Le président Aimé Henri Konan Bédié du PDCI-RDA rappelle étrangement le premier président de la Côte d’Ivoire, le sage de l’Afrique, feu Félix Houphouët Boigny. La crise politico militaire qu’a connue la Côte d’Ivoire a été une occasion pour le sphinx de Daoukro pour démontrer toute la dimension de sa sagesse et sa parfaite connaissance du terrain politique ivoirien. Déjà à Marcoussis, lorsqu’il avait été proposé de suspendre la constitution ivoirienne et déchoir Laurent Gbagbo du pouvoir, le Président Bédié a été celui qui s’y est opposé de manière catégorique. Il avait développé comme argument, que la constitution était l’émanation de la volonté des Ivoiriens et qu’il fallait respecter cette volonté du peuple ivoirien. Ensuite, le président du PDCI qui a perdu son pouvoir du fait d’un coup d’état militaire n’a jamais voulu que le président Gbagbo, également élu, perde son pouvoir de cette même façon. Il avait donc défendu la légalité ; ce qui a permis à Gbagbo de garder aujourd’hui son pouvoir. Avant Marcoussis en 2002, lorsque la guerre a été déclenchée, le président Bédié a été le premier Ivoirien à demander au président Gbagbo de discuter avec la rébellion afin de faire l’économie des dégâts. Après maintes tergiversations, c’est finalement l’option de Bédié, c'est-à-dire, tendre la main à la rébellion, ce que les autres ont appelé dialogue directe, qui a été retenue. C’est cette solution qui a abouti à l’APO qui, à son tour, vaut actuellement quelques maigres satisfactions aux Ivoiriens. Face aux nombreuses incitations à la violence, le digne héritier du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne a toujours répondu par le sourire et les tapes amicales. Récemment, c'est-à-dire le 15 mai dernier, alors que les jeunes du RHDP voulaient marcher sur toute la Côte d’Ivoire, une marche qualifiée de tous les dangers, il a fallu encore Bédié pour faire reporter cette marche. Le sage de Côte d’Ivoire a estimé que les assises de l’assemblée générale annuelle de la BAD en terre ivoirienne sont d’un intérêt national. Grâce à lui, les assises de la BAD ont pu se dérouler dans la stricte quiétude. Il est encore profondément impliqué dans la recherche de la nouvelle date des prochaines élections. Gbagbo a certainement compris que ce n’est pas une faiblesse de la part de Bédié de ne pas descendre dans la poubelle pour brûler ce qui reste encore de ce pays. Autrement dit, Gbagbo a en face de lui, un opposant sage, intelligent et patriote, qui n’a aucune intention de violence en lui, Aimé Henri Konan Bédié, don gratuit du ciel à la Côte d’Ivoire.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha
