Le Cap, envoyé spécial.
Pour se rendre à la résidence des Bleus de Knysna, il y a deux routes. La première, d’un bel asphalte pour les berlines des villas voisines, longe la lagune en ligne droite et grimpe sans perdre de temps vers l’entrée d’honneur. L’autre serpente sur les hauteurs de la baie sur une piste de terre rousse bordée par les baraquements d’une township qui pousse en lisière d’une forêt d’eucalyptus, jusqu’à l’entrée de service. Pour le moment, l’équipe de France n’a utilisé que la première de ces voies. Non par suffisance ou crainte, mais par souci d’efficacité. Ce n’est pas que les tricolores se fichent de Knysna, de l’Afrique du Sud et de cette première Coupe du monde sur le Continent noir. Loin de là, car scruter la liste des vingt-trois de Domenech ressemble à une visite guidée de l’Afrique. Steve Mandanda est né à Kinshasa. Sidney Govou est attaché au Bénin. Les parents d’Alou Diarra sont venus du Mali. La Côte d’Ivoire reçoit les visites d’Abou Diaby et Djibril Cissé. Sans le Sénégal, la France n’aurait pas de défenseur latéral attitré (Bakary Sagna), encore moins de capitaine (Patrice Évra).
Chacun a son histoire avec l’Afrique. Apaisée pour Sidney Govou : « Ça fait un petit moment que je n’y étais pas retourné. Mais mes racines sont fortes. Mes parents sont nés là-bas et quand j’y vais, je vois toute ma famille. » Plus douloureuse pour Djibril Cissé : « La première fois que j’y suis allé, j’y ai rencontré ma grand-mère. La seconde fois, c’était pour le décès de mon grand-père. C’est mitigé. » Durant les éliminatoires, tous exprimaient l’envie d’être de ce Mondial et la faisaient partager : « Oui, entre nous, on en parle, racontait début mars Djibril Cissé. Mais même ceux qui ne sont pas d’origine africaine sont fiers de faire partie de cette première coupe du monde en Afrique. Certains mettent pour la première fois les pieds en Afrique. »
Mercredi, deux jours avant le match d’ouverture, Bakary Sagna a fait un vœu : « On parle souvent du Continent sous ses aspects négatifs. Voilà une occasion d’en changer l’image. » Entourés par plus de 250 journalistes, les Bleus n’ont pourtant pas profité de leur exposition médiatique pour faire évoluer les mentalités. Il faudra attendre dimanche et la visite d’une township voisine, à Knysna, pour les voir s’intéresser vraiment à leur environnement. « J’y vais, affirme Sagna. Tout le monde ira. C’est un devoir pour tout le monde car on a tous hâte de découvrir les Sud-Africains. » Mais avant, les Français resteront reclus. « On ne se balade pas quand on veut. Ça me paraît logique. On a une compétition à préparer », explique Sidney Govou.
La Coupe du monde en Afrique du Sud, pour un footballeur professionnel, c’est d’abord un trophée doré à soulever le 11 juillet à Johannesburg. Thierry Henry résume : « Il n’y a pas besoin d’avoir des origines africaines pour être concerné par ce Mondial en Afrique du Sud. En plus, l’histoire de ce pays rend l’événement plus particulier. Mais, bon… Il faut revenir à la réalité. Une coupe du monde en bas de chez moi, c’est la même motivation. »
Stéphane Guérard
Pour se rendre à la résidence des Bleus de Knysna, il y a deux routes. La première, d’un bel asphalte pour les berlines des villas voisines, longe la lagune en ligne droite et grimpe sans perdre de temps vers l’entrée d’honneur. L’autre serpente sur les hauteurs de la baie sur une piste de terre rousse bordée par les baraquements d’une township qui pousse en lisière d’une forêt d’eucalyptus, jusqu’à l’entrée de service. Pour le moment, l’équipe de France n’a utilisé que la première de ces voies. Non par suffisance ou crainte, mais par souci d’efficacité. Ce n’est pas que les tricolores se fichent de Knysna, de l’Afrique du Sud et de cette première Coupe du monde sur le Continent noir. Loin de là, car scruter la liste des vingt-trois de Domenech ressemble à une visite guidée de l’Afrique. Steve Mandanda est né à Kinshasa. Sidney Govou est attaché au Bénin. Les parents d’Alou Diarra sont venus du Mali. La Côte d’Ivoire reçoit les visites d’Abou Diaby et Djibril Cissé. Sans le Sénégal, la France n’aurait pas de défenseur latéral attitré (Bakary Sagna), encore moins de capitaine (Patrice Évra).
Chacun a son histoire avec l’Afrique. Apaisée pour Sidney Govou : « Ça fait un petit moment que je n’y étais pas retourné. Mais mes racines sont fortes. Mes parents sont nés là-bas et quand j’y vais, je vois toute ma famille. » Plus douloureuse pour Djibril Cissé : « La première fois que j’y suis allé, j’y ai rencontré ma grand-mère. La seconde fois, c’était pour le décès de mon grand-père. C’est mitigé. » Durant les éliminatoires, tous exprimaient l’envie d’être de ce Mondial et la faisaient partager : « Oui, entre nous, on en parle, racontait début mars Djibril Cissé. Mais même ceux qui ne sont pas d’origine africaine sont fiers de faire partie de cette première coupe du monde en Afrique. Certains mettent pour la première fois les pieds en Afrique. »
Mercredi, deux jours avant le match d’ouverture, Bakary Sagna a fait un vœu : « On parle souvent du Continent sous ses aspects négatifs. Voilà une occasion d’en changer l’image. » Entourés par plus de 250 journalistes, les Bleus n’ont pourtant pas profité de leur exposition médiatique pour faire évoluer les mentalités. Il faudra attendre dimanche et la visite d’une township voisine, à Knysna, pour les voir s’intéresser vraiment à leur environnement. « J’y vais, affirme Sagna. Tout le monde ira. C’est un devoir pour tout le monde car on a tous hâte de découvrir les Sud-Africains. » Mais avant, les Français resteront reclus. « On ne se balade pas quand on veut. Ça me paraît logique. On a une compétition à préparer », explique Sidney Govou.
La Coupe du monde en Afrique du Sud, pour un footballeur professionnel, c’est d’abord un trophée doré à soulever le 11 juillet à Johannesburg. Thierry Henry résume : « Il n’y a pas besoin d’avoir des origines africaines pour être concerné par ce Mondial en Afrique du Sud. En plus, l’histoire de ce pays rend l’événement plus particulier. Mais, bon… Il faut revenir à la réalité. Une coupe du monde en bas de chez moi, c’est la même motivation. »
Stéphane Guérard