Comme ils doivent se sentir dans leurs petits souliers, les pauvres chirurgiens dentistes ivoiriens. Pour la deuxième fois, en moins d’un an, leur chef d’Etat, la personnalité qui devrait être leur patient le plus illustre, s’est envolé pour le Maroc. Laurent Gbagbo restera dans le royaume chérifien du 9 au 14 juin 2010. Au menu de ce séjour privé, il aura un rendez-vous au cabinet de son dentiste à Casablanca. Les médecins dentistes ivoiriens, c’est le message, n’ont pas la compétence et l’expertise nécessaires pour s’occuper convenablement du chef de l’Etat. Le pays, cependant, glane des lauriers lors des différents concours d’agrégation du Cames, le Centre africain et Malgache de l’enseignement supérieur. Un label qui, en principe, devait ôter tout doute sur les compétences locales en matière de soins dentaires. Comme d’ailleurs pour les autres spécialités médicales. La Côte d’Ivoire, ça se dit et ça se répète chez les gouvernants et les spécialistes des formations sanitaires, est, sur un autre plan, pourvue en cliniques de pointe disposant d’un plateau technique de choix. Alors, de deux choses l’une. Soit tout le discours sur les compétences des médecins locaux est faux, soit le voyage du prince au pays du roi Mohammed V répond à un autre impératif que le besoin d’un banal contrôle dentaire. Les palis en général et ceux de l’Afrique sont muets sur les questions de santé des princes. Et quand il n’est pas possible de garder le silence, les informations distillées tiennent difficilement la route. Lors du premier voyage du chef de l’Etat au Maroc, les services de la présidence avaient vigoureusement démenti une information donnée par votre quotidien L’Expression sous forme d’interrogation sur l’objet médical du déplacement. Laurent Gbagbo, à son retour, a lui même confirmé l’information. Ce deuxième voyage fait des Heureux : les dentistes marocains. N’est-ce pas ?
D. Al Seni
D. Al Seni
