A une dizaine de jours de la présidentielle prévue le 27 juin prochain, les militants de Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé, Ousmane Kaba, et des autres candidats s’activent à Abidjan pour leur entrée au palais Sékoutoureya.
Qui sera le prochain locataire du palais Sékoutouréya ? A dix jours du jour J de l’élection présidentielle, les militants des différents prétendants au fauteuil présidentiel donnent de la voix. En Côte d’ivoire, particulièrement à Abidjan, les couleurs de la campagne guinéenne rayonnent. Les 1162 kilomètres qui séparent Conakry de la capitale ivoirienne n’y changent rien. Comment la population vit-elle la campagne ? Petite balade à la ferraille d’Abobo-Anador pour s’en rendre compte. Ce lieu de commerce de pièces détachées d’engins roulants est réputée être le fief des Guinéens. Koné Mamadi, vendeur, est assis devant son magasin. Une sorte de conteneur métallique sur lequel sont placardés trois posters. Deux d’Alpha Condé (RPG) et un autre de Daraba Saran Kaba (CDP), la seule femme candidate. «Mon candidat c’est Alpha Condé. L’autre affiche, je l’ai mise là juste pour la forme», explique-t-il. Mamadi est militant du Rassemblement pour le progrès en Guinée (Rpg). «Nos parents ont toujours été avec Condé. Lorsque tu vois des pères avec un individu et que celui-ci est intègre, tu te dois de le suivre», explique Sory, son soutien au candidat du Rpg. Mamadi qui est maintenant plus à l’aise ajoute : «C’est un homme qui n’a jamais trempé dans les combines. C’est lui qui peut apporter le développement à la Guinée». A côté, la photo d’Ousmane Kaba, candidat du Parti libéral pour l’unité et la solidarité (P.l.u.s) collée sur un mur. Sylla Moumine est le secrétaire général des jeunes de la section d’Abobo-gare du P.l.u.s. Il explique que le parti existe depuis seulement le 20 mars 2010. Mais déjà, plusieurs Guinéens sont prêts à lui donner leurs voix. «Nous attendons les fonds qui doivent venir demain (aujourd’hui, ndlr) pour la campagne. Dès que ce sera fait, nous commencerons effectivement la campagne », confie-t-il. De l’autre côté de la route, les posters de Cellou Dalein Diallo, François Fall et Alpha Condé se côtoient. «Ici, chacun a son candidat. Parfois, nous avons des débats très houleux», soutient Camara Issouf, supporter de Cellou Diallo, le candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg). Il est malinké de Siguiri et tient à le préciser : «Cellou est le candidat de la Guinée et non des peuples. Nous ne sommes plus au stade où l’ethnie sert de critère de choix. Cellou a fait la voie Bamako-Kankan qui va chez moi. Il a construit le pont de Djéliba sur le fleuve Niger qui fait beaucoup de biens à mes parents. Il y a beaucoup de candidats malinké mais ils n’ont rien fait de tel». A la casse, comme ailleurs, chacun veut que son candidat gagne. Les militants brandissent fièrement leurs cartes d’électeur pour dire que leurs votes valent de l’or. «On discute, mais nous savons tous que c’est Cellou qui sera élu», se rassure Camara Issouf. Malgré l’enthousiasme, l’on n’oublie pas que «la campagne, ce n’est pas la guerre». Fair-play oblige.
Bamba K. Inza
Qui sera le prochain locataire du palais Sékoutouréya ? A dix jours du jour J de l’élection présidentielle, les militants des différents prétendants au fauteuil présidentiel donnent de la voix. En Côte d’ivoire, particulièrement à Abidjan, les couleurs de la campagne guinéenne rayonnent. Les 1162 kilomètres qui séparent Conakry de la capitale ivoirienne n’y changent rien. Comment la population vit-elle la campagne ? Petite balade à la ferraille d’Abobo-Anador pour s’en rendre compte. Ce lieu de commerce de pièces détachées d’engins roulants est réputée être le fief des Guinéens. Koné Mamadi, vendeur, est assis devant son magasin. Une sorte de conteneur métallique sur lequel sont placardés trois posters. Deux d’Alpha Condé (RPG) et un autre de Daraba Saran Kaba (CDP), la seule femme candidate. «Mon candidat c’est Alpha Condé. L’autre affiche, je l’ai mise là juste pour la forme», explique-t-il. Mamadi est militant du Rassemblement pour le progrès en Guinée (Rpg). «Nos parents ont toujours été avec Condé. Lorsque tu vois des pères avec un individu et que celui-ci est intègre, tu te dois de le suivre», explique Sory, son soutien au candidat du Rpg. Mamadi qui est maintenant plus à l’aise ajoute : «C’est un homme qui n’a jamais trempé dans les combines. C’est lui qui peut apporter le développement à la Guinée». A côté, la photo d’Ousmane Kaba, candidat du Parti libéral pour l’unité et la solidarité (P.l.u.s) collée sur un mur. Sylla Moumine est le secrétaire général des jeunes de la section d’Abobo-gare du P.l.u.s. Il explique que le parti existe depuis seulement le 20 mars 2010. Mais déjà, plusieurs Guinéens sont prêts à lui donner leurs voix. «Nous attendons les fonds qui doivent venir demain (aujourd’hui, ndlr) pour la campagne. Dès que ce sera fait, nous commencerons effectivement la campagne », confie-t-il. De l’autre côté de la route, les posters de Cellou Dalein Diallo, François Fall et Alpha Condé se côtoient. «Ici, chacun a son candidat. Parfois, nous avons des débats très houleux», soutient Camara Issouf, supporter de Cellou Diallo, le candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg). Il est malinké de Siguiri et tient à le préciser : «Cellou est le candidat de la Guinée et non des peuples. Nous ne sommes plus au stade où l’ethnie sert de critère de choix. Cellou a fait la voie Bamako-Kankan qui va chez moi. Il a construit le pont de Djéliba sur le fleuve Niger qui fait beaucoup de biens à mes parents. Il y a beaucoup de candidats malinké mais ils n’ont rien fait de tel». A la casse, comme ailleurs, chacun veut que son candidat gagne. Les militants brandissent fièrement leurs cartes d’électeur pour dire que leurs votes valent de l’or. «On discute, mais nous savons tous que c’est Cellou qui sera élu», se rassure Camara Issouf. Malgré l’enthousiasme, l’on n’oublie pas que «la campagne, ce n’est pas la guerre». Fair-play oblige.
Bamba K. Inza
