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Société Publié le mardi 8 juin 2010 | Nord-Sud

Plateau (Site des affaires sociales) : Les handicapés chassent plusieurs commerçants

Une dizaine de commerçants ont été chassés de leur lieu de travail au Plateau, par les handicapés de travail. Ces commerçants appellent au secours.

Depuis deux mois qu’ils ne vendent plus. Et depuis deux mois que les travailleurs de nombreuses banques, de la Direction de la sécurité du territoire (Dst), du ministère du Tourisme et de plusieurs sociétés ne viennent plus se restaurer sur le « site des affaires sociales ». Un lieu de vente de nourritures. Ce site qui se trouve non loin de la Chambre de commerce et d’industrie, a été déguerpi de ses commerçants par l’Association des handicapés de travail. Qui est également installée sur les lieux. Selon Vieyra Abdoul Taofique, porte-parole des commerçants déguerpis, les employés du bureau des handicapés de travail ont fait une descente musclée sur les lieux, le mois dernier, avec des gros-bras pour fermer leurs restaurants.

L’affaire a été traînée au commissariat du 1er arrondissement (Plateau), puis, à la Sûreté nationale. La police a renvoyé chaque partie afin qu’elles aillent trouver un terrain d’entente.

Les commerçants, écœurés, expliquent les faits. Il y a près de dix ans qu’ils se sont installés sur le « site des affaires sociales ». Ils ont baptisé le lieu ainsi parce qu’il appartient au ministère de la Famille et des affaires sociales. Dans le temps, pour s’installer, il a fallu qu’ils demandent la permission aux handicapés de travail qui ont leur bureau sur le lieu depuis près de 26 ans et qui estiment que cette partie du terrain leur appartient. Ces derniers ont accepté la cohabitation mais à une condition.

Que Vieyra et ses camarades commerçants leur versent par jour et par tête 1.000 Fcfa, en guise de loyer. L’espace qui leur est octroyé, et qui est toujours le même aujourd’hui, est un terrain rectangulaire de 25 mètres de largeur sur 50 mètres de longueur. Les restaurateurs ne voient aucun inconvénient à payer ce tarif quotidiennement. Ainsi, la cohabitation se passe convenable entre les vendeurs de nourritures et le bureau des handicapés de travail, s’éparé d’une quinzaine de mètres. Jusqu’à ce que les maîtres des lieux décident d’augmenter les enchères. « Les prix sont passés de 1.000 Fcfa à 6.500 Fcfa, récemment », explique Vieyra. 6.500 Fcfa par commerçant, chaque jour, ils ne pouvaient payer cette somme. Alors, ils disent niet aux handicapés, estimant que cette affaire tourne au racket. Mal leur en a pris. Les handicapés sont allés louer les services des gros-bras pour paralyser leurs activités. Et depuis, ils ne parviennent plus à vendre. Nombreux sont les clients qui se plaignent de cette situation. Parmi eux, il y a des policiers. « Nous avons rencontré le ministère de la Famille et des affaires sociales et le ministère de la Construction pour essayer d’avoir des documents qui nous permettraient de nous installer sur le site, légalement, mais en vain», expliquent Vieyra. Au bureau des handicapés, les employés expliquent que ce n’est pas tout à fait comme ça que les choses se sont passées. « Ces commerçants n’ont aucune autorisation de s’installer sur les lieux, explique Kouadyan Emmanuel, secrétaire général du bureau. Nous leur avons offert ce site presque par générosité parce qu’ils n’avaient nul part où aller. Mais, en contrepartie, nous leur avons demandé de payer une contribution pour l’électricité qu’ils consomment. » Ce qui expliquerait les sommes quotidiennes qu’ils leur ont exigées. Le bureau dans lequel Kouadyan nous donne ces explications, est petit. A côté de lui, il y a Blédé Konan, Cissé Zantié, Diop Gorgui, Issa Drissa, Djié Bahi Victor et Godé Doyka, le commissaire aux comptes. Ils affirment être tous handicapés de travail bien qu’ils soient valident d’apparence. Certains d’entre eux, disent-ils, ont même des piles dans la poitrine. Comment pourraient-ils aller brutaliser les commerçants alors qu’ils ne sont pas valides. Ils n’ont fait que leur interdire de vendre tant qu’ils ne se seront pas acquittés de leur devoir. « C’est Vieyra le rebelle, sinon tous les autres commerçants sont d’accord pour payer », expliquent-ils.

Raphaël Tanoh
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