Vers la fin de la guéguerre au Fpi - Le Secrétariat exécutif se réunit ce soir

Tous les grands décideurs du Front populaire ivoirien (Fpi, au pouvoir) se sont donné rendez-vous, ce soir à 19h, au domicile du président de leur parti. Ordre du jour : les échanges musclés constatés ces derniers jours, par presse interposée, entre les hauts cadres du parti fondé par le président Laurent Gbagbo. Selon un directeur général d’administration, membre de ce cercle fermé, l’ordre du jour sera exclusivement réservé à ce que l’on pourrait appeler «l’affaire Koulibaly-Tagro-Affi». Tous les trois protagonistes seront de la partie et les échanges promettent. Selon la même source, déjà mardi soir, la réunion habituelle du Secrétariat exécutif qui a pris fin à 23h devait plancher sur ce dossier, mais les «Secrétaires exécutifs» ont malheureusement constaté l’absence du président de l’Assemblée nationale, le professeur Mamadou Koulibaly, en déplacement hors du pays. «L’affaire» n’a donc pu être réglée. Décision a été cependant prise de remettre cette réunion spéciale à ce soir, avec le retour du président Koulibaly. Dans une conférence publique prononcée le 2 juin dernier, le président Koulibaly s’en était vertement pris au ministre Désiré Tagro et à l’Accord politique de Ouagadougou dont il a conduit les négociations avec la rébellion ivoirienne. Dans une interview accordée à un quotidien ivoirien, le président du parti, Pascal Affi N’Guessan, a dénoncé mardi ce qu’il appelle «le One Man Show» du président Koulibaly. Le Secrétariat exécutif s’est saisi du dossier. Certes, ce soir, les débats pourraient être très animés, mais ils ne seront cependant pas aussi brûlants que les pyromanes l’espèrent. Car, l’inspecteur général d’Etat, Sangaré Abou Drahamane, premier vice-président et incontestable caution morale du Fpi, a quelque peu désamorcé la bombe en recevant hier, selon notre source, Mamadou Koulibaly, le troisième vice-président du parti. Sangaré aurait insisté pour connaître les motivations de la sortie du président de l’Assemblée nationale et il a obtenu gain de cause. Tout en insistant sur ce qu’il pense être «les déviations dans la démarche» de certains de ses camarades de parti, Koulibaly aurait déjà concédé, devant Sangaré, que ses sorties médiatiques offensantes n’étaient pas le lieu indiqué pour «corriger» lesdites déviations. Une autre haute personnalité du parti nous a même confié que le Secrétariat exécutif de ce soir pourrait être sanctionné par un communiqué. De fin de guéguerre. Attendons de voir. César Etou et Abdoulaye Villard Sanogo