Au feu ! La Maison bleue brûle. Le mercredi 2 juin dernier, Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, a participé à un colloque organisé par la Convention de la Société civile ivoirienne sur « le bilan et les perspectives de la démocratie en Côte d’Ivoire après 20 ans de multipartisme ». Dans une communication portant sur « La responsabilité de la classe politique devant l’opinion », le troisième vice-président du FPI a exprimé des positions tranchées sur la gestion du parti politique dont il est l’une des pontes. Il ne s’est pas empêché de critiquer, très vertement, le régime en place dans sa gestion des affaires publiques. Pour certains, la stratégie, bien entendu, vise à détourner la communauté nationale des enjeux politiques du moment, comme d'habitude. La recette est éculée.
Mamadou Koulibaly, disons-le, ne saurait être le donneur de leçons, car comptable de la situation chaotique dans laquelle le FPI a plongé la Côte d’Ivoire. On se rappelle du reste, ses positions négationnistes et irresponsables sur les tueries de 2000, notamment le charnier de Yopougon, qu’il avait qualifié de « songes et mensonges ». Mais, il y a l’homme et ses idées, l’image et le son. Si Pascal Affi N’Guessan, président du FPI s’émeut tant de la voie choisie par son collaborateur pour s’exprimer, il garde par contre le silence sur le fond des sujets en question : Le pillage des ressources, la prévarication des deniers publics, le tribalisme et le népotisme sur les concours nationaux. Koulibaly a parlé. Il n’a pas fait que se morfondre. Le président de l’Assemblée nationale a porté des accusations très graves contre des ministres de la République. Dans un pays qui se respecte, la justice se serait saisie de cette affaire. Le procureur de la République qui a l’opportunité des poursuites, devrait, s’il jouit d’une liberté d’action, s’engouffrer dans la porte ouverte par Mamadou Koulibaly. Au lieu de cela, l’on assiste à un mutisme coupable, une certaine gène même, du Parquet face à des accusations qui, somme toute, sont fondées, pour certaines.
La police, parlons-en. Désiré Tagro est accusé d’y avoir recruté sa tribu. « A la suite d’un concours d’entrée à l’Ecole de police d’Abidjan, dix des 1358 admis sont du même village que le ministre de l’Intérieur. Comment expliquer qu’aucun candidat, par le hasard du concours, n’aie été admis dans la sous-préfecture de Saïoua alors que le village de Digbam enregistre à lui seul, dix réussites ? », interroge le cadre du FPI. Désiré Tagro, on le sait, est le pion central du régime en place et le bras séculier de Laurent Gbagbo. C’est lui qui a toujours combattu les accords de paix et la sortie de crise. Plutôt préoccupé par la réussite personnelle et l’enrichissement rapide, le très puissant ministre de l’Intérieur qui ne cesse de défier l’autorité du Premier ministre, parce que bénéficiant du parapluie atomique de Laurent Gbagbo, a bâti une fortune colossale. Les affaires sales de Désiré Tagro commencent à faire grincer beaucoup de dents dans les rangs de la Refondation. D’où cette vague de soutiens aussi bien chez les cadres que dans l’opinion publique du FPI, à Mamadou Koulibaly pour avoir osé dire tout haut, ce que beaucoup fulminent tout bas : Déchets toxiques, identification, organisation du Hadj, sont autant de vaches à lait qui ont permis à ce jeune magistrat, révélé à l’opinion à l’occasion de la crise, de se bâtir un empire. Toute chose qui lui monte à la tête. Mais, l’opinion nationale et internationale aura compris. Les propos de Mamadou Koulibaly sont révélateurs du fait que la Refondation est une véritable escroquerie morale. Le système politique et économique instauré par Laurent Gbagbo n’a pas tenu la promesse des fleurs. Désiré Tagro n’est que la face visible de l’iceberg de corruption, de concussion et de pillage. Si le cocotier bleu est secoué encore plus fort, d’autres feuilles sales, et d’autres fruits pourris à défaut de tomber, montreront leur face décatie. Car, en vérité, le système entier est corrompu. En dix ans de gestion du pouvoir, Laurent Gbagbo a assis une bourgeoisie compradore que jalouserait même celle des partis uniques qui ont géré les pays africains au lendemain des Indépendances. Les Ivoiriens ont toujours ressenti une profonde frustration de vivre dans le dénuement, alors que leur pays regorge de fabuleuses ressources naturelles. Laurent Gbagbo, fraîchement élu, devrait relever le défi de mettre fin à ce fâcheux paradoxe. Mais il ne devrait pas se faire d’illusions.
Au demeurant, la sortie de Mamadou Koulibaly et la crise d’urticaire qui s’est emparée du camp présidentiel, après ses révélations, sonnent comme un aveu. Celui de l’échec et de la fin qui n’est plus loin. Car, c’est connu, comme le poisson, tout système corrompu et vermoulu de l’intérieur, se désintègre de lui-même et se détruit par ses propres armes. Dans quelques mois, on ne parlera du FPI qu’à l’imparfait. « Il était une fois, un parti politique, se disant socialiste, est arrivé au pouvoir, défendant des thèses d’extrême droite xénophobes et nazies. Dix ans de pouvoir ont suffi pour que, rattrapé par son propre destin, cette vaste supercherie se désintègre et disparaisse de l’échiquier politique ». Ainsi soit-il ! Pour le bonheur de la Côte d’Ivoire, apparemment trop grande pour être gérée par des théoriciens
PAR CHARLES SANGA
Mamadou Koulibaly, disons-le, ne saurait être le donneur de leçons, car comptable de la situation chaotique dans laquelle le FPI a plongé la Côte d’Ivoire. On se rappelle du reste, ses positions négationnistes et irresponsables sur les tueries de 2000, notamment le charnier de Yopougon, qu’il avait qualifié de « songes et mensonges ». Mais, il y a l’homme et ses idées, l’image et le son. Si Pascal Affi N’Guessan, président du FPI s’émeut tant de la voie choisie par son collaborateur pour s’exprimer, il garde par contre le silence sur le fond des sujets en question : Le pillage des ressources, la prévarication des deniers publics, le tribalisme et le népotisme sur les concours nationaux. Koulibaly a parlé. Il n’a pas fait que se morfondre. Le président de l’Assemblée nationale a porté des accusations très graves contre des ministres de la République. Dans un pays qui se respecte, la justice se serait saisie de cette affaire. Le procureur de la République qui a l’opportunité des poursuites, devrait, s’il jouit d’une liberté d’action, s’engouffrer dans la porte ouverte par Mamadou Koulibaly. Au lieu de cela, l’on assiste à un mutisme coupable, une certaine gène même, du Parquet face à des accusations qui, somme toute, sont fondées, pour certaines.
La police, parlons-en. Désiré Tagro est accusé d’y avoir recruté sa tribu. « A la suite d’un concours d’entrée à l’Ecole de police d’Abidjan, dix des 1358 admis sont du même village que le ministre de l’Intérieur. Comment expliquer qu’aucun candidat, par le hasard du concours, n’aie été admis dans la sous-préfecture de Saïoua alors que le village de Digbam enregistre à lui seul, dix réussites ? », interroge le cadre du FPI. Désiré Tagro, on le sait, est le pion central du régime en place et le bras séculier de Laurent Gbagbo. C’est lui qui a toujours combattu les accords de paix et la sortie de crise. Plutôt préoccupé par la réussite personnelle et l’enrichissement rapide, le très puissant ministre de l’Intérieur qui ne cesse de défier l’autorité du Premier ministre, parce que bénéficiant du parapluie atomique de Laurent Gbagbo, a bâti une fortune colossale. Les affaires sales de Désiré Tagro commencent à faire grincer beaucoup de dents dans les rangs de la Refondation. D’où cette vague de soutiens aussi bien chez les cadres que dans l’opinion publique du FPI, à Mamadou Koulibaly pour avoir osé dire tout haut, ce que beaucoup fulminent tout bas : Déchets toxiques, identification, organisation du Hadj, sont autant de vaches à lait qui ont permis à ce jeune magistrat, révélé à l’opinion à l’occasion de la crise, de se bâtir un empire. Toute chose qui lui monte à la tête. Mais, l’opinion nationale et internationale aura compris. Les propos de Mamadou Koulibaly sont révélateurs du fait que la Refondation est une véritable escroquerie morale. Le système politique et économique instauré par Laurent Gbagbo n’a pas tenu la promesse des fleurs. Désiré Tagro n’est que la face visible de l’iceberg de corruption, de concussion et de pillage. Si le cocotier bleu est secoué encore plus fort, d’autres feuilles sales, et d’autres fruits pourris à défaut de tomber, montreront leur face décatie. Car, en vérité, le système entier est corrompu. En dix ans de gestion du pouvoir, Laurent Gbagbo a assis une bourgeoisie compradore que jalouserait même celle des partis uniques qui ont géré les pays africains au lendemain des Indépendances. Les Ivoiriens ont toujours ressenti une profonde frustration de vivre dans le dénuement, alors que leur pays regorge de fabuleuses ressources naturelles. Laurent Gbagbo, fraîchement élu, devrait relever le défi de mettre fin à ce fâcheux paradoxe. Mais il ne devrait pas se faire d’illusions.
Au demeurant, la sortie de Mamadou Koulibaly et la crise d’urticaire qui s’est emparée du camp présidentiel, après ses révélations, sonnent comme un aveu. Celui de l’échec et de la fin qui n’est plus loin. Car, c’est connu, comme le poisson, tout système corrompu et vermoulu de l’intérieur, se désintègre de lui-même et se détruit par ses propres armes. Dans quelques mois, on ne parlera du FPI qu’à l’imparfait. « Il était une fois, un parti politique, se disant socialiste, est arrivé au pouvoir, défendant des thèses d’extrême droite xénophobes et nazies. Dix ans de pouvoir ont suffi pour que, rattrapé par son propre destin, cette vaste supercherie se désintègre et disparaisse de l’échiquier politique ». Ainsi soit-il ! Pour le bonheur de la Côte d’Ivoire, apparemment trop grande pour être gérée par des théoriciens
PAR CHARLES SANGA