Ils ne l’avaient pas vu depuis cinq ans. Samedi soir, pour ses retrouvailles avec le public bouakéen, Alpha Blondy a livré 3 heures de show non stop, riches en sons, lumières et…paroles. Il est 20h30, lorsque les alentours du Stade de la Paix de Bouaké est noir de la monde. A l’intérieur, les gradins sont curieusement vides. Sur la pelouse, au pied d’un titanesque podium, sur lequel défile une horde de guests stars, sous la houlette de Baba Cool, se trémousse une foule pas encore compacte de jeunes inconditionnels d’Alpha Blondy. 21h40 : une impressionnante colonne de grosses cylindrées, essentiellement des 4X4, déboulent sur la pelouse. C’est le cortège du Premier ministre, Guillaume Soro. 21H47 : Le Solar System, l’orchestre d’Alpha blondy, avec à sa tête le bassiste Abou Bass, fait son entrée. Trois minutes plus tard, la reggae star suit, à bord d’une rutilante 4X4 de marque Infinity. Jagger descend, le public expose de joie. Ils sont plus de 30 000 âmes, prêts à vibrer avec la star. 22h07 : les décibels tonnent de nouveau, cette fois pour Alpha Blondy. Le show peut commencer. Blondy sort de sa loge. « L’éternel est mon Berger…, », entonne t-il. C’est l’hystérie. La foule exulte. Alpha entame son récital aussitôt avec « Jerusalem », enchaîne avec « New Dawn »…. Très alerte, il parcourt la scène d’un bout à l’autre. Derrière, l’orchestre est assez bonne, le jeu des instruments juste. Mieux, les musiciens font preuve de maîtrise et de maturité. Entre deux chansons, Blondy titille les consciences. « Frères de Bouaké, la guerre est finie. Les Ivoiriens et les Ivoiriennes ne vont plus donner leur sang. Il faut que les politiciens prennent leurs responsabilités. La paix n’est pas forcées, mais elle est obligatoire », lance t-il. Il entonne « Mister Grande gueule », mais demeure toujours incisif. « La paix doit être préservée. J’ai dit ne tirez pas sur l’ambulance et les imbéciles ont tiré sur l’avion.
« La guerre, c’est la guerre de l’ivoirité »
Certains veulent la paix et il y a ceux que la paix n’arrange pas », tonne t-il avant d’égrener « Ne tirez pas sur l’ambulance ». D’autres titres suivent, « Sweet Fanta Diallo », « Haridjinan »… Le temps menace, des gouttes de pluie tombent. Qu’importe, les jeunes sont intenables, ils dansent et chantent partout. Malgré cette frénésie, Blondy ne perd pas de vue son rôle d’éveilleur de conscience. « La guerre( celle qu’a connue la Côte d’Ivoire), c’est la guerre de l’Ivoirité », martèle t-il, avant d’enfoncer le clou : « On dit qu’il faut le désarment avant les élections, mais avant de régler le désarment, parlons d’abord des causes de l’armement ». Le chanteur fait remarquer que le duo Gbagbo-Forces Nouvelles « nous a amenés à parler de paix ». Mieux, il interpelle les deux protagonistes principaux de la crise : « Gbagbo et Soro, donnez les papiers à tous les Ivoiriens ».
Une bousculade fait deux morts
Manifestement écœuré par la polémique autour de la liste électorale, l’artiste jette une pierre dans le jardin du pouvoir frontiste : « On parle de fraudeurs qui viennent de la Guinée, du Mali, du Burkina Faso. Ils ont oublié le Libéria, le Ghana, ce n’est pas juste ». Dans la foulée, il lance que « Guillaume Soro n’a jamais trahi », comme pour couper court à toutes les supputations. Puis, intenses émotions : le Premier ministre le rejoint sur le podium. « Il va chanter avec moi », annonce Blondy. Scène insolite, le Premier ministre et Alpha Blondy chantent en duo « Les imbéciles ». Au passage, le chanteur invite les uns et les autres à soutenir l’APO et revient sur l’épineuse question de l’identité. « Donnez les papiers aux Ivoiriens. Ce n’est pas de leur faute s’il y a des Seydou en Guinée, au Burkina ou au Mali ». Ensuite, Blondy reprend son rush musical et enchaîne les compositions : « Cocody rock », « Politiki », « Téré »… 00h15 : Soro se retire. Le show, lui, se poursuit. Blondy continue sa randonnée musicale au cœur de son répertoire qu’il visite invariablement, de ses premiers succès aux plus récents. Sur scène, il semble visiblement épuisé. Entre deux tours de chant, il s’offre un break pour souffler. 1h10 : il entame « Brigadier Sabari », puis s’éclipse après avoir gratifié le public d’un show époustouflant. Seul hic, la mort de deux jeunes garçons peu avant son entrée sur scène, victime de bousculade aux portes de la tribune présidentielle. Manifestement touché par ce drame, Alpha Blondy a présenté dimanche matin ses condoléances aux parents des victimes et regretté que cette belle fête ait été entachée de cette note triste.
Y. Sangaré
« La guerre, c’est la guerre de l’ivoirité »
Certains veulent la paix et il y a ceux que la paix n’arrange pas », tonne t-il avant d’égrener « Ne tirez pas sur l’ambulance ». D’autres titres suivent, « Sweet Fanta Diallo », « Haridjinan »… Le temps menace, des gouttes de pluie tombent. Qu’importe, les jeunes sont intenables, ils dansent et chantent partout. Malgré cette frénésie, Blondy ne perd pas de vue son rôle d’éveilleur de conscience. « La guerre( celle qu’a connue la Côte d’Ivoire), c’est la guerre de l’Ivoirité », martèle t-il, avant d’enfoncer le clou : « On dit qu’il faut le désarment avant les élections, mais avant de régler le désarment, parlons d’abord des causes de l’armement ». Le chanteur fait remarquer que le duo Gbagbo-Forces Nouvelles « nous a amenés à parler de paix ». Mieux, il interpelle les deux protagonistes principaux de la crise : « Gbagbo et Soro, donnez les papiers à tous les Ivoiriens ».
Une bousculade fait deux morts
Manifestement écœuré par la polémique autour de la liste électorale, l’artiste jette une pierre dans le jardin du pouvoir frontiste : « On parle de fraudeurs qui viennent de la Guinée, du Mali, du Burkina Faso. Ils ont oublié le Libéria, le Ghana, ce n’est pas juste ». Dans la foulée, il lance que « Guillaume Soro n’a jamais trahi », comme pour couper court à toutes les supputations. Puis, intenses émotions : le Premier ministre le rejoint sur le podium. « Il va chanter avec moi », annonce Blondy. Scène insolite, le Premier ministre et Alpha Blondy chantent en duo « Les imbéciles ». Au passage, le chanteur invite les uns et les autres à soutenir l’APO et revient sur l’épineuse question de l’identité. « Donnez les papiers aux Ivoiriens. Ce n’est pas de leur faute s’il y a des Seydou en Guinée, au Burkina ou au Mali ». Ensuite, Blondy reprend son rush musical et enchaîne les compositions : « Cocody rock », « Politiki », « Téré »… 00h15 : Soro se retire. Le show, lui, se poursuit. Blondy continue sa randonnée musicale au cœur de son répertoire qu’il visite invariablement, de ses premiers succès aux plus récents. Sur scène, il semble visiblement épuisé. Entre deux tours de chant, il s’offre un break pour souffler. 1h10 : il entame « Brigadier Sabari », puis s’éclipse après avoir gratifié le public d’un show époustouflant. Seul hic, la mort de deux jeunes garçons peu avant son entrée sur scène, victime de bousculade aux portes de la tribune présidentielle. Manifestement touché par ce drame, Alpha Blondy a présenté dimanche matin ses condoléances aux parents des victimes et regretté que cette belle fête ait été entachée de cette note triste.
Y. Sangaré