d’Administration. Le 3 juin dernier, trois hauts responsables de cette école d’élite ont été débarqués de leur poste pour cause de présomption de corruption dans les concours d’entrée à cette structure de formation. Il s’agit du Directeur général, du Secrétaire général et du directeur de la formation continue. Pour leur remplacement, le ministre Emile Guiriéoulou, a porté son choix sur Mme Yapo née Zoua Evelyne Irénée, comme Directrice générale de l’ENA. Tandis que M. Palé Olocide et M. Houlaye Déazi André sont respectivement nommés directeur de la Formation continue et Secrétaire général de l’établissement. Les passations de charges se sont déroulées hier, en début d’après-midi, dans les locaux de l’ENA. Ce coup de balai à la tête de l’Ecole nationale d’administration avait pour objectif d’insuffler un souffle nouveau de crédibilité à cet établissement de renom. Cependant, au vu des nouveaux promus, on peut affirmer sans risque de se tromper que le ministre Guiriéoulou a opté pour la continuité à la tête de cette prestigieuse école. En effet, deux des trois promus, à savoir Mme Yapo née Zoua Irénée et M. Palé Olocide, sont issus de la précédente équipe dirigeante qui avait à sa tête Djè Bi Irié. De part leur poste de directeur de l’école de gestion économique et financière et directeur de l’école des Douanes, ces deux cadres étaient foncièrement impliqués dans la gestion de l’ENA. A cet effet, ils ont été des collaborateurs très proches de Djè Bi Irié dont la gestion scandaleuse est aujourd’hui, à la base de la perte de crédibilité de l’ENA. Ainsi, des membres de l’ancienne direction sont bombardés à la tête de l’école. Comme si le ministre de la Fonction publique voulait faire du neuf avec du vieux. Et pourtant, lui-même avait fait la profession de foi de procéder à «un changement de mentalité ; au respect des valeurs d’éthique et de déontologie dans l’Administration». Malheureusement, tel ne semble pas être le cas au vu de ses premières grandes décisions au niveau de l’ENA. De toute évidence, les membres de l’ancienne Direction générale qui viennent d’être nommés, ne peuvent pas mener des réformes coriaces à même de redorer le blason terni de l’Ecole Nationale d’Administration. Cela est d’autant prévisible que le Bureau des concours qui est l’officine de toutes les magouilles, selon des sources introduites, est resté inchangé. La corruption dans les concours d’entrée à l’ENA n’est méconnue de personne. Le 17 avril dernier à Cocody, à l’occasion d’un déjeuner de presse organisé par le Réseau des diplômés de l’Ecole nationale d’administration de Côte d’Ivoire, l’ex-ministre de la Fonction publique et de l’emploi, Hubert Oulaye, a fait un aveu de taille : « Oui, il y a des gens qui payent pour entrer à l’Ena. Le paiement se fait dans les maisons. Certains paient et échouent. Nous ne savons pas le montant qu’on paye. A l’ENA, nous avons identifié les différents types de corruptions» a-t-il affirmé ce jour-là. Son successeur a décidé de faire changer les hommes de poste. Rien d’autre. Ce n’est pas demain que les pratiques changeront dans cette grande école.
Ibrahima B. Kamagaté
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