Le retrait ou non de l’Etat dans l’organisation du Hadj fait un grand bruit au sein de la communauté musulmane de Côte d’Ivoire. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République dont nous avons reçue copie, le Raïs Dr Moussa Fadiga, président de l’Association des Musulmans Sunnites sort de son mutisme sur la question. Pour la première fois, il assène ses vérités sur un sujet qui divise.
L’organisation du hadj comme on le constate ces temps-ci fait couler beaucoup d’encre et de salive. Certaines personnes, prétendant parler au nom de toute la communauté musulmane, réclament unilatéralement la rétrocession du hadj à leur profit. Ils ne manquent pour cela aucune occasion pour faire le procès d’une partie de la communauté musulmane, les accusant de soutenir l’Etat et d’être manipulée par celui-ci. Pour mémoire, nous vous rappelons Monsieur le Président que suite à l’échec du Hadj, édition 2006 bis, les mesures prises par vous ont permis aux candidats en détresse d’effectuer le Hadj en 2007. Dans la recherche d’une issue aux problèmes qu’avait posé l’échec sus mentionné, c’est le COSIM qui a sollicité l’organisation du hadj par l’Etat en lieu et place de la communauté lors d’une audience que vous lui avez accordée le 05 mai 2007. Il s’en est suivi un partenariat exclusif entre l’Etat de Côte d’Ivoire et le COSIM pour l’organisation des éditions 2007 et 2008. L’édition 2009 qui a vu la participation de toutes les organisations islamiques significatives a été de loin l’édition la plus réussie et a même valu à la Côte d’Ivoire les félicitations du Royaume Saoudien. Car, il faut le reconnaitre, le Hadj n’a jamais été aussi bien organisé et les pèlerins aussi bien logés et traités à moindre coût, 1.500.000 F.CFA comme en 2009. Ce succès de l’Etat dans l’organisation du hadj ne doit pas être passé sous silence. Selon l’Islam « Celui qui ne reconnait pas le bienfait des hommes ne reconnaitra pas le bienfait d’Allah». Cela démontre qu’en associant les grandes associations, l’on peut aboutir à des résultats satisfaisants. Comment comprendre alors, les différentes agitations et la remise en cause de cette cohésion de la communauté toute entière qui a permis cette réussite ? Une analyse objective de cette épineuse question nous conduit à affirmer que, c’est la recherche d’intérêts purement pécuniaires et mercantiles qui suscitent tant de déclarations intempestives et tonitruantes. Le tout au détriment du bien être du pèlerin que l’on prétend défendre. Cependant Monsieur le Président, nous devons préciser que malgré les succès connus par l’Etat, l’organisation du hadj demeure prioritairement une affaire de la communauté musulmane et sa rétrocession doit se faire dans une concertation des pouvoirs publics avec les principaux leaders de la communauté. C’est le lieu pour nous, Excellence Monsieur le Président de la République, d’exhorter les guides religieux et les responsables d’associations à plus de retenu. Il est dans intérêt de tous les Musulmans qu’on résolve nos différends en famille et dans la sagesse, en évitant d’incriminer ceux qui ont des opinions contraires. L’AMSCI, face à cette situation délétère autour de la question du Hadj, voudrait faire les propositions suivantes en vue de parer tout désagrément pour les prochaines éditions du Hadj en Côte d’Ivoire.
1.Option A :
Etat organisateur
Monsieur le Président de la République, pour être réaliste, il serait opportun que cette option soit retenue pour l’édition 2010, vu le délai limité et le manque de consensus entre les principales associations de la communauté. Dans ce cas, le hadj est organisé par l’Etat en collaboration avec ces principales associations.
2.Option B :
Existence d’organisateurs privés à côté de
l’Etat organisateur
Excellence Monsieur le Président, cette option adoptée par l’Arabie Saoudite existe dans certains pays de la sous-région comme le Mali, la Guinée et le Sénégal, où coexistent deux systèmes d’organisation, une tenue par l’Etat et l’autre par le privé sous la supervision de l’Etat. La norme étant la conformité aux règles saoudiennes concernant les conditions d’agrément. Cette option-ci, à défaut de l’option A est celle qui nous parait la mieux indiquée et trouverait l’assentiment de toute la communauté. Elle est même applicable à partir de l’édition 2010.
3.Option C :
Libéralisation
Monsieur le Président, cette option suppose le désengagement de l’Etat au profit de la communauté musulmane, réunie au sein d’une institution dont les statuts ont été définis de concert avec les principaux leaders de la communauté. A ce stade la communauté aura acquis les moyens et rudiments nécessaires pour organiser le Hadj. L’Etat aura alors pour rôle ses fonctions régaliennes. Telles sont, Monsieur le Président, les positions et propositions de l’AMSCI sur l’organisation du hadj en Côte d’Ivoire. Nous pensons que les intérêts des pèlerins, de la communauté voire du pays par rapport à son image à l’étranger ne peuvent être préservés que dans ce que nous venons d’exprimer. Autrement, si les décisions des autorités sur le hadj sont motivées par la pression d’un groupe et contre le gré de la majorité silencieuse, elles pourraient s’avérer à l’avenir contre productives avec des conséquences néfastes aussi bien pour l’Etat que pour les musulmans.
Qu’Allah bénisse la Côte d’Ivoire !
Fait à Abidjan, le 07 juin 2010
Pour l’AMSCI le président
Dr Moussa Fadiga
L’organisation du hadj comme on le constate ces temps-ci fait couler beaucoup d’encre et de salive. Certaines personnes, prétendant parler au nom de toute la communauté musulmane, réclament unilatéralement la rétrocession du hadj à leur profit. Ils ne manquent pour cela aucune occasion pour faire le procès d’une partie de la communauté musulmane, les accusant de soutenir l’Etat et d’être manipulée par celui-ci. Pour mémoire, nous vous rappelons Monsieur le Président que suite à l’échec du Hadj, édition 2006 bis, les mesures prises par vous ont permis aux candidats en détresse d’effectuer le Hadj en 2007. Dans la recherche d’une issue aux problèmes qu’avait posé l’échec sus mentionné, c’est le COSIM qui a sollicité l’organisation du hadj par l’Etat en lieu et place de la communauté lors d’une audience que vous lui avez accordée le 05 mai 2007. Il s’en est suivi un partenariat exclusif entre l’Etat de Côte d’Ivoire et le COSIM pour l’organisation des éditions 2007 et 2008. L’édition 2009 qui a vu la participation de toutes les organisations islamiques significatives a été de loin l’édition la plus réussie et a même valu à la Côte d’Ivoire les félicitations du Royaume Saoudien. Car, il faut le reconnaitre, le Hadj n’a jamais été aussi bien organisé et les pèlerins aussi bien logés et traités à moindre coût, 1.500.000 F.CFA comme en 2009. Ce succès de l’Etat dans l’organisation du hadj ne doit pas être passé sous silence. Selon l’Islam « Celui qui ne reconnait pas le bienfait des hommes ne reconnaitra pas le bienfait d’Allah». Cela démontre qu’en associant les grandes associations, l’on peut aboutir à des résultats satisfaisants. Comment comprendre alors, les différentes agitations et la remise en cause de cette cohésion de la communauté toute entière qui a permis cette réussite ? Une analyse objective de cette épineuse question nous conduit à affirmer que, c’est la recherche d’intérêts purement pécuniaires et mercantiles qui suscitent tant de déclarations intempestives et tonitruantes. Le tout au détriment du bien être du pèlerin que l’on prétend défendre. Cependant Monsieur le Président, nous devons préciser que malgré les succès connus par l’Etat, l’organisation du hadj demeure prioritairement une affaire de la communauté musulmane et sa rétrocession doit se faire dans une concertation des pouvoirs publics avec les principaux leaders de la communauté. C’est le lieu pour nous, Excellence Monsieur le Président de la République, d’exhorter les guides religieux et les responsables d’associations à plus de retenu. Il est dans intérêt de tous les Musulmans qu’on résolve nos différends en famille et dans la sagesse, en évitant d’incriminer ceux qui ont des opinions contraires. L’AMSCI, face à cette situation délétère autour de la question du Hadj, voudrait faire les propositions suivantes en vue de parer tout désagrément pour les prochaines éditions du Hadj en Côte d’Ivoire.
1.Option A :
Etat organisateur
Monsieur le Président de la République, pour être réaliste, il serait opportun que cette option soit retenue pour l’édition 2010, vu le délai limité et le manque de consensus entre les principales associations de la communauté. Dans ce cas, le hadj est organisé par l’Etat en collaboration avec ces principales associations.
2.Option B :
Existence d’organisateurs privés à côté de
l’Etat organisateur
Excellence Monsieur le Président, cette option adoptée par l’Arabie Saoudite existe dans certains pays de la sous-région comme le Mali, la Guinée et le Sénégal, où coexistent deux systèmes d’organisation, une tenue par l’Etat et l’autre par le privé sous la supervision de l’Etat. La norme étant la conformité aux règles saoudiennes concernant les conditions d’agrément. Cette option-ci, à défaut de l’option A est celle qui nous parait la mieux indiquée et trouverait l’assentiment de toute la communauté. Elle est même applicable à partir de l’édition 2010.
3.Option C :
Libéralisation
Monsieur le Président, cette option suppose le désengagement de l’Etat au profit de la communauté musulmane, réunie au sein d’une institution dont les statuts ont été définis de concert avec les principaux leaders de la communauté. A ce stade la communauté aura acquis les moyens et rudiments nécessaires pour organiser le Hadj. L’Etat aura alors pour rôle ses fonctions régaliennes. Telles sont, Monsieur le Président, les positions et propositions de l’AMSCI sur l’organisation du hadj en Côte d’Ivoire. Nous pensons que les intérêts des pèlerins, de la communauté voire du pays par rapport à son image à l’étranger ne peuvent être préservés que dans ce que nous venons d’exprimer. Autrement, si les décisions des autorités sur le hadj sont motivées par la pression d’un groupe et contre le gré de la majorité silencieuse, elles pourraient s’avérer à l’avenir contre productives avec des conséquences néfastes aussi bien pour l’Etat que pour les musulmans.
Qu’Allah bénisse la Côte d’Ivoire !
Fait à Abidjan, le 07 juin 2010
Pour l’AMSCI le président
Dr Moussa Fadiga