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Société Publié le vendredi 11 juin 2010 | Nord-Sud

Sécurité routière / Accident de motos : 1ère cause des cas d`urgences au Chr d`Odienné

© Nord-Sud Par Secom gendarmerie nationale
Sécurité : Les brigades de la gendarmerie nationale de Sassandra, Gueyo, Aboisso et Aniassué, équipées en moyens de mobilité
Mercredi 19 mai 2010. Des véhicules de types 4X4 pour les brigades de Sassandra, GUEYO (département de Soubré), Aboisso et trois motos pour la brigade d’Aniassué (département d’Abengourou). Le Commandant Supérieur de la Gendarmerie Nationale, le Général de Division KASSARATE Tiapé Edouard avait à ses côtés BLEHOUE AKA, Président du Comité des sages de la filière Café-cacao et le maire de la commune de Gueyo, M. GNAGNA Bernard
Les motos demeurent le moyen de déplacement et de prédilection dans les zones Cno. Mais ces véhicules à deux roues qui ont bien intégré le quotidien des populations présentent leur arrière goût amer. Les répétitifs accidents de circulations en témoignent.

«Il ne se passe pas de jour où on n'assiste pas à un accident de moto », révèle M. Doumbia Moussa, du Thé club 1 d'Odienné. Témoin privilégié des innombrables accidents qui se passent au carrefour de son thé club. « Tout à l'heure, un taxi-moto a failli renverser une jeune femme, tant il faisait la vitesse ». Poursuit le serveur de thé qui dit servir le verre à 50 f à ses clients. Le carrefour du thé club est, en effet, situé au centre commercial de la capitale du Denguélé. Précisément où l'artère principale (seule voie récemment revêtue de bitume) et la rue qui part du cinéma Kabadougou pour traverser le marché se croisent. Juste en face du thé club se situe l'une des cinq gares de taxis-motos où on peut voir ses motos obstruant presque la route du cinéma Kabadougou. Leurs conducteurs sont plutôt préoccupés à siffler les éventuels clients. Ce carrefour est le plus fréquenté de la cité du Kabadougou. C'est à ce carrefour qu'on assiste à plus d'altercations entre les usagers et les transporteurs. Si ce n'est pas un accident spectaculaire, c'est une injure qu'on lance à un motocycliste qui aurait mal conduit. En dehors du carrefour du Thé club 1, les carrefours les plus dangereux de la capitale du Denguélé sont ceux du rond-point central, du carrefour Ivodis et du carrefour Multiproduit.


Plus de 90 % des cas d'urgence

Ces accidents sont devenus des faits banals à cause de leur fréquence. Seuls ceux qui s'avèrent graves attirent l'attention. C'est le cas de celui qui s'est produit sur l'artère principale de la ville, précisément au niveau du siège de l'Ong Promo-femme 2000, non loin du carrefour Multiproduit. Dans la nuit du jeudi 27 mai dernier, on a enregistré deux accidentés dans le coma sur la chaussée. Les populations, attirées par le bruit assourdissant du choc ont envahi la chaussée pour les uns satisfaire leur curiosité, pour les autres chercher à identifier si les victimes n'étaient pas des leurs. Ils seront évacués d'urgence à l'hôpital (Chr) où heureusement ils ont retrouvé leurs esprits après les interventions du chirurgien Dr Koné et son équipe. Selon le chirurgien responsable des urgences au Chr d'Odienné, Dr Koné Brahima, plus de 90% des cas d'urgence pour lesquels on les sollicite sont des accidents de véhicules à deux roues. « Nous avons enregistré environ 147 de ces cas durant les sept derniers mois », révèle Dr Koné. Les causes de ces accidents qui constituent l'une des préoccupations des populations résideraient, selon certains, dans la non-maîtrise de ces engins. « Il n'y a aucune structure pour apprendre à conduire ces engins. Au début, ils étaient nombreux ceux qui ont perdu la vie parce ce que ne sachant pas manipuler surtout les motos à embrayage», explique M. Soumahoro. On raconte même que, dans un village, un vieux s'était écrasé contre l'un des greniers de sa concession de retour de voyage, quand il a voulu s'arrêter. Ces engins dont les vitesses atteignent 180 kilomètres à l'heure ne sont pas des jouets d'enfants….


Ignorance du code de la route, absence de régulation

De plus, l'avènement des motos-taxis est considéré comme ayant contribué à l'exacerbation des accidents de la circulation. « Voilà des gens qui ne savent rien du code de la route. Et qui roulent à vive allure. Souvent alors que le clignotant signale qu'ils vont tourner à droite, vous les voyez tourner à gauche s'ils ne continuent pas », soutient M. Sylla Mory Féré de Kabadougou qui propose que des émissions dans les radios de proximité soient initiées afin d'instruire les populations sur les règles élémentaires du code de la route. « C'est ce qui se passe au Mali, remarque-t-il, et je souhaite vivement qu'on s'inspire de l'exemple malien pour parfaire notre circulation. » Mettant en exergue que les motos-taxis et l'anarchie qu'ils entrainent dans la circulation, sont une préoccupation majeure pour les populations du Denguélé, le directeur de la radio Denguélé, Koné Mory dit Dja Trey évoque l'émission « Sans rancune, ni rancœur ». A travers la quelle les auditeurs sont appelés à dénoncer les faits de société qui leur paraissent reprochables. « Plus de 90% des intervenants incriminent la mauvaise conduite des motos-taxis dans la ville ». Dja Trey souhaite, en effet, que les autorités compétentes s'investissent pour réguler la circulation. « Les gens roulent mal et dans une impunité totale. Il faut que la police municipale, aidée du Cci, en fasse son affaire. Qu'ils placent des agents à des endroits dangereux. Pour non seulement réguler la circulation, mais aussi pour faire payer des amendes conséquentes à ceux des usagers qui rouleraient à des vitesses démesurées », conseille M. Sylla Moriféré, vice-président du thé club 1. Qui révèle que le thé club a décidé de « corriger » les mauvais conducteurs qui passent devant l'enceinte. « Les courroies accrochées serviront à chicoter les mauvais conducteurs en attendant que les autorités compétentes prennent leurs responsabilités », soutient-il.


Ce ne sont pas les motos-taxis seulement, c'est un problème général

Les conducteurs de motos-taxis, quant à eux, pensent qu'on leur impute une responsabilité. « Tous les accidents de motos ne sont pas seulement causés par nos engins, mais c'est toujours nous qu'on voit», regrette M. Karaboué Locéni dit Loketo, président des conducteurs de motos-taxis d'Odienné. Qui soutient qu'il s'agit d'un problème d'ordre général qui concerne toute la société d'Odienné. « Il faut plutôt moraliser l'ensemble des usagers de la route dans la ville au lieu d'incriminer notre corporation. Cela devra se faire à tous les niveaux. Depuis les véhicules poids lourds jusqu'aux piétons en passant par les véhicules personnels. Sur les routes, personne ne respecte le code. Quand les conducteurs de voitures pensent que la chaussée est leur chasse gardée, vous avez des piétons qui traversent les routes n'importe comment. Souvent vous voyez des piétons en pleine chaussée indifférents au bruit des klaxons », se défend le responsable des chauffeurs des taxis-motos de la capitale du Denguélé qui revendique plus de 110 adhérents dans son association née en 2007. Pour Lokéto et ses amis, c'est un faux procès qu'on leur fait en les traitants de tous les noms. Il évoque l'arrestation d'un des leurs l'année dernière, accusé de meurtre. « Notre camarade avait transporté un homme de son domicile à la route de Boundiali. Cet homme sera retrouvé mort à la sortie de Gbéléban. Notre camarade a aussitôt été accusé de meurtre par les parents de la victime. Heureusement, les enquêtes des Forces nouvelles ont fini par convaincre les parents que notre camarade n'y était pour rien dans ce meurtre», se souvient Lokéto qui affirme exercer ce boulot juste le temps de trouver mieux ailleurs.


Des jeunes de 13 ans aux commandes

Le jeune âge des conducteurs de motos-taxis est aussi pointé du doigt. Il n'est pas rare de voir des enfants de 13 ans sur ces engins. Lokéto avoue avoir des jeunes de cet âge dans sa corporation. Mais il regrette n'avoir pas suffisamment de pouvoir pour corriger cet état de fait. « Vous savez que nous ne sommes pas les propriétaires des motos que nous roulons. Donc ce sont les autorités qui doivent obliger les patrons à confier leurs motos à des jeunes d'un âge plus avancé. Comme à Korhogo où cet âge est fixé à au mois 18 ans ». Les problèmes sur lesquels tous sont unanimes comme jouant un rôle important dans ces situations de désolation est celui de l'état de dégradation avancée des routes qui favorise ces accidents. En dehors de l'artère principale de la ville, toutes les routes de la cité du Kabadougou sont parsemées de crevasses. Il devient donc difficile voire impossible pour l'usager, fut-il maître d'auto-école, d'observer le code de la route sur une route totalement désuète. Ainsi chacun cherche le bon côté de la route. « C'est le mauvais état des routes qui a contribué à l'anarchisme actuel dans la circulation. De telle sorte que si les gens se retrouvent sur l'artère bien bitumée, on foule au pied les règles édictées par le code », soutient Ouatara Doulaye, acheteur de produit. Le commandant Kouyaté du poste de commandement opérationnel (Pco) explique que cette situation est imputable à la crise que traverse le pays. Situation qui sera progressivement jugulée avec le retour à la normalisation. « Le fait nous interpelle tous. Il fut un moment, où, tard dans la nuit les motos-taxis parieurs empruntaient la chaussée pour, disent-ils rattraper une journée qui n'a pas marché. Nous avons mis fin à cette pratique en dressant des barrières qui ont fait baisser le nombre d'accidents. C'est progressivement que la situation sera régularisée », soutient l'officier FaFn. La municipalité qui ferme les yeux en laissant perdurer le laxisme, dit avoir déjà réfléchi sur la régularisation de la circulation, à commencer par la question des motos-taxis. M Cissé Drissa, 4ième adjoint au maire chargé du transport et du commerce dans la ville d'Odienné, annonce l'identification des taxis-motos dans les mois à venir. « Nous allons trouver une couleur pour toutes les motos-taxis de la ville. La confection de macarons délivrés par la mairie à chaque moto taxi est envisagée. Nous pensons qu'en identifiant les motos-taxis qui dominent le transport dans la ville, nous aurons trouvé un début de solution à cette anarchie qui fait grogner les populations ». Le 1er adjoint au maire, Kourouma Amidou, annonce un site qui servira de gare à ces motos. « Désormais le stationnement anarchique constaté aux bords des rues ne sera plus toléré. Quand on aura dégagé un site pour le stationnement des motos-taxis. Aussi la mairie envisage-t-elle d'initier des séminaires pour former toute cette jeunesse courageuse qui se débrouille dans cette nouvelle activité. Le directeur technique de la mairie, M. Sékongo Yalourga, se chargera d'animer ces séminaires », explique M. Kourouma. Qui prépare une rencontre avec les autorités policières de la ville en vue d'accorder leurs violons sur les mesures à prendre pour corriger le comportement de l'ensemble des usagers d'engins à deux roues de la cité du Kabadougou. .

Tenin Bè Ousmane à Odienné
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