Dans les écoles coraniques et les medersas, on parle de plus d'un million d'enfants dont les parents ne jurent que par ce type d'institutions de proximité, pas chères et qui préparent pour l'au-delà. Ces écoles, bien que marginalisées par les autorités administratives, continuent de faire des émules aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain.
Si aujourd'hui, ces milliers d'enfants sont ignorés par l'Etat, demain ils risquent de manquer cruellement de futurs gestionnaires du pays. Car ils viendront certainement grossir le nombre de chômeurs, donc de frustrés et de mécontents. Ce ne sera plus la communauté musulmane seule qui en payera le prix comme aujourd'hui. Pour ne pas arriver à cette situation sérieuse, il faut maintenant envisager des pistes de réflexion et des solutions.
Bien entendu, on ne peut pas du jour au lendemain changer les choses. Les écoles coraniques et les medersas sont là. Elles sont utiles à une grande partie de la population. Mais elles peuvent être utiles à toute la Côte d'Ivoire, à condition qu'elles ne soient plus regardées comme des sources potentielles de subventions, telles que les voyaient les autorités coloniales.
Dans cette perspective, la communauté musulmane a fait de grands pas. Il existe une organisation dynamique et efficace au sein des fondateurs des écoles medersas (l'OEECI). Cette association a réussi à harmoniser les programmes d'enseignement et à organiser des examens du BEPC et du BAC arabe au niveau national. Le Conseil National Islamique (CNI) et certains privés musulmans, ont lancé des écoles confessionnelles musulmanes à l'image des écoles confessionnelles chrétiennes. Ces écoles confessionnelles musulmanes telles que le groupe scolaire Iqra du CNI, sont classées parmi les meilleures écoles pour les résultats des examens du CEPE et de concours d'entrée en sixième.
Cette année, coup sur coup, la communauté musulmane a ouvert trois institutions supérieures de formation : l'Université islamique Al Fourqane qui accueille les bacheliers arabes issus des medersas, l'Institut de Formation des Imams de l'Université islamique d'Afrique et l'Université Musulmane de Côte d'Ivoire (UMCI) dirigée par le Professeur Sylla Lanciné, ancien doyen de la Faculté des Sciences Humaines de l'Université d'Abidjan, qui accueille les bacheliers du système français dans cinq facultés : Economie - droit - sciences politiques, communication et langue, science et technologie, théologie et philosophie, sciences de l'homme et de la société.
Mais tous ces efforts de la communauté musulmane ont besoin d'être encouragés, soutenus par l'état qui doit revoir sa position sur deux points principaux. Premièrement, considérer les écoles coraniques comme un vivier potentiel capable de préparer la Côte d'Ivoire à la mondialisation (le cas de Koné Lacina présenté dans ce présent numéro en est une parfaite illustration, un exemple). Deuxièmement, l'Etat Ivoirien doit considérer la langue arabe non pas sous l'angle de la religion musulmane, mais sous un angle scientifique, linguistique, historique et commercial. Et enfin, et surtout, au même titre que les langues espagnole et allemande enseignées dans nos lycées et collèges. La langue arabe peut donner à la jeunesse ivoirienne, une nouvelle opportunité pour s'insérer dans ce monde du travail ici ou ailleurs. Et pour les operateurs économiques, des outils supplémentaires et un excellent moyen de pénétration du prodigieux et prometteur marché du Maghreb et du Moyen-Orient.
Par Fatim Djamila
Si aujourd'hui, ces milliers d'enfants sont ignorés par l'Etat, demain ils risquent de manquer cruellement de futurs gestionnaires du pays. Car ils viendront certainement grossir le nombre de chômeurs, donc de frustrés et de mécontents. Ce ne sera plus la communauté musulmane seule qui en payera le prix comme aujourd'hui. Pour ne pas arriver à cette situation sérieuse, il faut maintenant envisager des pistes de réflexion et des solutions.
Bien entendu, on ne peut pas du jour au lendemain changer les choses. Les écoles coraniques et les medersas sont là. Elles sont utiles à une grande partie de la population. Mais elles peuvent être utiles à toute la Côte d'Ivoire, à condition qu'elles ne soient plus regardées comme des sources potentielles de subventions, telles que les voyaient les autorités coloniales.
Dans cette perspective, la communauté musulmane a fait de grands pas. Il existe une organisation dynamique et efficace au sein des fondateurs des écoles medersas (l'OEECI). Cette association a réussi à harmoniser les programmes d'enseignement et à organiser des examens du BEPC et du BAC arabe au niveau national. Le Conseil National Islamique (CNI) et certains privés musulmans, ont lancé des écoles confessionnelles musulmanes à l'image des écoles confessionnelles chrétiennes. Ces écoles confessionnelles musulmanes telles que le groupe scolaire Iqra du CNI, sont classées parmi les meilleures écoles pour les résultats des examens du CEPE et de concours d'entrée en sixième.
Cette année, coup sur coup, la communauté musulmane a ouvert trois institutions supérieures de formation : l'Université islamique Al Fourqane qui accueille les bacheliers arabes issus des medersas, l'Institut de Formation des Imams de l'Université islamique d'Afrique et l'Université Musulmane de Côte d'Ivoire (UMCI) dirigée par le Professeur Sylla Lanciné, ancien doyen de la Faculté des Sciences Humaines de l'Université d'Abidjan, qui accueille les bacheliers du système français dans cinq facultés : Economie - droit - sciences politiques, communication et langue, science et technologie, théologie et philosophie, sciences de l'homme et de la société.
Mais tous ces efforts de la communauté musulmane ont besoin d'être encouragés, soutenus par l'état qui doit revoir sa position sur deux points principaux. Premièrement, considérer les écoles coraniques comme un vivier potentiel capable de préparer la Côte d'Ivoire à la mondialisation (le cas de Koné Lacina présenté dans ce présent numéro en est une parfaite illustration, un exemple). Deuxièmement, l'Etat Ivoirien doit considérer la langue arabe non pas sous l'angle de la religion musulmane, mais sous un angle scientifique, linguistique, historique et commercial. Et enfin, et surtout, au même titre que les langues espagnole et allemande enseignées dans nos lycées et collèges. La langue arabe peut donner à la jeunesse ivoirienne, une nouvelle opportunité pour s'insérer dans ce monde du travail ici ou ailleurs. Et pour les operateurs économiques, des outils supplémentaires et un excellent moyen de pénétration du prodigieux et prometteur marché du Maghreb et du Moyen-Orient.
Par Fatim Djamila