L’affaire Mamadou Koulibaly continue de faire des vagues. Au sortir du secrétariat exécutif du FPI convoqué par le président Pascal Affi N’guessan, l’opinion a eu droit à de nombreux sons discordants. Officiellement, si l’on s’en tient au communiqué, plutôt froid, produit par la refondation, on dirait que les choses sont entrées dans l’ordre et que les différents protagonistes ont fumé le calumet de la paix. Cependant, en regardant les mines des uns et des autres et en parcourant les Unes de la majorité des journaux ivoiriens qui ont eu droit aux secrets du conclave, on remarque aisément que l’organe de la refondation n’a pas dit la vérité aux Ivoiriens. « Le linge sale » n’a pas pu se laver en famille, dans la mesure où l’on a voulu attribuer le lavage au seul Mamadou Koulibaly, qui ne s’en n’est pas laissé conter. Non seulement, il a refusé de demander pardon, comme on le lui exigeait, mais il a encore craché ses vérités. Il est prêt à perdre son poste de président de l’Assemblée Nationale et à se contenter d’un statut de militant de base. A dire vrai, les participants n’ont été d’accord que sur leurs désaccords. Mamadou Koulibaly n’a pas lâché prise. Il a répété, au grand dam d’Affi N’guessan, toutes les critiques portées contre le FPI et le ministre Désiré Tagro. En la matière, Koulibaly n’a rien inventé. Tout ce qu’il a dit est su de tous les Ivoiriens. Que dit-il de nouveau en affirmant que dans l’opposition, Laurent Gbagbo et ses amis se proposaient, avec vanité, de « gouverner autrement et mieux la Côte d’Ivoire » ? Que fait-il comme innovation en déclarant que le FPI n’est nullement un parti socialiste, comme il le promettait aux populations, mais un groupe d’intérêts qui ne finit pas de mettre le pays à sac et l’économie en coupe réglée ? C’est assurément un lieu commun que d’affirmer que les refondateurs ont favorisé l’émergence d’une nouvelle classe de riches et de nantis qui ne prospèrent que par la prédation et le pillage des deniers publics. A ce niveau, le socialisme brandi comme le socle de la politique du FPI n’était qu’un subterfuge pour attendrir les Ivoiriens. En définitive, le seul reproche fait à Koulibaly, c’est d’avoir donné beaucoup plus de crédit aux critiques des opposants et au vent du changement qui berce le pays de Félix Houphouët Boigny
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga