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Politique Publié le lundi 14 juin 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Lettre ouverte / Guéguerre au Front Populaire Ivoirien - La tragédie de l’Afrique est au coeur de la crise

Chers frères, amis et parents
Nous assistons encore une fois de plus à une volonté manifeste des leaders du FPI de vouloir déplacer le débat combien crucial engagé par le frère Mamadou Koulibaly. Et en le faisant ces dirigeants révèlent qu'ils n'ont rien compris aux débats suscités et pire, qu'ils ne partagent plus les aspirations du peuple de Côte d'Ivoire. Je résume pour ces dirigeants la substance de ce que Mamadou Koulibaly a dit.
- Puisque le peuple vote pour un parti politique, les dirigeants de ce parti doivent rendre des comptes à ce peuple-là, mais on constate qu'en Afrique les politiciens se foutent du peuple qui leur a donné le pouvoir, et agissent dans l'impunité la plus totale. Cela se voit chez nous par exemple au niveau des concours de la police et de l'ENA.
- Les leaders africains préfèrent le régime présidentiel qui leur donne tout pouvoir et aucun contre-pouvoir pourtant le régime parlementaire est de loin préférable car il accorde au peuple une action directe sur le président à travers les députés. Pour toute stabilité en Afrique il faut qu'il existe un contre -poids au pouvoir du président, cela évite les coups d'Etat et les abus du pouvoir.
- Il faut une éducation du peuple afin qu'il connaisse ses droits et devoirs pour une vraie démocratie. Voici en gros ce que Mamadou Koulibaly a dit, mais les dirigeants du FPI se sont sentis visés et ont commencé des attaques rangées contre notre président de l'Assemblée nationale, le traitant de tous les noms. Certains, proches du FPI ont trouvé même que c'était mauvais pour le président de l'Assemblée nationale d'avoir dit qu'un responsable du FPI était corrompu ou que l'APO avait échoué, pourtant Affi N'Guessan a bien dit en France que l'APO avait échoué. Quant aux cas de vols, et détournements de biens publics, toute la Côte d’Ivoire subit l'arrogance des Refondateurs, arrogance qui est due à une opulence insultante, qui elle-même est le résultat du vol et des détournements des biens de l'Etat. Si ces dirigeants du FPI se souciaient des cris de cœur des Ivoiriens, ils n'auraient eu besoin que le frère Koulibaly se sente obligé de retransmettre les indignations du peuple. Si la forme et la manière utilisées par le frère Mamadou Koulibaly sont ce qui importent plus à Affi N'guessan et ses amis plutôt que le mal qui est dénoncé, cela est vraiment déplorable et prouve une fois de plus que le FPI est totalement détaché du peuple de Côte d'Ivoire. Pour Affi N’Guessan et ses amis, tout le vol et les détournements dont ils sont accusés ne sont pas un problème puisque c'est ce qui se fait dans tout pays en guerre, les dirigeants doivent voler au nom de la guerre, car au nom de la guerre nul ne peut normalement être accusé de quoi que ce soit. Ainsi les dirigeants du FPI peuvent voler en groupe et gare à la brebis galeuse qui jouerait les trouble-fêtes. On vole donc ensemble et au nom de l'unité du parti, on doit la fermer, parce qu'il ne faut pas créer de divisions pour que le peuple en tienne compte lors des prochaines élections. C'est ce que révèle la réaction et le communiqué final de la rencontre de la classe dirigeante du FPI avec Mamadou Koulibaly. Ce que nous avons vécu pendant la crise de Mamadou Koulibaly et le FPI représente en miniature toute la tragédie de l'Afrique. Les soi-disant dirigeants sont totalement insensibles aux pleurs et souffrance des Africains. Tout leur projet de gouvernement se résume à leur bien-être personnel et ceux de leurs groupes ethniques ou tribaux. Lorsqu'ils ne se présentent pas comme des messies venus sauver le peuple, ils sont simplement des voleurs impénitents qui ne se soucient de rien, et qui exploitent l'Afrique et les Africains sans aucune vergogne. Ils sont plus des agents étrangers à leur pays, que des bâtisseurs. Mais aussi longtemps que les peuples africains se laisseront manipuler, exploiter, et affamer par les leaders aux noms du tribalisme et des clans, la tragédie de l'Afrique ne prendra pas fin. Pendant 400 ans, c'était certains africains qui traquaient leurs frères pour les vendre en esclavage, ensuite ce fut 200 ans d'exploitation des matières premières par les européens, aujourd'hui nous assistons à ces soi-disant africains qui exploitent et les matières premières et leurs peuples pour leurs intérêts égoïstes, et ceux de l'Occident. Mais il faudra qu'un jour, les peuples africains disent de façon claire, "NOUS EN AVONS MARRE", et soient prêts à en subir les conséquences. Nous devons reconnaître ceux qui luttent pour nous et les soutenir. Ainsi ce que Mamadou Koulibaly subit aujourd'hui dans son parti, il le fait pour les Ivoiriens qui souffrent et ont perdu espoir. C'est donc au peuple ivoirien d'en tirer les leçons pour savoir faire le choix des dirigeants la prochaine fois
John Tra
New York/ Maryland (USA)
jtra00@yahoo.com

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