La 19ème édition de la coupe du monde de football a débuté depuis vendredi. Elle influence énormément les habitudes, dans nos administrations. Les heures de match sont des moments précieux qu’il ne faut pas rater.
Ce lundi, c’est le silence à la direction générale de l’inspection, au 15ème étage de la tour D. Dans la salle de conférence, un travailleur en costume noir tape avec frénésie sur le cadran d’un gros poste téléviseur qui refuse d’émettre correctement les images. Après plusieurs tentatives, l’appareil rebelle se remet en marche. En direct, se joue le match de la poule E : Holland-Danemark qui a débuté depuis plus de 15 minutes. Le fonctionnaire, satisfait, s’assoit confortablement sur une chaise. Il veut garder l’anonymat. Bientôt, il est rejoint par un autre employé de ce service qui semble très pressé. « Je descends comme ça à cause du match», explique-t-il. Il préfère aller suivre la rencontre au restaurant. C’est plus discret. Tout comme lui, beaucoup sont descendus. On travaille ici sans oublier le football. Au ministère de la Production animale et des ressources halieutiques, la coupe du monde de football chasse les fonctionnaires de leurs bureaux. A la direction de la Formation, dans ce ministère, c’est le calme plat. Boua David, le sous-directeur, prend son déjeuner dans son bureau. A part lui, les autres bureaux sont vides. Il ne passe pas par quatre chemins pour expliquer la situation ici. « Lorsqu’il y a un match qui m’intéresse, je vais le regarder » En d’autres termes, lorsqu’un match intéresse quelqu’un, libre à lui d’aller le suivre. Mais sûrement pas au bureau puisqu’il n’y a pas d’écran téléviseur ici. Il n’y a aucun poste téléviseur dans les bureaux de la direction de la Formation. Les employés qui veulent suivre leurs rencontres sont obligés de déserter les lieux incognito. Et beaucoup préfèrent continuer chez eux. Témoignage d’un employé qui désire garder l’anonymat : « Depuis que le mondial a commencé les gens descendent à midi. » Effectivement, les halls sont vides ce midi. Selon le même travailleur, il ne faut pas compter sur la plupart pour qu’ils regagnent leurs bureaux avant demain. A la direction de la pédagogie, également, il n’y a pas d’écran pour suivre les matches. Beaucoup ont pris leur pose. Ils sont descendus « au forum », un lieu de restauration sous les immeubles, pour manger et suivre la rencontre. « Officiellement, affirme un employé devant son ordinateur, nous suivons nos programmes de travail habituel ». Et officieusement ? Il n’ose pas répondre et sourit plutôt. C’est à nous de le constater. Dans les locaux pas l’ombre d’un chat. Mais, est-ce uniquement le manque de télévision dans les bureaux qui éloigne les travailleurs ? A la direction des sports, au 4ème étage de la tour B, il y a un écran téléviseur dans la bibliothèque pour suivre les matches. Cependant, il n’est pas sollicité ce lundi. Pourtant, des travailleurs sont descendus pour suivre le match. Après tout, la coupe du monde n’est peut-être qu’un prétexte…
Raphaël Tanoh
Ce lundi, c’est le silence à la direction générale de l’inspection, au 15ème étage de la tour D. Dans la salle de conférence, un travailleur en costume noir tape avec frénésie sur le cadran d’un gros poste téléviseur qui refuse d’émettre correctement les images. Après plusieurs tentatives, l’appareil rebelle se remet en marche. En direct, se joue le match de la poule E : Holland-Danemark qui a débuté depuis plus de 15 minutes. Le fonctionnaire, satisfait, s’assoit confortablement sur une chaise. Il veut garder l’anonymat. Bientôt, il est rejoint par un autre employé de ce service qui semble très pressé. « Je descends comme ça à cause du match», explique-t-il. Il préfère aller suivre la rencontre au restaurant. C’est plus discret. Tout comme lui, beaucoup sont descendus. On travaille ici sans oublier le football. Au ministère de la Production animale et des ressources halieutiques, la coupe du monde de football chasse les fonctionnaires de leurs bureaux. A la direction de la Formation, dans ce ministère, c’est le calme plat. Boua David, le sous-directeur, prend son déjeuner dans son bureau. A part lui, les autres bureaux sont vides. Il ne passe pas par quatre chemins pour expliquer la situation ici. « Lorsqu’il y a un match qui m’intéresse, je vais le regarder » En d’autres termes, lorsqu’un match intéresse quelqu’un, libre à lui d’aller le suivre. Mais sûrement pas au bureau puisqu’il n’y a pas d’écran téléviseur ici. Il n’y a aucun poste téléviseur dans les bureaux de la direction de la Formation. Les employés qui veulent suivre leurs rencontres sont obligés de déserter les lieux incognito. Et beaucoup préfèrent continuer chez eux. Témoignage d’un employé qui désire garder l’anonymat : « Depuis que le mondial a commencé les gens descendent à midi. » Effectivement, les halls sont vides ce midi. Selon le même travailleur, il ne faut pas compter sur la plupart pour qu’ils regagnent leurs bureaux avant demain. A la direction de la pédagogie, également, il n’y a pas d’écran pour suivre les matches. Beaucoup ont pris leur pose. Ils sont descendus « au forum », un lieu de restauration sous les immeubles, pour manger et suivre la rencontre. « Officiellement, affirme un employé devant son ordinateur, nous suivons nos programmes de travail habituel ». Et officieusement ? Il n’ose pas répondre et sourit plutôt. C’est à nous de le constater. Dans les locaux pas l’ombre d’un chat. Mais, est-ce uniquement le manque de télévision dans les bureaux qui éloigne les travailleurs ? A la direction des sports, au 4ème étage de la tour B, il y a un écran téléviseur dans la bibliothèque pour suivre les matches. Cependant, il n’est pas sollicité ce lundi. Pourtant, des travailleurs sont descendus pour suivre le match. Après tout, la coupe du monde n’est peut-être qu’un prétexte…
Raphaël Tanoh
