Les 135 prêtres ivoiriens vidés de leur hôtel au Portugal seront tous à Abidjan, au plus tard, demain. Le dernier des trois convois, annoncé, arrivera aujourd’hui ou demain avec environ 12 prêtres à son bord. La première vague de ces hommes de Dieu humiliés au pays de Cristiano Ronaldo, est arrivée vendredi. Le second vol a atterri dimanche à l’aéroport de Port-Bouët. Il convoyait 59 prêtres. Parmi eux, il y avait le père Eric. En attendant l’arrivée du dernier vol, le père Eric a été accueilli à l’externat de l’église Saint-Paul du Plateau. Ce lundi, nous venons à sa rencontre pour espérer en savoir plus sur leur mésaventure au Portugal. A l’appel de l’une des sœurs de l’église, le père sort d’une grande salle de l’église où se trouve un poste téléviseur allumé. Il porte un ensemble pantalon-chemise mauve. Il n’a pas l’air surpris de rencontrer un journaliste au pas de la porte. A la place de l’amertume qu’on s’attend à voir sur sa face bien noire, c’est un sourire accueillant qu’il esquisse. Le père vient de Gagnoa. Tout comme lui, plusieurs prêtres de l’intérieur du pays étaient allés à ce 150ème pèlerinage Saint Jean-Marie Vianney en Europe. Et le père Eric se trouve dans l’externat avec un de ces prêtres que nous laisseront dans l’anonymat. L’homme de Dieu explique que leur hébergement dans cette église est une sorte d’escale. Mais en réalité, il faut qu’ils attendent l’arrivée de tous les autres prêtres du Portugal. Une réunion aura ensuite lieu, mercredi, à l’église Saint-Paul avec les responsables de l’église catholique. Elle aura pour but de comprendre la crise que leur expulsion du Portugal jette sur l’église catholique ivoirienne. Néanmoins, le père Eric refuse d’évoquer un seul détail de cette expulsion. Il laisse ce soin à sa hiérarchie qui interviendra mercredi. Pour l’instant, ils se reposent. Et chut !
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh