L'ancien directeur général du Fonds de prévoyance militaire (Fpm), le colonel N'golé Mongomin a été entendu, hier, selon une source à l'état-major, par Ange Kessy, commissaire du gouvernement. L'audition s'est déroulée à huis clos. Selon une source proche du dossier, le prévenu a nié les faits de détournements de deniers publics s'élevant à 220 millions Fcfa, un don offert en 2003 par le président de la République à la direction générale du Fpm. L'argent était destiné aux soins ambulatoires des 4000 militaires appelés au drapeau. Outre l'ancien Dg, il y aurait trois autres personnes dans le viseur du procureur militaire. « Je ne peux donner leurs noms parce qu'elles veulent fuir. Je sais qu'il y a encore des arrestations qui vont s'opérer. Il y a des officiers de l'armée de l'air qui font partie des gens qui seront arrêtés. Ils peuvent se cacher ou fuir. Mais, ce qui est sûr, les arrestations vont continuer », assure notre source. Avant d'indiquer que la particularité dans l'affaire, c'est que les enquêteurs ont commencé par l'interpellation de la tête. « C'est un signal que nous donnons à tous ceux qui commettent des infractions en espérant que rien ne peut leur arriver », prévient une autre source proche du dossier. Selon elle, l'enquête se poursuit et elle va s'étendre dans tous les foyers où des détournements de fonds sont signalés. « La population doit savoir que l'armée est le miroir de la société. Si le chef de l'Etat a décidé de nettoyer tous les secteurs, cela doit commencer chez les militaires. Puisque c'est nous qui devons donner l'exemple. Nous ne pouvons pas accepter de nettoyer chez les civils alors qu'il y a de la saleté chez nous. Après l'armée, nous allons à la police pour voir ce qui se passe au service des concours. Il y aura une grande enquête. C'est une opération d'envergure déclenchée pour nettoyer nos écuries », affirme un haut gradé de l'armée.
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa
